La gestion des risques au cœur des débats au congrès JA

La gestion des risques au cœur des débats au congrès JA

Du 6 au 8 juin, Jeunes agriculteurs (JA) tiendra son congrès annuel à Dunkerque. En dépit de la vue sur la mer, l’évènement ne s’apparentera pas à des vacances, car le programme est ambitieux. « On reviendra sur les propositions autour de la prochaine PAC », a indiqué Jérémy Decerle, président de JA, lors de la conférence de presse de présentation du congrès le 23 mai. Les jeunes agriculteurs européens du Ceja ont déjà porté un certain nombre d’idées auprès de la Commission européenne : définition de l’actif agricole pour une distribution plus juste des aides PAC, nécessité d’un axe fort sur le renouvellement des générations, alors que seulement 6 % des agriculteurs européens ont moins de 35 ans, mise en place d’outils de gestion des risques pour favoriser la résilience des exploitations agricoles de plus en plus vulnérables aux aléas climatiques. Des thématiques qui seront sans doute abordées lors de la table-ronde du 8 juin, « Quelle PAC pour répondre aux défis agricoles de l’Union européenne ? », et qui devrait réunir Eric Andrieu (député européen), Pekka Pesonen (secrétaire général du Copa-Cogeca), Jannes Maes (vice-président du Ceja) et Vincent Thouzot (membre du bureau JA). Le Président de la République Emmanuel Macron a été invité à conclure le congrès mais n’a pour le moment pas confirmé sa venue.

Assurer la durabilité des exploitations

Le sujet de la gestion des risques, après les catastrophes climatiques qui ont marqué ces dernières années, est aujourd’hui incontournable dans les débats qui animent la profession agricole, et constitue aussi l’un des éléments de stabilité qui pourront rendre le métier plus attractif. JA en a fait le thème de son rapport d’orientation annuel, dont Baptiste Gatouillat, vice-président de JA, a présenté les grandes lignes, avant les amendements qui auront traditionnellement lieu au congrès. Le syndicat a réfléchi sur plusieurs axes, notamment la nécessité d’une gestion des risques basée sur un prix d’équilibre permettant aux agriculteurs une vision à plus long terme, et une gestion des volumes en accord avec l’ensemble de la filière. « Ce que l’on veut, c’est continuer à produire en prenant en compte les demandes du marché intérieur mais aussi du marché national. On se concentre sur les volumes à produire en étudiant d’abord les besoins », explique Baptiste Gatouillat sans en dévoiler davantage. Le vice-président de JA évoque par ailleurs l’aspect économique, avec un nouvel outil d’épargne de précaution en réflexion. Enfin, le risque humain et social occupe une partie importante du rapport : pour Baptiste Gatouillat, il s’agit de « l’une des préoccupations premières des jeunes » qui ont des interrogations sur l’entente avec les associés, avec les salariés, avec le voisinage, mais aussi sur le risque de maladie, d’accident du travail, etc. Le rapport se veut, en tout cas, opérationnel. « Nous avons pour objectif de ne plus perdre de paysans avec des propositions certes novatrices, mais surtout adaptées dans la gestion des risques », estime Jérémy Decerle. Un objectif qui sera également poursuivi via le travail sur les filières pour un retour de la valeur aux producteurs, et l’ensemble des combats syndicaux. « Ce congrès sera l’occasion de prouver que la jeunesse agricole de ce pays est ambitieuse et déterminée » affirme, convaincu, le président de JA.