GIE Station de Jalogny
L’année de tous les records !

La 33e vente de Jalogny, la septième sous l’égide du GIE Synergie Charolais, est à marquer d’une pierre blanche dans l’histoire de la station saône-et-loirienne. Tous les records ont été battus cette année avec 69 jeunes reproducteurs vendus à 3.335 € de moyenne. Un succès indiscutable d’autant plus que jamais autant d’éleveurs du territoire national n’avaient manifesté une telle ferveur pour l’achat de veaux évalués.
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La vente aux enchères de la station de Jalogny a eu lieu vendredi dernier à Charolles. Délocalisée pour la seconde fois au parc des expositions de la capitale du Charollais, la vente de reproducteurs évalués a connu un nouveau succès. Près de 650 personnes sont venues assister à l’évènement. Comme l’an dernier, le hall de Charolles a fourni un cadre magnifique pour cette vente charolaise d’ampleur croissante. Plus de trois cents repas ont été servis sur place. Coup de chapeau aux bénévoles et membres du GIE Synergie Charolais - Station de Jalogny, lesquels ont, une fois de plus, assuré préparation, montage, organisation de l’évènement.
Nombre de records ont été battus ce vendredi. A commencer par le nombre de veaux vendus : 66 aux enchères plus trois à l’amiable à l’issue de la vente, soit un total de 69 reproducteurs. Au final, il ne restait que 14 invendus sur les 83 sujets proposés à la vente. Une véritable prouesse prouvant que l’offre abondante a fait venir les acheteurs. La station saône-et-loirienne réalisait également la meilleure moyenne de prix de son histoire avec 3.335 €. Et elle battait son record du veau le plus cher avec un animal adjugé 12.020 €, un montant jamais atteint dans l’histoire de Jalogny.

Etrangers à la peine


Le ton était donné dès les premiers quarts d’heure de la vente avec seulement cinq invendus jusqu’au 47e veau, une première envolée à 6.280 € dès le troisième lot et le record de prix atteint au onzième ! L’ambiance n’a réellement faibli que lors du dernier quart temps de la vente, mais certains invendus sont tout de même montés aux enchères lors d’un second passage. La moitié des 66 veaux adjugés aux enchères sont partis à plus de 3.000 € et dix d’entre eux ont atteint les 4.000 € et plus. Contrairement à ce que laissait présager la tendance des années passées, ce ne sont pas les étrangers qui ont fait main basse sur le lot de reproducteurs. Face à des éleveurs français bien décidés à investir, Irlandais et Bulgares sont repartis bredouilles. Allemands et Tchèques n’ont pu acheter qu’un seul veau chacun et les Slovènes n’ont pu acquérir que quatre reproducteurs sur les huit qu’ils convoitaient. Une petite déception pour les étrangers contrebalancée par la détermination des éleveurs locaux qui se sont organisés en conséquence, misant à plusieurs et acquérant les veaux en copropriété.

Performances, fonctionnalité, viande


Une fois de plus, le choix des acquéreurs s’est porté sur les performances génétiques et les nombreuses garanties offertes au terme du processus d’évaluation. D’année en année, le niveau des animaux sélectionnés en station ne cesse de progresser. En témoigne le nouveau record de GMQ battu par ce millésime avec des sujets atteignant jusqu’à 2.238 grammes de croissance quotidienne en contrôle et dont certains approchaient les 800 kg fin janvier.
Exigeante, la clientèle de station a privilégié les sujets procurant « qualités maternelles, aptitudes au vêlage et facilité de naissance », commentait le président du GIE Frédéric Borne.
Vif intérêt aussi pour les animaux porteurs de gène sans cornes. Saône-et-Loire oblige, on retiendra aussi un penchant assumé pour les veaux bien viandés et une préférence naturelle pour les charolais aux qualités de races prononcées. Le président signalait aussi une demande avérée pour de la diversité génétique indispensable pour se prémunir contre la consanguinité. La vente inaugurait pour la première fois la présence au catalogue de la nouvelle indexation génomique Gembal. Un indicateur supplémentaire pour ajuster les choix que Jalogny adopte avec conviction.


