Grosse affluence donc, pour cette sixième vente sous l’égide du GIE Synergie charolais et ce malgré un contexte pourtant peu porteur en pleine crise de l’élevage. A croire que malgré la conjoncture déprimante, les éleveurs ont tenu à investir sur le long terme en s’armant d’une bonne génétique. Et quitte à investir, les acheteurs présents ont privilégié la sécurité en optant pour des reproducteurs dotés de solides références techniques. Des acheteurs avertis qui ne risquaient pas de se tromper tant le niveau de performances avait encore progressé cette année. Pour ce millésime, la station a réalisé son meilleur GMQ avec 1.653 grammes par jour, rappelait le président du GIE, Frédéric Borne. Un record à rapprocher de l’excellent niveau génétique des veaux à l’entrée en station.
Pays de l’Est et Irlande...
En un peu plus de trois heures de temps, 53 des 76 veaux proposés à la vente ont trouvé preneurs aux enchères (soit près de 70 %) à un prix moyen de 3.143 € et ce, sans compter les animaux vendus à l’amiable après la vente. Des chiffres qui s’inscrivent dans la continuité des années précédentes et conformes, voire supérieurs, à ceux des autres stations charolaises.
Pour les organisateurs, c’est un nouveau succès pour la station saône-et-loirienne, marqué par une forte demande étrangère. Vingt reproducteurs ont en effet été acquis par des clients de quatre nationalités différentes. Des Hongrois ont acheté douze animaux ; des Tchèques cinq ; des Slovènes deux ; enfin, un reproducteur a été acquis par un Irlandais...
Bien que portant des noms de "holding" typiques de l’économie libéralisée des pays de l’Est (Adaz group, Nema KFT, Charolais Farm…), ces acheteurs n’ont pourtant pas fait de folie, en concentrant certes leurs choix sur les animaux les mieux indexés, mais sans dépasser les 3.600 €. Destinés à l’export, ces veaux ont été pris en charge soit par Deltagro (Charolais Horizon), soit par Charolais Acor (Feder).
Acheteurs locaux aussi
En dépit de cette présence étrangère et d’un veau adjugé 6.520 € à un Irlandais, le record de prix a tout de même été remporté par un acheteur de la Saône-et-Loire (lire encadré) et les quatre autres veaux dépassant 4.000 € ont été adjugés à des éleveurs de la Nièvre, de Saône-et-Loire et de l’Allier. Treize animaux ont dépassé la barre des 3.500 € ; seize sont partis à la mise à prix de 2.500 € et vingt-quatre ont été vendus entre 2.500 et 3.500 €.
D’année en année, la clientèle de Jalogny confirme sa demande pour les animaux dotés des meilleurs index station (IMocr supérieurs à 100), à bons GMQ, de préférence garantis "Facilité de vêlage" ou "Aptitude au vêlage" et plutôt lourds pour pouvoir saillir des vaches au printemps.
A l’issue de la vente, Frédéric Borne se réjouissait de la présence de nouveaux clients étrangers probablement attirés par le site internet du GIE, bel outil de promotion loin du Charollais. « Le succès de la station tient aussi à sa capacité à rassembler en un même lieu et sur une seule journée près de 80 jeunes reproducteurs triés sur le volet et, qui plus est, au cœur du berceau de la race », se félicitait-il.
Zoom sur les bonnes ventes
7.020 € pour un veau natif du Pas-de-Calais
C’est un élevage de Saint-Romain-sous-Gourdon, fidèle à la station, qui s’est porté acquéreur du record de prix pour 7.020 €. Il s’agit du Gaec d’Azu, formé par Jean-Marc Griveaux et Romain Lhoste. « Ce veau correspondait à ce que nous recherchions dans sa morphologie, sa race, son équilibre, avec une bonne finesse dans sa viande, une bonne aptitude au vêlage, son bassin et ses index. Nous l’avons acheté pour maintenir les index de notre troupeau avec sa croissance, les aptitudes laitières... Estampillé "Aptitude au vêlage", il devrait améliorer la facilité de naissance sur nos femelles. Tout cela devant aider à faire baisser les frais d’élevage », synthétisait Jean-Marc Griveaux. Une fois n’est pas coutume, ce charolais indexé à 113 l’IMocr, fils d’Athos (Gènes Diffusion) sur une fille de Tamilly, est natif du Pas-de-Calais. Son naisseur, Philippe Verlingue, est polyculteur-éleveur à quelques kilomètres de la mer du Nord et fournit des veaux à la station de Jalogny depuis quatre ans.
6.520 € : le second meilleur veau de la station ira en Irlande
Parmi les étrangers, c’est un Irlandais qui a enchéri le plus haut : 6.520 € pour le second meilleur veau de la station, indexé à 124 l’IMocr (index synthèse station). Un animal natif de la Loire, fils de Vigny (Gènes Diffusion) sur une mère fille d’Artois et qui a réalisé un excellent GMQ en contrôle de 2.024 grammes par jour.
2.107 g/jour et 829 kg en fin de contrôle
Outre les deux veaux les plus chers (lire ci-dessus) partis pour l’Irlande et Saint-Romain-sous-Gourdon, les quatre autres reproducteurs adjugés plus de 4.000 € ont été acquis par des éleveurs du berceau. Parmi eux, le meilleur veau du millésime, indexé à 130 d’IMocr et qui a réalisé un GMQ en contrôle de 2.107 grammes par jour pour un poids final de 829 kg. Cet animal à la croissance et aux potentiels musculaire et squelettique remarquables est né dans l’élevage de Jean-Louis Rondeau à Saint-Forgeot. C’est un fils de Business (Charolais Univers) sur une fille de Pinay. Il a été acheté par le Gaec Noisillier à Saint-Micaud.
