Tonnellerie française
Croissance modérée en 2016 pour la tonnellerie française

Publié par Cédric Michelin
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La tonnellerie française annonce une croissance modérée en 2016. Les entreprises adhérentes à la Fédération des Tonneliers de France ont en effet produit 601.595 fûts pour un chiffre d’affaires de 409 millions d’€, soit une augmentation de +2,2 % en volume et +4,6 % en valeur, à périmètre constant. Le volume des grands contenants connait quant à lui une hausse de +5 % avec 1.450 unités produites. Qu'en est-il en Saône-et-Loire ?

Croissance modérée en 2016 pour la tonnellerie française

Les Tonneliers de France demeurent leaders mondiaux et continuent de tirer leur épingle du jeu à l’export avec 394.542 fûts vendus à l’étranger (66 %) pour un chiffre d’affaires de 280 millions d’€ (68 %).

Cinq pays concentrent 80 % du marché mondial. Pour la deuxième année consécutive, la France se détache des États-Unis en tant que premier marché, tandis que l’Italie et l’Espagne se placent aux 3e et 4e rangs devant l’Australie. Après deux années de recul, les marchés asiatiques et l’Océanie reprennent de la vigueur.

Rappelons que sur l’exercice 2015, le secteur avait connu une hausse de plus de +8 % en volume et +10 % en valeur, des performances qui s’expliquaient par la qualité supérieure et les volumes en hausse du millésime en Europe, ainsi que par des ventes de vins en croissance aux États-Unis couplées à un cours du dollar favorable.

« Jamais les États-Unis et la France n’avaient acheté autant de fûts qu’en 2015. Ces marchés ont certainement atteint leur maturité et tendent désormais à se stabiliser », commente Jean-Luc Sylvain, président de la Fédération des Tonneliers de France.

Les tonneliers saône-et-loiriens

Directeur commercial à la tonnellerie Seguin-Moreau à Chagny, Marc Plantagenet n'avait pas compilé de chiffres précis de son activité économique sur 2016. La faible récolte 2016, en Côte-d'Or, dans l'Yonne et en " légère baisse " sur la côte chalonnaise n'a pas favorisé les ventes. Rien d'inquiétant cependant pour l'activité qui reste globalement bien orientée. " La tendance est à des contenants de plus en plus grands. Même si la majorité des ventes reste des fûts de 228 litres, nous livrons en effet plus de 350 et 500 litres en tête pour les grands vins blancs bourguignons ". Avec une chauffe plutôt longue pour ne pas trop marquer aromatiquement les vins, les fûts Seguin-Moreau "recherchent en permanence l'adéquation avec les choix du vinificateur ". Le tonnelier est " confiant " pour l'avenir avec toujours plus de grands vins qui se consomment. L'élevage en fût des vins restant " indissociables d'eux ". Résultat, les fûts Seguin-Moreau s'exportent dans une quarantaine de pays.

A Rully, à la tonnellerie Chassin Père et fils, Rachelle Chassin va dans le même sens. " Nous produisons 5.000 fûts par an, dont 2.000 pour la Bourgogne. En raison du gel en 2016, l'activité a baissé de -25 % ", explique-t-elle. Pour autant, pas d'inquiétude, la clientèle est diversifiée et répartie dans tous les vignobles de France (Rhône, Champagne...), ainsi qu'à l'export. D'ailleurs, " les gros contenants se développent beaucoup en France et à l'export (Italie, Nouvelle-Zélande, Afrique du Sud...) ", se réjouit-elle, ainsi que ses parents, ses frères et les cinq employés de la tonnellerie, qui exporte dans seize pays (Italie, Etats-Unis...). " Respectant le fruit du vin ", la gamme est large : 132, 225, 228, 300, 350, 400 et 500 litres. Avec une traçabilité irréprochable, la tonnellerie Chassin fait très attention à l'origine du bois, " que du chêne français ". Ainsi avec les chauffes au choix, les tonneliers " adaptent le fût en fonction du style du client ".