750 € pour "Les Blouses roses"


Au-delà des records, cette 33e vente de la station de Jalogny est à marquer d’une pierre blanche aussi pour son initiative d’avoir mis à l’honneur l’association "Les Blouses roses". Une ouverture sur le grand public et à une œuvre caritative voulue par les responsables du GIE, soucieux de faire découvrir le métier d’éleveur, la race, mais aussi de démystifier le suffixe « expérimental » de la ferme de Jalogny, expliquait Frédéric Borne. A travers ce geste de générosité, les membres du GIE pensent aussi aux incessantes attaques dont l’élevage fait les frais. Attaques infondées, mais blessantes et redoutables qui, auprès de l’opinion public, entretiennent la désinformation à coup de scandales médiatiques théâtralisés. En associant "Les Blouses Roses" à la vente, les éleveurs ont voulu donner une autre image de la profession auprès des enfants et des personnes âgées. Cette association intervient auprès des enfants et des personnes âgées hospitalisés de la région mâconnaise en proposant des animations ludiques, créatives ou artistiques pour chasser idées noires et ennui. Quelques jours avant la vente, les patients accompagnés par "Les Blouses Roses" avaient pu choisir leur veau préféré en ligne. C’est Mistral, 37e lot de la vente, né au Gaec Noireaut (21), qui a ainsi eu la faveur de ce jury d’un jour. Orné d’un ruban rose, Mistral a été adjugé 3.620 € à la vente aux enchères et c’est la Ferme de Jalogny qui s’en est portée acquéreuse. A l’issue de la vente, le GIE remettait un chèque de 750 € aux représentantes de l'association ravis de cette rencontre inattendue.



Macaron, record de prix
« Le reproducteur que la filière recherche »


Le record de prix de l’histoire de Jalogny a été battu cette année par Macaron adjugé 12.020 €. Cet animal provient du Gaec de la Sagne (Loire) et est un fils du taureau sans corne Heaven P (Eden SC, Unico PP) et de Brio, fille de Nobélix. Macaron figurait parmi les meilleurs veaux de la série avec un IMocr (indice de synthèse station) de 122, un GMQ proche de 2.000 grammes par jour et un poids en fin de contrôle de 775 kg. Estampillé "Aptitude au vêlage", l’animal affiche de bons index génomiques. Forts de ces données techniques avantageuses, il est aussi un magnifique charolais à la morphologie viandée avec du muscle et de la finesse d’os. « Un profil que la filière recherche », résumaient ses acquéreurs du groupement Feder. C’est en effet dans le cadre de sa section "Reproducteurs" que la coopérative a misé sur ce jeune géniteur prometteur. Il sera dans un premier temps utilisé par la centaine d’adhérents de la section.

Un fils de Hibou dans les bonnes ventes


Le deuxième prix le plus élevé a été atteint par Maradona, un veau né au Gaec de Chezeau (23) vendu 6.280 € à des Allemands. Premier de la série avec un IMocr de 126, Maradona est un fils de Hibou (Tombapik), précédent record de la vente de Jalogny en 2014.
Autres bonnes ventes : Mickey, né chez Pascal Perron (Castor sur Rouky, 116 d’IMocr), vendu 5.060 € à Charolais Horizon ; Léo, né au Gaec Lapalus Bruno et Magalie (Flabas sur Unitaire, 111 d’IMocr) vendu 5.040 € à un éleveur de l’Allier ; Merisier, né au Gaec Mimeur (21), vendu 5.020 € à Guillaume Mateuil et Eric Millot d’Oudry ; Mont Blanc, né chez Gilles Degueurce, vendu 4.880 € au Gaec Jacob de Savigny-sur-Grosne.