Volailles de Bresse
Des volailles AOC modernes

Publié par Cédric Michelin
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En 2014, la filière AOC Volailles de Bresse a vu 910.000 mises en production (Mep) par 165 éleveurs. La Saône-et-Loire représente 60 % des apports pour seulement 45 % des 234 travailleurs totaux, comprenant les conjoints et Gaec. Une belle productivité qui permet d’atteindre une moyenne de 7.674 Mep par an.
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En revanche, en dindes de Bresse, le département fait moins bien que l’Ain. La Saône-et-Loire fait 43 % des 21.931 Mep de 2013 mais avec seulement 7 producteurs sur les 23. En volailles fines, 70 éleveurs officient pour produire en 2013, 16.426 chapons (+2,5 % par rapport à 2012), 21.013 poulardes roulées (+0,5 %) et 6.895 non roulées (+ 22 %). La moyenne générale est 5.800 volailles pas élevage mais on retrouve 19 % des élevages qui produisent entre 6.000 et 12.000 volailles par an et même 8 % d’exploitations qui produisent plus de 12.000 volailles annuellement.
Derrière les producteurs, on retrouve toujours le centre de sélection, un couvoir et six abattoirs sur la zone AOP poulets et dindes de Bresse, Mairet à Branges (Groupe LDC) avec 25,6 % des volumes, suivis par Chapon bressan (18,5 %), Volailles Mieral (12,5 %), Gavand Prudent (6,8 %), Ronsard (5,4 %) ou encore Guillot Cobreda (3,2 %) La vente directe représente 28 % des ventes de volailles. 

Jusqu’à 50 % de subventions



Et tous peuvent compter sur un point fort unique : la volaille de Bresse reste la seule AOP Volaille au monde. Du coup, son marché est porteur avec une croissance supérieure aux autres produits carnés. La production n’arrive pas à satisfaire pleinement la demande. Cette rareté se double de débouchés valorisants auprès des restaurants (18 %), des boucheries traditionnelles (30 %), des épiceries (16 %), ainsi qu’à l’export (5 %). Les perspectives sont donc bonnes avec un développement commercial estimé à plus de 50 % de croissance dans les années à venir, par le CIVB (Comité interprofessionnel de la volaille de Bresse). D’autant plus sécurisant que les abattoirs s’engagent sur des volumes un an à l’avance, avec un prix de reprise de la volaille indexé sur le coût des matières premières, garantissant ainsi la marge brute aux éleveurs.


Modernisation du métier
Si cela ne suffisait pas pour convaincre, l’accompagnement technique est également à la pointe avec des techniciens et des éleveurs faisant office de parrains. Lors du démarrage de l’activité, des soutiens financiers peuvent permettre de subventionner jusqu’à 50 % du coût global de la création de l’atelier.
Reste l’image du métier. Or, l’élevage s’est modernisé. Des solutions mécaniques font leur entrée comme pour la distribution des aliments ou l’ouverture/fermeture des bâtiments grâce à des trappes automatiques guidées par des panneaux photovoltaïques. Le suivi est également plus précis avec des pesons automatiques ou des enregistreurs d’ambiance… de vrais poulaillers connectés.



Portraits types des exploitations



Plus de la moitié des exploitations (51 % ; 90 exploitations) produisant des volailles de Bresse le font au sein d’un atelier complémentaire. Il possède alors une SAU moyenne de 78 ha et produisent 3.000 volailles. C’est loin derrière les élevages spécialisés qui eux grimpent à 8.462 volailles produites en moyenne annuelle. Enfin, 16 exploitants sont double actifs et à ce titre produisent tout de même 2.800 volailles par an.
L’éleveur (se) type à 51 ans mais seulement 53 % ont en réalité moins de 50 ans. 23 % ont désormais plus de 55 ans, ce qui représente entre 15 et 20 élevages à reprendre dans les années à venir.





Sécuriser économiquement son exploitation



L’atelier volailles de Bresse est une solution de diversification pour une exploitation agricole. Une sécurité d’autant plus appréciable alors que les aléas des marchés céréaliers sont imprévisibles, tout comme les aléas climatiques et sanitaires, ou encore la lisibilité des marchés laitiers avec la fin des quotas laitiers.
Pour se lancer, peu d’investissements sont à prévoir sur une exploitation existante et il est facile d’utiliser des bâtiments existants bien souvent. Il n’y a pas non plus de bouleversement de l’assolement puisque les volailles nécessitent peu de surface. Sans oublier la valorisation de prairies ou de petites parcelles à faible valeur agronomique ou la bonne valorisation des céréales autoproduites avec l’alimentation des volailles, tout comme un meilleur amortissement des outils.
Enfin, côté emploi du temps, les pics de travail sont connus un an à l’avance, et il est donc possible de s’organiser. Les astreintes, avec la mécanisation, peuvent être réduites. Au final, il s’agit d’un parfait complément d’activité pour pérenniser une exploitation puisque le revenu est stable et garanti.




22.500 € annuel


Les chambres d’agricultures de l’Ain, du Jura et de Saône-et-Loire avec le CIVB ont analysé les comptabilités d’élevages types pour disposer de références technico-économiques. En moyenne, lors des campagnes 2011 et 2012, pour 10.000 mises en production, la marge brute s’établissait au final à 4,19 €/tête. En enlevant encore les charges fixes, les amortissements et les cotisations sociales, la marge nette moyenne ressort à 2,25 €/volaille mise en place, soit au total 22.500 € en une année. 15 % de taux de perte et 10 % de taux de déclassés sont pris en compte dans cette étude.




Les Glorieuses se rapprochent


Depuis plus d'un siècle, les éleveurs de volailles de Bresse présentent et vendent leurs plus beaux chapons et autres volailles fines lors des Glorieuses : à la veille des fêtes de fin d'année, la volaille de Bresse AOP se pare de ses plus beaux atours. Pour ces concours, quatre dates sont à retenir pour les Glorieuses de Bresse 2014 :
- Samedi 13 décembre à Louhans,
- Mardi 16 décembre à Montrevel-en-Bresse,
- Vendredi 19 décembre à Bourg-en-Bresse,
- Dimanche 21 décembre à Pont-de-Vaux.