Grand troupeau laitier
Faire pâturer plus de 80 vaches

Avant toute chose, l’envie de l’éleveur est primordiale pour maintenir le pâturage en grand troupeau. L’intérêt économique peut être une motivation supplémentaire : une étude montre que les élevages de plus de 80 vaches qui valorisent le pâturage réduisent leur coût de production de 50 €/1.000 litres…
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Pour apporter en vert au moins un tiers de la ration fourragère, il faut prévoir 20 ares par vache environ. Cela représente 16 hectares pour un troupeau de 80 laitières.
En la matière, les aménagements de stabilisation sont primordiaux pour réaliser la sortie des animaux, surtout en conditions humides. Avec des pattes et mamelles propres, les conditions sanitaires sont maîtrisées. Il y a moins de risques de maladies du pied et de contaminations butyriques.
Des points d’abreuvement nombreux limitent les déplacements des vaches, donc la dégradation des accès.

Modifier la complémentation


Avec un grand troupeau il est plus difficile d’avoir une ration couverte uniquement par l’herbe. Au printemps, il faut profiter d’une herbe de qualité pour réduire la complémentation des animaux. A partir de 10 kg de matière sèche d’herbe pâturée, il n’y a en effet plus besoin de tourteau à l’auge pour équilibrer une ration avec de l’ensilage de maïs.
Pour les animaux en début de lactation - qui reçoivent plus de concentrés -, le fractionnement des apports limite les risques d’acidose.
Avec un DAC, il convient de vérifier les consommations individuelles pour s’assurer que le temps de séjour dans le bâtiment est suffisant.
Enfin, pour sécuriser la fibrosité de la ration, la consommation de 1 kg de foin le matin à l’auge s’avère une technique efficace.

Gestion de lots


Au pâturage, il est possible de gérer différemment les vaches en début de lactation et les autres. Le bâtiment doit être adapté pour que les deux lots puissent accéder aisément à la salle de traite.
Une technique est envisageable en pâturage tournant : elle consiste à faire pâturer la parcelle fraîche par les vaches fraîches et laisser la place ensuite aux autres vaches pour finir la parcelle.



Gaec Pogevia à Sandrans (01)

110 vaches pâturent 110 jours par an


Situé en Dombes, le Gaec Pogevia exploite 90 ha de prairies, 24 ha de maïs ensilage et 66 ha de cultures. L’intérêt économique et le gain de temps de travail ont incité les trois associés à maintenir le pâturage. Leur botte secrète pour obtenir de bons résultats ? Des chemins, des points d’eau et un type de prairie adapté au climat et au sol.

L’herbe est bien adaptée

Le sol limoneux est sensible à la battance et hydromorphe. Les rendements maïs sont irréguliers, mais l’herbe est bien adaptée. 90 % de la ferme a été drainé permettant d’avoir le maximum de jours où les vaches peuvent sortir au pré. Le réseau d’eau a été installé au moment du drainage, 7 km de tuyaux ont été enterrés. Chaque parcelle dispose de points d’eau, avec une capacité suffisante, alimentés par un forage. Les prairies sont constituées d’un mélange de RGA et de trèfle blanc. Un essai en rajoutant de la fétuque des près est en cours.

Pâturage tournant


Les vaches sont lâchées dès que le temps et la portance le permettent. Certaines pâtures sont situées à 1 km de la ferme. Pour la qualité des accès, un chemin a été refait totalement sur 900 mètres. 35 ha sont pâturés au printemps et 45 à 50 l’été par les 110 vaches. La surface a été recoupée en parcelles de 4 ha sur lesquelles le troupeau reste 2 à 3 jours. La gestion du changement de parcelle se fait grâce au calendrier de pâturage pour avoir une durée de 21 jours entre deux passages. Les refus sont fauchés. Un apport de 25 m3 de lisier est réalisé avec un complément de 60 unités d’azote.

2 kg de MS d’ensilage de maïs en "fond de cuve"

Les vaches reçoivent 2 kg de matière sèche d’ensilage de maïs chaque jour. Ceci permet de limiter les conséquences des changements d’alimentation en cas de mauvais temps. Les vaches n’ont plus de tourteaux au printemps pendant 2 à 3 mois, suivant la valeur de l’herbe. Les fraîches vêlées reçoivent 2 kg de VL fermière. L’aménagement du bâtiment en logettes permet de rentrer les vaches facilement si besoin en cas de pluie.

Rémi Berthet, Conseil Elevage 01-71