Consommation d'alcool en France
Changements de comportement
Publié par Cédric Michelin
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Les fêtes sont finies, on peut ouvrir le « dossier alcool » en oubliant
un instant les abus exceptionnels… Depuis plus de 50 ans, en France, les
ventes annuelles d’alcool pur ont diminué, sans doute du fait de la
baisse de la consommation de vin. Il n’empêche : même si nous n’avons
plus la première place, nous restons dans le groupe des pays européens
les plus consommateurs. A l’alcoolisation quotidienne chronique, plutôt
en baisse, s’ajoutent maintenant les épisodes d’alcoolisation rapide et
massive, en hausse chez les plus jeunes, notamment les étudiantes…
Le baromètre de l’INPES permet de connaître la consommation d’alcool des 15-75 ans et de suivre à intervalles réguliers son évolution au cours du temps. Dans un échantillon représentatif de la population, ils sont 86 % à déclarer avoir bu de l’alcool au cours de l’année. Près de 50 % disent en boire chaque semaine. En moyenne pour tous consommateurs réunis, 5,5 verres par semaine.
Mais seulement 8 % des Français boivent la moitié de la quantité d’alcool consommée chaque année ! Depuis quelques années, la seule baisse notable est celle du pourcentage de ceux qui boivent de l’alcool tous les jours : il avoisine aujourd’hui les 10 %. Les boissons les plus consommées – au moins une fois par semaine - sont le vin (37 %), la bière (20 %) et les alcools forts (15 %).
La consommation quotidienne est en baisse
En baisse, la consommation quotidienne d’alcool apparaît liée à l’âge. Elle concerne 1 % des jeunes adultes de 25 ans, mais 25 % des plus de 65 ans. A l’inverse, la consommation ponctuelle importante d’alcool diminue avec l’âge. Toutes tranches d’âge réunies, les 15-75 ans qui déclarent une ivresse par an sont 19 % (un pourcentage qui semble stable). Ceux qui disent avoir été ivres trois fois dans l’année sont 9 %. Et ceux qui déclarent plus de 10 fois sont 4 %. Mais la fréquence des ivresses répétées augmente, notamment chez les femmes (de l’ordre de 8 %) et dans les jeunes générations.
La recherche de l’ivresse est en hausse
En quatre ans, dans les deux sexes, le pourcentage des 18-25 ans qui déclarent prendre de l’alcool toutes les semaines est passé de 36 à 40 % : soit 51 % des hommes et 30 % des femmes. Diminuant de fréquence en fonction de l’âge, les ivresses concernent 14 % des 15-24 ans, 10 % des 25-34 ans et 6 % des 35-44 ans. Mais le nombre des jeunes qui recherchent l’ivresse est cependant en augmentation. En 10 ans, la part de ceux qui connaissent une ivresse par an est passée de 33 à 46 %. Et de 15 à 29 % pour ceux qui connaissent trois ivresses par an. L’alcoolisation ponctuelle importante, les ivresses régulières et répétées sont en hausse. Une augmentation plus marquée chez les jeunes femmes, en particulier les étudiantes.
En Europe, les modes de consommation s’uniformisent
Peu à peu, au fil des générations, le modèle nordique (on boit moins souvent mais beaucoup à la fois) et le modèle du sud de l’Europe (on boit moins mais régulièrement) tendent à se rapprocher. Les pays du Nord se sont mis au vin et les pays du Sud aux bitures massives ! Les volumes, les types de boisson et les modes de consommation semblent pouvoir à terme s’uniformiser. Dégât collatéral de la fameuse mondialisation ? Mieux vaut en tout cas ne pas oublier la formule rituelle : « à consommer avec modération » ()
Aux Etats-Unis, un dépistage systématique des jeunes ?
INPES. Evolutions 2015, n° 32. La consommation d’alcool en France en 2014
Siqueira L, et coll. Pediatrics 2015 ;136(3) :e718-e726. DOI : 10.1542/peds.2015-2337.
Mais seulement 8 % des Français boivent la moitié de la quantité d’alcool consommée chaque année ! Depuis quelques années, la seule baisse notable est celle du pourcentage de ceux qui boivent de l’alcool tous les jours : il avoisine aujourd’hui les 10 %. Les boissons les plus consommées – au moins une fois par semaine - sont le vin (37 %), la bière (20 %) et les alcools forts (15 %).
La consommation quotidienne est en baisse
En baisse, la consommation quotidienne d’alcool apparaît liée à l’âge. Elle concerne 1 % des jeunes adultes de 25 ans, mais 25 % des plus de 65 ans. A l’inverse, la consommation ponctuelle importante d’alcool diminue avec l’âge. Toutes tranches d’âge réunies, les 15-75 ans qui déclarent une ivresse par an sont 19 % (un pourcentage qui semble stable). Ceux qui disent avoir été ivres trois fois dans l’année sont 9 %. Et ceux qui déclarent plus de 10 fois sont 4 %. Mais la fréquence des ivresses répétées augmente, notamment chez les femmes (de l’ordre de 8 %) et dans les jeunes générations.
La recherche de l’ivresse est en hausse
En quatre ans, dans les deux sexes, le pourcentage des 18-25 ans qui déclarent prendre de l’alcool toutes les semaines est passé de 36 à 40 % : soit 51 % des hommes et 30 % des femmes. Diminuant de fréquence en fonction de l’âge, les ivresses concernent 14 % des 15-24 ans, 10 % des 25-34 ans et 6 % des 35-44 ans. Mais le nombre des jeunes qui recherchent l’ivresse est cependant en augmentation. En 10 ans, la part de ceux qui connaissent une ivresse par an est passée de 33 à 46 %. Et de 15 à 29 % pour ceux qui connaissent trois ivresses par an. L’alcoolisation ponctuelle importante, les ivresses régulières et répétées sont en hausse. Une augmentation plus marquée chez les jeunes femmes, en particulier les étudiantes.
En Europe, les modes de consommation s’uniformisent
Peu à peu, au fil des générations, le modèle nordique (on boit moins souvent mais beaucoup à la fois) et le modèle du sud de l’Europe (on boit moins mais régulièrement) tendent à se rapprocher. Les pays du Nord se sont mis au vin et les pays du Sud aux bitures massives ! Les volumes, les types de boisson et les modes de consommation semblent pouvoir à terme s’uniformiser. Dégât collatéral de la fameuse mondialisation ? Mieux vaut en tout cas ne pas oublier la formule rituelle : « à consommer avec modération » ()
Aux Etats-Unis, un dépistage systématique des jeunes ?
La consommation d’alcool est très courante chez les jeunes Américains. En particulier la recherche de l’ivresse rapide et massive (binge drinking). Dans le secondaire, 28 à 60 % des élèves, d’après les enquêtes, l’ont expérimentée. Et 36 à 50 % boivent régulièrement. A tel point que l’Académie américaine de pédiatrie prône un dépistage systématique de l’alcoolisation des jeunes par les pédiatres et les médecins.
INPES. Evolutions 2015, n° 32. La consommation d’alcool en France en 2014
Siqueira L, et coll. Pediatrics 2015 ;136(3) :e718-e726. DOI : 10.1542/peds.2015-2337.