Cent charolaises, 50 limousines
Implantée au bord de la Côte chalonnaise, l’exploitation produit du blé, de l’orge, du colza, du tournesol et du soja. Si les cultures de vente représentent plus des deux tiers du chiffre d’affaires, la famille Givry n’en a jamais pour autant délaissé l’élevage. 150 vaches allaitantes ont été conservées pour valoriser les prairies non labourables. Depuis une dizaine d’années, le Gaec possède une cinquantaine de limousines en complément de charolaises. C’est l’un des associés qui avait été séduit par la race rousse alors qu’il était en vacances dans le Limousin. La famille Givry a alors acheté ses 13 premières femelles inscrites et, depuis, le cheptel s’est agrandi en interne. « Les limousines ont permis d’avancer les vêlages », mettent en avant les associés. Les vaches rousses mettent en effet bas de fin octobre à novembre tandis que les blanches font leurs veaux sur décembre janvier. « Nos limousines génèrent surtout moins de frais véto », fait valoir Alexandre. Nécessitant « très peu d’assistance », elles sont synonymes de « gain de temps », font encore remarquer les associés. A la vente, les limousines sont un peu plus chères au kilo que les charolaises, mais les carcasses étant moins lourdes, « la rémunération ramenée à l’animal est identique », calcule Alexandre.
Femelles de boucherie label rouge
Commercialisés auprès du groupement Feder et du négociant Unec, les femelles sont engraissées et les mâles exportés comme broutards vers l’Italie. Amoureux des bonnes bêtes, les membres du Gaec Givry ont toujours été fidèles aux concours d’animaux de boucherie de race charolaise. Michel fut autrefois impliqué dans la Société d’agriculture d’Autun et le Gaec participe tous les ans au concours de Pâques. Depuis près de vingt ans, l’élevage est également fidèle au Festival du bœuf de Charolles. Dans cet élevage qui choisit ses taureaux dans de « bons élevages », le poids moyen des réformes oscille entre 450 et 500 kg de carcasse, mais les plus lourdes atteignent les 570 kg. Le Gaec produit des femelles Label rouge dont la conformation atteint le niveau "U" ou même "E"… De bons résultats que confirme le bilan technico-commercial fourni par Elvéa 71-58 qui place le Gaec Givry parmi ses meilleurs adhérents sur ce critère.
Herbe et aliment complet
S’ils ne manquent pas de céréales sur leur exploitation, les membres du Gaec Givry n’en conservent cependant que la paille. Le grain, de qualité panifiable, est intégralement livré à la coopérative. « Nous mettons une partie de nos céréales à dépôt et en échange, ils nous fabriquent nos concentrés », explique l’un des associés. De fait, l’élevage s’approvisionne en aliment complet auprès des fournisseurs de Bourgogne du Sud. Une complémentation qui s’ajoute à un régime simple à base d’herbe : foin et enrubannage exclusivement.
Succès confirmé pour le salon
La seconde édition du salon de l’élevage de la coopérative Bourgogne du sud a eu lieu le 24 septembre au Gaec Givry, hameau de Germolles. Plus de 500 personnes sont venues visiter l’exploitation de la famille Givry ainsi que rencontrer la cinquantaine de fournisseurs réunis par Bourgogne du Sud. Après une première édition encourageante il y a deux ans à Gigny-sur-Saône, le service Elevage de la coopérative a de nouveau décidé de présenter en un même lieu l’ensemble de son activité et de ses offres. Au-delà du caractère strictement promotionnel et commercial, l’équipe de Roland Guillaume tenait à préserver une certaine convivialité à l’évènement. D’où le choix d’une exploitation adhérente comme lieu de ce salon plein air. Treize jours après l’annonce du premier cas de FCO, les organisateurs avaient invité le GDS, forcément très sollicité dans ces cas-là. Etaient également présents le groupement Charolais Horizon, partenaire de Bourgogne du Sud, ainsi que le Centre interprofessionnel de la Volaille de Bresse.
Meilleure autonomie fourragère grâce aux dérobées
Au sortir d’une sécheresse estivale carabinée et à l’approche d’une nouvelle saison d’hivernage, Roland Guillaume recommandait plus que jamais de faire jouer les leviers d’autonomie au sein des exploitations. Le responsable incitait même à « valoriser les atouts de nos régions », à savoir notamment, la possibilité de produire des dérobées, alors même que Bourgogne du Sud est « très investie dans la production de semences fourragères ». Pour les adhérents éleveurs de la coopérative, la consigne était de dire « pas d’affolement et pas la peine d’acheter des aliments de substitution. Avec des stocks de printemps généralement abondants, Roland Guillaume conseillait de « taper dans ces derniers » en complétant par « une solution liquide » et de refaire des stocks en automne grâce aux cultures dérobées. Le responsable indiquait par ailleurs que des essais menés avec la chambre d’Agriculture mettaient en avant une poignée de mélanges fourragers dérobés tout à fait intéressants.