Congrès des Jeunes agriculteurs
L’installation toujours au cœur des débats

Publié par Cédric Michelin
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A deux semaines de leur 49e congrès - au Mans du 16 au 18 juin -, les Jeunes agriculteurs ont présenté les grandes lignes de cet évènement phare pour leur réseau. 600 congressistes sont attendus pour échanger sur le foncier, l’installation et les traités commerciaux.
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Le 49e congrès des Jeunes agriculteurs (JA) se tiendra pendant trois jours au Mans, du 16 au 18 juin. Pour Thomas Diemer, président, l’évènement attendu par l’ensemble du réseau est l’occasion comme tous les ans de « se projeter à moyen long terme » sur un certain nombre de sujets de fond. Cette année, le rapport moral est ainsi consacré au financement des structures dans un contexte de réforme territoriale qui nécessite pour les JA de renforcer leur présence à l’échelon régional. Autre sujet de préoccupation, les traités commerciaux en négociation (traité de libre-échange avec les Etats-Unis en particulier) qui feront l’objet d’une table-ronde le 18 juin avec, entre autres, un représentant des agriculteurs américains, le président du Réseau des organisations paysannes et de producteurs d’Afrique de l’Ouest et l’économiste Philippe Chalmin, spécialiste des matières premières agricoles. L’enjeu est d’importance puisque si ces traités risquent d’accroître la concurrence pour les produits français, ils offrent également des perspectives d’exportation indispensables aux filières agricoles actuellement en difficulté. Enfin, le rapport d’orientation se penchera sur « le foncier, entre avenir et héritage », autour de quatre thèmes principaux : accès au foncier qui reste le premier frein à l’installation, préservation du foncier, lutte contre le travail à façon, et portage financier du foncier.

Stéphane Le Foll « fortement attendu »


La difficulté d’installer demeure la première préoccupation des JA, et si les chiffres de l'installation sont stables pour le moment, l’année 2015 soulève un certain nombre de craintes. En guise d'illustration, dans la Sarthe, selon le président des JA 72, David Bourdin, « le coût moyen d’une installation est à 330.000 €, alors que parallèlement on a des éleveurs qui vendent leur litre de lait 25 centimes, 10 centimes de moins que leur prix d’équilibre ». Et cela est vrai pour la quasi-totalité des productions animales...
Le ministre de l’Agriculture, lui-même originaire de la Sarthe, doit venir le jeudi matin au congrès où il est « fortement attendu, pour apporter des perspectives aux jeunes qui ont choisi de s’installer en agriculture et d’en faire vivre leur famille », poursuit David Bourdin.
Car si la conjoncture ne favorise pas l’installation, les jeunes agriculteurs reprochent à Stéphane Le Foll de n’avoir pas suffisamment anticipé la mise en place du nouveau parcours aidé. Depuis le début de l’année, les JA sont donc régulièrement montés au créneau pour demander la levée des blocages sur les dossiers d’installation, qui ont pris beaucoup de retard. Ainsi, des jeunes qui devaient s’installer au 1er janvier n’ont souvent obtenu leur statut que bien tardivement, une situation d’autant plus frustrante que « 80 % des jeunes qui s’installent en parcours aidé sont encore agriculteurs dix ans après », rappelle Thomas Diemer qui espère des annonces du ministre sur la Dotation Jeunes Agriculteurs (DJA) qui n’a pas encore été versée pour 2015, et sur les aides à l’installation. Le sujet sera donc nécessairement abordé avec Stéphane Le Foll. Au-delà de son discours, le ministre aura aussi l’occasion de s’expliquer lors d’un temps d’échange sous forme de questions-réponses le 18 juin... Ambiance garantie.