Sophie Bonnet à Montceaux-L’Etoile
Pleinement épanouie

Alors que peu de monde et notamment les banquiers croyaient en son projet, Sophie Bonnet prouve depuis maintenant cinq ans que sa détermination et sa passion ont su faire fi de tous les obstacles. Une éleveuse pleinement épanouie qui fourmille de projets.
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Attirée par l'élevage caprin depuis son adolescence, Sophie Bonnet suit logiquement un cursus scolaire agricole. Ainsi, après avoir obtenu un BEPA au lycée agricole de Charolles, elle décroche son Bac pro CGEA, puis un BTS Acse au lycée de Fontaines. En parallèle, elle en profite pour se rendre régulièrement à la chèvrerie de La Trufière. Quant à son stage de six mois, elle l’effectue au sein du domaine de L’Argolay à Saint-Germain-en-Brionnais.
Pourtant, en dépit d'un projet particulièrement bien ficelé, la jeune femme originaire de Sancé effectue un véritable parcours du combattant pour s’installer du fait de l’absence de soutien de la part des banques. En outre, elle se doit de trouver du terrain. A ce moment précis, Sophie Bonnet profite d’un « très beau geste de la part de Jacques Rebillard », lequel lui cède alors huit hectares, ce qui lui permet de s’installer en 2010 à Montceaux-L’Etoile en reprenant des bâtiments anciens. « C’était bien pour démarrer mon élevage caprin. J’ai commencé par faire du lait. Je suis en AOC - devenue entre temps AOP - depuis le début ». L’idée était aussi de valoriser au maximum le prix de son lait à travers une démarche bio.

Clientèle de proximité


« Mais après trois années, soit j’arrêtais, soit je créais ma fromagerie comme je l’avais prévu au départ ». Dès lors, elle achète du matériel d’occasion, investit 15.000 € et crée sa fromagerie. Au mois de mars 2013, Sophie Bonnet lance ladite fromagerie et, dès juin de la même année, l’intégralité de son lait y est transformée en fromage.
Aujourd’hui, avec sa quarantaine de chèvres de race alpine et ses deux vaches jersiaises, Sophie Bonnet vit pleinement son métier. « Au début, je n’avais pas de vache. Mais, dans la région, le fromage blanc à la crème, c'est un peu une religion ! ». Alors qu’elle a transformé l’an dernier quelque 25.000 litres de lait - soit environ 650 litres de lait par chèvre -, notre éleveuse a choisi de proposer une gamme de fromages assez large. Les clients ont ainsi le choix entre le fromage blanc en faisselle, le fromage apéritif, le crottin, le Brionnais, le biquet, le clocher, la briquette, la bûche, la tome et l’incontournable charolais. Un charolais qui est bien évidemment le plus demandé.
Quant à sa clientèle, celle-ci est essentiellement constituée par les particuliers des villages alentours dans un rayon de 15 km. Ils peuvent venir se fournir à la ferme sept jours sur sept de 9 h 30 à 11 h 30 et de 17 h 00 à 19 h 00. « Je ferme seulement le dimanche après-midi et les jours fériés ». Quant aux magasins, la restauration et les Amap, cela représente tout même près de 20 % de ses ventes. « J’effectue les livraisons tous les quinze jours. J’ai des clients sur Marcigny, Roanne, Mâcon et Charolles ».

De meilleures conditions de travail


Après cinq années, Sophie Bonnet tire un premier bilan plus que positif de son expérience professionnelle. « Je suis toujours aussi heureuse de faire ce métier même si c’est dur, même s’il y a beaucoup d’heures. Il faut être à la fois éleveur, transformateur, affineur, livreur, vendeur, comptable… »
Pour ce qui est du futur, un projet lui tient à cœur : l’installation d’un bâtiment en bois pour ses chèvres. Par rapport à son actuelle structure, cela sera « plus lumineux, plus fonctionnel, plus pratique et plus confortable pour travailler ». Disposant désormais de 9,5 hectares, Sophie Bonnet vise à terme l’autonomie fourragère car « je suis sur de bons terrains ».



Au cœur de l’AOP


Investie depuis maintenant trois années dans le syndicat de défense du fromage charolais à la sollicitation de Daniel Rizet, Sophie Bonnet dit apprécier ce qu’elle a découvert. « J’ai trouvé cela vraiment intéressant. C’est important de participer à la défense d’un produit ».
Son exploitation participera le 1er mai à l’opération portes ouvertes initiée par le syndicat des éleveurs de chèvres de Saône-et-Loire. « C’est l’occasion de communiquer sur notre métier, de faire découvrir nos exploitations et notre manière de travailler ». Avec, pour sa part, l’accueil des enfants des communes de Montceaux-L’Etoile, d’Anzy-le-Duc et de Vindecy.
Enfin, le 31e concours national des fromages de chèvres fermiers, Fromagora, permettra notamment de mettre en valeur l’AOP avec, entre autres choses, la visite de deux exploitations, dont la sienne.