Tendance commerciale semaine 47-2016
Les marchés à la loupe

Chaque semaine, pour comprendre et prendre les bonnes décisions, retrouvez l'analyse des marchés animaux, les tendances de la semaine et une analyse pointue des différents marchés animaux. Le rendez-vous à ne pas manquer.
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Bovins de boucherie
La période est peu favorable aux achats de viande, alors que de nombreux ménages ont ou s’apprêtent à entamer les premiers achats de Noël. La consommation de viande - qui a sérieusement chuté en France cette année sous les coups de boutoir des anti-viandes - fait également apparaître une évolution de la consommation urbaine et même des campagnes vers les produits transformés (viande hachée et plats cuisinés). Ces produits constituent de plus en plus la base de la consommation de viande bovine dans les familles. De leur côté, les industriels multiplient les références (race, taux de gras, assaisonnement…) disponibles en majorité en viandes fraîches, celles-ci sont exclusivement produites avec de l’origine française. La vente de biftecks et autres pièces étoilées est en perte de vitesse, malgré les promotions des GMS. Ces morceaux servent souvent de produit d’appel. Les ventes dans les rayons traditionnels et les boucheries sont destinées une clientèle ciblée. Quant aux ventes directes, si elles sont en progression, ce n’est que pour assurer une proximité avec le consommateur. Quant à la préoccupation sociétale sur le bien-être animal, elle est grandissante et devra être intégrée par l’amont de la filière. A quelques jours du début des concours d’animaux de boucherie de fin d’année, et en particulier le Festival du bœuf charolais (lire cette édition en page 9), les vendeurs font le tour de leurs clientèles pour connaître les besoins. 2016 devrait être assez bon avec des magasins qui auront à cœur de mettre en avant ces animaux et de renforcer ainsi leur communication sur les races à viande pour relancer leurs ventes. Achetés environ trois semaines avant les fêtes pour une bonne maturation, ces bovins d’exception offriront de fait des viandes succulentes pour les fêtes de fin d’année. Les premières ventes qui se sont déroulées vont dans ce sens.
Sur les marchés, l’activité commerciale est un peu plus calme face à des abatteurs suffisamment couverts en direct après la dégradation des conditions climatiques et une consommation qui est toujours en retrait en cette fin novembre. Les animaux haut de gamme sont peu présents. La tendance est au maintien des prix dans les bonnes génisses et jeunes vaches charolaises ou limousines de qualité bouchère. L’ambiance se durcit légèrement, avec des tarifs juste maintenus, voire en léger retrait, dans le domaine des génisses et des réformes allaitantes de conformation de type "R" avec un tri plus marqué sur la finition et le poids. En réformes laitières, les industriels mettent la pression sur les vaches frisonnes, mais les abatteurs de moindre taille misent davantage sur une stabilité. Les tarifs restent malmenés dans les mauvaises vaches maigres. En jeunes bovins, la réduction saisonnière de l’offre permet un commerce un peu plus régulier avec des tarifs plus fermes dans les JB de type "U" et "R". Cette tendance est la même en Allemagne et en l’Italie.

Bovins d’embouche et d’élevage

Les sorties d’hiver restent conséquentes avec la dégradation des conditions climatiques. D’autre part, l’accalmie dans la viande freine sérieusement les acheteurs. Le bétail de gabarit est stable, mais la vente se montre plus sélective dans le second choix.

Broutards
Si les disponibilités sont plus abondantes, la partition de l’offre en deux catégories du fait de la vaccination ou pas des sujets permet de tenir les prix dans la bonne marchandise vaccinée, notamment dans les plus de 60 jours. La demande export est normale, et les acheteurs ne peuvent peser sur les prix dans ces gammes de marchandise. La demande intérieure est en revanche plus calme, avec des conditions climatiques peu favorables à la santé des animaux et qui risquent d’entraîner des frais sanitaires. Le commerce est plus difficile dans les sujets légers ainsi que pour l’ensemble des mâles non vaccinés FCO lesquels doivent rester sur le territoire… Les tarifs sont en baisse ce qui ne devraient pas arranger la situation des éleveurs déjà en grande difficulté au moment de payer nombre de factures restées en suspens. La vente est normale pour les bonnes laitonnes charolaises exportées sur l’Italie. La demande espagnole est largement couverte dans les ordinaires.

Veaux d’élevage et d’engraissement
Le recul de l’offre est modeste, et les intégrateurs demeurent très prudents face à l’érosion constante de la consommation. Le marché est équilibré avec des tarifs qui ne bougent pas dans les holsteins, normands ou montbéliards convenables. Les veaux légers ou maigreux n’ont plus de valeur commerciale. Les difficultés perdurent dans les croisés laitiers ou blanc bleu de moyenne conformation avec une offre qui ne correspond pas à la demande en volume et en qualité. Dans les croisés allaitants lourds, la demande est ciblée sur des bons veaux croisés U de conformation, alors que la vente demeure très sélective dans les ordinaires. La demande est atone dans les femelles ordinaires.

Ovins

L’offre saisonnière est hétérogène. La demande reste ciblée sur les agneaux de qualité, mais la commercialisation est plus difficile avec des cours plus discutés dans la moyenne marchandise ou dans les agneaux gras. La vente est calme, pour autant les tarifs se maintiennent dans les brebis. La tendance est baissière dans les agnelets.

Porcs
Ce lundi, le cours du porc a retrouvé le niveau de l’an passé et s’est maintenu à 1,300 € du kilogramme sur le Marché du porc breton dans un flux commercial un peu plus détendu que ces dernières semaines. Il en est allé de même en Espagne alors qu'au Nord de l'Europe, les cotations ont enregistré quelques centimes de hausse la semaine dernière, alors tirées par un commerce dynamisé par les commandes des pays de l'Est mais aussi par de meilleures ventes vers l'Asie. Au nord comme au sud de l'Europe, les abattages atteignent des records annuels, ils devraient se poursuivre au moins jusqu'à la mi-décembre.