Cave de Bissey-sous-Cruchaud
Des chiffres qui parlent d'eux-mêmes

Publié par Cédric Michelin
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Le 19 février à Bissey-sous-Cruchaud, la cave coopérative tenait son assemblée générale pour faire le point sur l’exercice 2014/2015. Dans l’ensemble, les 44 coopérateurs ont ainsi vécu une récolte 2014 "normale" en volume, ce qui ne fut malheureusement pas le cas avec les pertes subies en 2015. Heureusement, les volumes vendus, principalement en bouteilles, avec une valorisation accrue, compensent ces nouvelles pertes de volumes.
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« Les chiffres vont parler d’eux-mêmes », a débuté, serein, le nouveau président de la Cave de Bissey, Christian Denizot. Il a l’an dernier succédé à Jean-Philippe Prétet à ce poste.
Les 44 coopérateurs exploitent un total de 86 ha sur une vingtaine d’appellations, principalement en Côte Chalonnaise : Rully, Givry, Mercurey, Montagny mais également Maranges (Côte de Beaune) et des appellations régionales (Bourgognes et Crémants). Ainsi, 5.412 hl ont été récoltés en 2014, soit +786 hl par rapport à 2013. Les frais de cave sont contenus aux alentours de 54 €/hl vinifiés.
« Mais pour 2015, on retourne à la situation précédente », en dessous de 4.900 hl, prévenait Christian Denizot. La plupart des vignerons ont en effet à nouveau subi des pertes de récoltes (-25 % en moyenne), sur cépages rouges comme blancs.

Moins mais mieux vendus



Côté ventes, la cave coopérative compte toujours sur son caveau pour valoriser ses bouteilles en direct. La vente au magasin sur 2014 a progressé (+13 %) et l’exercice sur 2015/2016 suit cette même tendance (+8 %) même si un « tassement » se fait sentir sur les Bib et vrac. Si cette légère « stagnation » des ventes est à noter, il s’agit plus d’un problème de disponible que de demande en baisse des clients.
Au global, 330.000 cols -soit 2.475 hl– ont été vendus en 2015. Les ventes de vins ont progressé toutefois de 1,5 % à 2.480.000 €. Export (USA), Bib et vracs complétant. La cave commercialise 22 % de ses volumes aux négociants et export habituellement.
Au final, les coopérateurs ont pu voter des compléments de prix sur les millésimes 2011, 2012 et 2013 pour un total de 322.693 €. Avec la fin des stocks 2011 et 2012, les principales appellations produites en 2013 sont également « déjà vendues ».
Le commissaire aux comptes, Mr Garnier synthétisait en une phrase cette bonne santé économique : « Par rapport à l’exercice précédent, vous avez fait +18 % de valorisation, avec moins de volumes pourtant (-17 %). Vous avez donc moins vendu mais mieux en terme quantité/prix ».

Tous les indicateurs sont positifs



Les autres indicateurs sont tout autant « positifs », comme détaillait le comptable, Jérôme Maillard. Après les ventes des récoltes 2012 et 2013, « le chiffre d’affaires est en progression de +1,6 % avec la hausse des prix de vos vins », débutait-il. Une hausse qui explique la variation de la valorisation des stocks, désormais "revalorisés" à plus de deux millions d’€ (+17 %). La trésorerie également s’en ressent (+20 %). Avec des créances clients « maitrisées », un taux d’endettement « marginal » (22 % par rapport aux capitaux propres), le résultat final est « positif » et les coopérateurs ont voté l’affectation de l’excédent net.

Moderniser l’outil pour attirer



Avec de si bons chiffres, les coopérateurs peuvent aborder la rénovation des 1000 m2 de toiture de la cave « datant de 1928 » avec sérénité, voire améliorer l’isolation du même coup. Les trémies de pesage seront également remises aux normes. La cave dispose désormais de son nouveau bâtiment de stockage et a racheté des cuves. Tous ces investissements ont bénéficié de subventions de FranceAgriMer, étalés sur plusieurs exercices.
La cave va accueillir de nouvelles surfaces (2 ha) de vignes. « On manque un peu de jeunes. Si on pouvait avoir une installation, ce serait bien », préfèrerait le président. Travaillant déjà ce sujet avec la Fédération des caves coopératives de Bourgogne-Jura, Denis Catherin, en charge des caves coopératives de Bourgogne-Beaujolais au Crédit Agricole, se disait « vigilant et intéressé pour installer de nouveaux coopérateurs ». « Avis aux amateurs », lançait Christian Denizot, qui justement recherche un repreneur.