Contre la FCO
Vacciner, vacciner…

On ne le répètera sans doute pas assez, mais il faut vacciner le cheptel de souche contre la FCO sérotype 8. C’est le message fort qu’adresse une fois encore le GDS aux éleveurs.
133468--2741_Elevage_FCO_Carte_71.jpg
En Saône-et-Loire, plus de 270 foyers ont été notifiés. Cette année, peu de cas cliniques classiques de FCO ont été confirmés. Néanmoins, des pathologies rappelant l’épisode FCO 2006/2008 sont signalées depuis décembre : vêlages anticipés, avortements, vaches vides, malformations congénitales de veaux, veaux morts nés, veaux chétifs, veaux présentant des troubles nerveux conduisant à la mort. Dans certains élevages, des analyses virologiques FCO positives sur des couples mères/veaux anormaux ont permis d’imputer la pathologie à la FCO.
Mais attention, les problèmes constatés cet hiver ne sont pas tous dus à la FCO ! En effet, de nombreux facteurs ont rendu la saison de reproduction difficile : saison de pâturage délicate avec de l’herbe de très mauvaise qualité, des animaux avec des notes d’état faibles à la rentrée et difficiles à remettre en état (fourrages majoritairement tardifs à faible valeur alimentaire), forte pression parasitaire, concomitance d’autres circulations virales (cf. circulation Schmallenberg 2016), recrudescence des circulations BVD dans de nombreux secteurs…
L’impact clinique réel de la FCO est donc difficile à évaluer en l’absence de recensement précis des cas et d’analyses systématiques permettant de poser un diagnostic de certitude.
70 % de séropositivité
Une enquête sérologique hivernale a été conduite sur l’ensemble du territoire, dont en Saône-et-Loire. Elle a plusieurs objectifs :
- définir des zones saisonnièrement indemnes (ZSI) ;
- démontrer l’absence de circulation d’autres sérotypes (exigence réglementaire Union européenne)
Les premières analyses de cette enquête montrent que les cheptels de Saône-et-Loire ont été largement contaminés durant l'été/automne 2016 avec un taux moyen de séropositivité de 70 %.

Insérer ici la carte

La répartition des taux de séropositivité n’est cependant pas homogène dans le département : on constate ainsi une forte séropositivité dans la partie sud-ouest du département et une séropositivité plus faible dans le quart nord-ouest où les animaux naturellement immunisés seront, par conséquent, moins nombreux.
Remarque : cette enquête a permis de définir des niveaux de séroprévalence par zone géographique. S’agissant d’une maladie transmise par les moucherons, il est important de noter qu’au sein d’une même zone, la séroprévalence peut varier d’un cheptel à l’autre.

Un seul mot d’ordre : vacciner !


Avant la mise à l’herbe, le GDS invite chacun à faire vacciner tous les animaux (mâles et femelles) de plus de 2,5 à 3 mois destinés à la vente en zone indemne (broutards export, agnelles ou béliers export...).
En effet, tous les échanges à destination des pays de l’Union européenne ou des pays tiers qui auront lieu à l’automne 2017 se feront sous conditions de vaccination FCO. Et certaines destinations nécessitent un délai de 60 jours après la 2e injection…
Au sujet de la vaccination, il est rappelé que :
- pour la protection de leur cheptel de souche, les éleveurs peuvent vacciner eux-mêmes ; il faut alors contacter son vétérinaire sanitaire qui prescrira et délivrera les doses de vaccin nécessaires ;
- en revanche, pour la commercialisation des animaux destinés à la zone indemne ou à l’exportation, la vaccination doit être certifiée. A ce titre, les éleveurs doivent donc faire réaliser la vaccination par leur vétérinaire sanitaire.
A noter que les veaux et agneaux peuvent être vaccinés à partir de 2,5 mois avec les vaccins Mérial, CZV et les agneaux à partir de 3 mois avec le vaccin Calier.
Les doses de vaccins sont fournies gratuitement par l'Etat a minima jusqu’au 30 juin 2017, que ce soient les éleveurs ou les vétérinaires qui vaccinent (une prolongation de la gratuité des doses est en cours de négociation, elle est donc à ce stade incertaine).
Si une certification est nécessaire, l'acte de vaccination doit être réalisé par le vétérinaire sanitaire et est à la charge des éleveurs (tarif libéral).



Pourquoi vacciner le troupeau souche ?


 Le virus circulant cette année conserve un pouvoir pathogène ; les résultats virologiques positifs associés aux signes constatés sur des nouveaux nés atteints de troubles neurologiques le prouvent ;
 Le vaccin actuel permet de protéger le troupeau reproducteur de cette maladie. Ce n’est malheureusement pas le cas d’autres maladies infectieuses circulant en Saône-et-Loire pour lesquelles nous n’avons que peu de moyens de prévention (erhlichiose, leptospirose…) ;
 La protection naturelle acquise par les animaux suite à la circulation du virus depuis l’été dernier est hétérogène : une proportion de femelles reproductrices non protégées seront donc exposées au virus lors de la circulation 2017. Le nord et l’est du département seront plus exposés aux risques de ce virus en 2017 ;
 La vaccination peut être réalisée par l’éleveur qui peut choisir le meilleur stade pour vacciner ses différents lots et profiter de la fin de l’hiver pour le faire dans les meilleures conditions ;
 Les doses de vaccin sont gratuites ;
 Les vaccins BTV 8 actuels sont efficaces, leur innocuité est prouvée ; sur le terrain, le retour sur la vaccination des troupeaux déclarés infectés en 2015 et celle des broutards est favorable : peu d’hyperthermie marquée ou atteinte générale et peu de réactions locales au point d’injection.
 pour les bovins : la vaccination en mars est encore la bonne période pour vacciner un bon nombre de vaches si l’on exclue la période de quelques jours autour de l’IA ou la saillie ; si l’on souhaite éviter de vacciner les lots tout récemment mis à la reproduction, une vaccination partielle du troupeau reproducteur est un bon compromis.
 pour les ovins :
- les recommandations : éviter de vacciner les femelles dans la période d’un mois avant et d’un mois après la mise à la reproduction et les béliers dans les 2 mois précédant la mise en lutte ;
- faire le rappel maintenant si cela n’est pas fait pour les luttes de printemps et vaccinez si possible les brebis avant la mise à l’herbe pour les agnelages d’hiver.