Volailles fermières du Charolais
A la recherche de nouveaux éleveurs

A l’heure de faire le bilan de l’assemblée générale des volailles fermières du Charolais, c’est un sentiment de frustration qui prédominait. Car malgré une production à la rentabilité avérée, le syndicat ne peut répondre favorablement à la demande de ses clients d’augmenter ses mises en place. Dès lors, l’ambition première est de recruter de nouveaux éleveurs...
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« Prenez votre bâton de pèlerin afin de battre la campagne ». L’invitation est on ne peut plus claire. A l’occasion de l’assemblée générale du syndicat des volailles fermières du Charolais, le président Jean-Jacques Minjollet a fait en sorte de mobiliser ses troupes, administrateurs en tête. « Si lors de notre précédente assemblée générale en 2015, le maître mot était l’envol de notre syndicat après une périlleuse traversée du désert, il n’en reste pas moins qu’aujourd’hui, celui-ci ne se fait que d’une seule aile. Comme prévu, la demande à la hausse de notre abattoir est bien réelle, mais notre parc de bâtiments ne s’étoffe pas très vite. La production bourguignonne se délocalisant sur le nord de la région, énormément en Côte-d’Or, il nous faut absolument mettre en place des nouveaux bâtiments dans notre fief du Charollais ». Et le président d’inviter les administrateurs à se mobiliser pour recenser d’éventuels nouveaux exploitants, qu’ils soient en place ou jeunes en phase d’installation. « L’opportunité qui s’offre à nous doit permettre une diversification de productions aux exploitations locales, mais également et surtout une certaine lisibilité dans l’avenir de notre agriculture d’élevage, encore plus dans cette période d’instabilité économique ».

Fort potentiel de développement


Parmi les orientations de travail 2016, la construction de nouveaux poulaillers reste la priorité du syndicat pour répondre à la demande croissante de planning de l’abattoir Ronsard. « Concrètement, quelques projets sont en cours, mais pas en nombre suffisant ». Il y a en effet un besoin de trois nouveaux bâtiments par an sur cinq ans, soit quinze bâtiments au total. Quant au planning, il convient de souligner que les mises en place 2015 ont été supérieures à celles de l’année précédente de +3,01 %, ce qui représente 448.723 volailles contre 435.602 en 2014. Des mises en place qui ne cessent de progresser depuis le creux de 2012. Pour ce qui est de l’âge moyen d’abattage, il est passé en douze mois de 83,87 jours à 83,97 jours. Alors que les mises en place lors du premier semestre demandées par l’abattoir Ronsard sont sensiblement identiques à celle de 2015, une importante progression aurait été souhaitée pour le second semestre.
Cependant, compte tenu de l’absence de nouveaux bâtiments pour la volaille fermière du Charolais, cela s’avère impossible. Par ailleurs, le syndicat a été sollicité pour des opérations de promotion - 25.000 volailles à chaque fois - échelonnées sur le second semestre 2016. Mais, en l’état actuel des choses, pas moyen d’y répondre positivement...

La qualité primée


Depuis 2015, on note la mise en place d’une prime qualité, soit 30 € pour 1.000 poulets, dont le but est d’augmenter la marge financière des éleveurs et de récompenser ceux qui tirent le produit vers le haut. Quant à l’épisode Influenza aviaire, il incite les producteurs à redoubler de vigilance sur les mesures de bio-sécurité à appliquer aux élevages. Enfin, un hommage a été rendu à Philippe Doucet qui a œuvré depuis 1989 à la bonne marche des volailles fermières du Charolais.


Une production rentable


Rassemblant actuellement 33 éleveurs, le syndicat des volailles fermières du Charolais entend attirer de nouveaux adhérents, en production principale ou complémentaire. Alors qu’il y aurait des personnes intéressées du côté La Clayette en diversification, Jean-Jacques Minjollet insistait sur le fait d’un fort potentiel de développement à raison de 4.000 mises en place par bâtiment. Et lorsque l’on sait que ce potentiel concernerait 15 bâtiments, il y aurait 200.000 mises en place supplémentaires par an. Alors qu’il y a une aide filière de 10.000 € par bâtiment (5.000 € à la création et 1.000 € par an pendant cinq ans) avec un financement réparti entre le fabricant d’aliments (3.000 €), l’abattoir Ronsard Bresse (3.000 €) et le syndicat (4.000 €), cette production est intéressante pour sa rentabilité puisque le résultat net est d’environ 6.000 €.