Alimentation
Des chiffres qui parlent d’eux-mêmes !

A partir de sa base statistique, l’association de gestion et de comptabilité AS 71 a réalisé une analyse sur les charges aliments dans les exploitations agricoles de Saône-et-Loire. Cette étude repose sur un échantillon de 350 exploitations en bovins viande. L’analyse concerne les résultats comptables clos au cours de l’exercice 2013. Enseignements.
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En moyenne, une exploitation en bovins viande exploite 139 ha, dont 16,6 ha en céréales principalement autoconsommées et élève un troupeau de 90,50 vaches allaitantes. Sa main-d’œuvre se compose de 1,54 Unité de travail humain (UTH) pour dégager un revenu moyen de 11.448 € par UTH, soit 185 € par vache. Chaque UTH spécialisés bovins viande élève 59 vaches.
En moyenne L’EBE est de 48.507 € par exploitation soit 29,7 % des produits et il atteint 534 € par vache. La charge aliment représente en moyenne 25.695 € par exploitation. Elle se décompose pour les ¾ d’aliments achetés, soit 211 € par vache et pour ¼ de céréales produites sur l’exploitation, soit 67 €. Ce qui représente une charge de 278 € par vache allaitante.
Le revenu moyen des exploitations bovins viande est de 11.448 € par UTH ou 185 € par vaches reproductrices. En analysant les écarts type, on constate que les 25 % d’exploitation les plus performantes dégagent un revenu de 27.785 €/UTH alors que les 25 % d’exploitations les moins performantes ont un revenu négatif de 4.954 €/UTH, ce qui représente un écart important.
Au niveau structure, il est à noter que la main-d’œuvre est équivalente dans les deux cas, mais que les éleveurs les plus performants exploitent 107 ha/UTH et élèvent 70 vaches/UTH alors que les moins performants exploitent 84 ha/UTH et élèvent seulement 52 vaches/UTH. Au niveau performances, un éleveur du quart supérieur dégage un revenu de 430 €/vaches (726 € d’EBE) contre -108 €/vaches (339 € d’EBE) pour le quart inférieur. Au niveau des charges par vache, les éleveurs performants se situent à 1.640 € contre 1.987 € pour les éleveurs les moins performants soit un écart de 347 €.

Dépense alimentaire ne génère pas toujours revenu


Concernant la charge aliments, on constate que les dépenses en aliments ne sont pas génératrices de revenus, puisque les revenus les plus important sont réalisés avec moins de charges aliments : le quart supérieur a dépensé 271 € d’aliments par vaches ce qui le situe sensiblement en dessous de la moyenne alors que le quart inférieur a dépensé 305 € d’aliments. Au niveau de la charge aliment, il est à noter que, quelle que soit la performance, la part des aliments auto-consommés se situe aux alentours de 25 % de la charge (16,60 ha en moyenne par exploitation), ce qui signifie que la production de céréales sur les exploitations semble nécessaire et qu’elle permet de diminuer la charge aliments. Mais l’augmentation de cette surface n’a pas une influence signification sur le poste aliments.
En conclusion, les dépenses engagées pour l’alimentation des bovins viande devront être maitrisées et réfléchie. L’augmentation de la performance technique par l’achat supplémentaire d’aliments du commerce ne génèrera du revenu que si le système de production est cohérent. L’autonomie alimentaire (pâture, fourrage, céréales, aliment du commerce) est nécessaire puisque les chiffres montrent que les exploitations performantes élèvent 70 vaches/UTH, soit 0,43 vaches par ha de SAU alors que les exploitations moins performantes n’élèvent que 52 vaches/ha de SAU avec de plus un chargement plus élevé puisqu’il y a 0,62 vaches par ha de SAU.