Risques alimentaires
Certains médias disent n’importe quoi

Le risque alimentaire n’a jamais été aussi faible qu’aujourd’hui. Pourtant, un nombre croissant de médias ne cessent de crier au loup sur le sujet. Mais qui est le plus toxique, l’aliment ou celui qui vit du discrédit anxiogène qu’il alimente ?
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« Le risque alimentaire est devenu un marronnier des médias », a expliqué Jocelyn Raude, sociologue à l’École des hautes études de santé publique (EHESP), lors d'une journée consacrée à la communication dans les filières alimentaires, le 10 novembre. Dans la presse, on appelle "marronnier", le sujet qui revient régulièrement, que l’on case dans les pages lorsqu’il n’y a pas d’actualité, lorsqu’il n’y a rien à dire… Selon le sociologue, le phénomène est nourri par la pratique d'une « épidémiologie profane » par les consommateurs, dont les connaissances scientifiques sont faibles, voire nulle, et dont les deux seules sources d'informations sont leurs réseaux sociaux et les médias. Bon à rappeler…
Cette situation permettait récemment au magazine Le Point de titrer "Peut-on encore manger ?", alors que, comme rappelle le chercheur, le risque alimentaire n'a jamais été aussi faible. Jocelyn Raude explique également qu'à travers différents facteurs le risque alimentaire est perçu différemment par le public selon, par exemple, qu'il est observable ou non, d'ordre catastrophique ou diffus. C’est aussi le message que Sylvie Brunel, géographe, est venue porter lors de la dernière assemblée générale de Téol à Charolles, invitant le monde agricole à s’unir pour rétablir les vérités qu’élus et médias avaient perdu de vue…
De fait, il est bon de rappeler que jamais notre vie n’a été aussi sûre, alors que, dans le même temps, jamais nous n’avons été aussi pessimistes et anxieux. Cette hyper connexion aux médias et aux autres écrans y contribue grandement. Les élus aussi, en utilisant les médias pour créer des psychoses, mais les médias en les travaillant comme des "marronniers" sans jamais remettre en cause des thèses fausses qu’ils ont eux même ancrés dans la tête de leurs lecteurs, tant toxiques certaines sont devenus…
Triste progrès que cette régression généralisée.