Pays Charolais-Brionnais
Le contrat de ruralité est signé

Le 31 janvier, le préfet de Saône-et-Loire se rendait à Oudry pour y signer le premier Contrat de ruralité dans le département. Une démarche engagée par le Pays Charolais-Brionnais. Retour.
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Il y avait bien du monde à Oudry le 31 janvier. C’était en effet le lieu et la date conjointement retenus par le Pays Charolais-Brionnais et Gilbert Payet, préfet de Saône-et-Loire, pour la signature du Contrat de ruralité du Charolais-Brionnais. Un contrat de ruralité qui est le premier du genre dans le département, un contrat de trois ans qui a fait l’objet d’une intense préparation en amont depuis plusieurs mois et qui concrétise « un projet de territoire », comme le soulignait Jean-Marc Nesme, président du Pays. Pour l’occasion, les cinq présidents d’intercommunalités qui composent le Pays étaient présents, ainsi que de nombreux maires et toutes celles et ceux qui ont travaillé à l’examen et à l’élaboration de ce document d’une quarantaine de pages.
« Vous êtes ici, Monsieur le préfet, dans un territoire animé d’une volonté farouche de ses composantes de s’organiser pour peser », rappelait le président du Pays Charolais-Brionnais, insistant sur la montée en puissance des concurrences entre les territoires dont nous sommes tous conscients. A ce titre, ce contrat de ruralité est en fait « un acte de mobilisation de crédits supplémentaires » mobilisables dans différents domaines, tous listés, pour faire émerger une dynamique positive dans le territoire. C’est aussi, comme le rappelait Jean-Marc Nesme, « un laboratoire de réflexion, de prospective pour nous aider à faire face, ensemble et de manière cohérente, aux mutations de notre territoire ».

Une ambition territoriale


« Notre ambition est bien d’accueillir de nouveaux habitants, de nouvelles entreprises créatrices d’emplois », poursuivait l’élu, bien conscient de la « saignée démographique que le Charolais-Brionnais a connu depuis une quarantaine d’années », lui qui représente pourtant près de 90.000 habitants.
Dans ce contexte, le contrat de ruralité vise à mieux répondre aux besoins des habitants en matière d’accès aux soins et aux services publics. Il agit pour « le développement économique et la modernisation de l’offre culturelle, soutient le commerce local, renforce et valorise les atouts touristiques et culturels de notre territoire ».
Pour cela, dix thématiques ont été travaillées (lire encadré ci-dessous), dix thématiques qui se traduisent certes par de nombreux projets, « de nombreux objectifs à atteindre », poursuivait Jean-Marc Nesme qui se félicitait que cette mise en place intervienne au moment même où le territoire vient de passer de neuf communautés de communes à cinq, « ce qui nous impose à tous de resserrer les liens pour éviter les doublons et définir une politique commune », une politique dynamique qui « hisse vers le haut un territoire qui bénéfice de nombreux atouts ».
A cette occasion, Gilbert Payet se félicitait non seulement de l’aboutissement du travail qu’a imposé la mise en place de ce contrat de ruralité, mais aussi de l’augmentation régulière, ces dernières années, des fonds alloués notamment à la Dotation d’équipement des territoires ruraux (DETR) pour la Saône-et-Loire, « et cela est peu connu ». Ainsi, la DETR est-elle passée de 8,5 millions d’€ en 2014 à 13,4 millions d’€ en 2017.




Les dix thématiques du contrat


Pour mener à bien ce projet de territoire, de nombreux projets concrets sont proposés pour la période 2017/2020 et peuvent être regroupés au sein de dix thématiques :
1) améliorer la démographie médicale et faciliter l’accès aux services ;
2) garantir l’accès aux services publics ;
3) encourager le développement économique ;
4) soutenir le développement agricole ;
5) faire du patrimoine un vecteur de développement ;
6) maintenir l’activité et l’attractivité des bourgs centres ;
7) adapter l’offre de logement à une politique d’attractivité ;
8) faciliter l’ouverture du territoire, le désenclavement et la mobilité ;
9) assurer la transition énergétique ;
10) contribuer à la cohésion sociale du territoire.
En ce qui concerne le point 4 consacré au soutien du développement agricole, le Pays Charolais-Brionnais évoquait la mise en œuvre d’un plan "Qualité" de la viande charolaise, la création d’un magasin de producteurs à Chauffailles ou encore la création d’une halle dédiée aux circuits courts à Bourbon-Lancy.





Et ailleurs… ?


Si le Pays Charolais-Brionnais a signé le premier Contrat de ruralité dans le département, deux autres sont en passe d’être signés, à savoir celui de l’Autunois-Morvan et celui de la Bresse bourguignonne. Enfin, dans le Pays Chalonnais et son homologue Sud Bourgogne, les travaux ont débuté et les projets de contrat de ruralité sont en cours de discussion.





Un parcours salué


A l’issue de la signature du Contrat de ruralité, le préfet de Saône-et-Loire remettait la médaille de chevalier de l'Ordre du Mérite agricole à Tania Rizet, directrice du Pays Charolais-Brionnais. L’occasion pour Gilbert Payet de saluer le parcours réussi de cette dernière, parcours commencé à la FDSEA de Saône-et-Loire et poursuivi au sein des Pays, à savoir le Pays Chalonnais, (la Communauté urbaine Creusot Montceau) puis le Pays Charolais-Brionnais. A cette occasion, le préfet saluait les compétences et les capacités de la directrice du Pays « à assumer des responsabilités nouvelles », à "driver" avec habileté les demandes parfois contradictoires des uns et des autres pour faire émerger un projet porté par tous, mettant en exergue son « esprit d’analyse, de synthèse ». « Vous avez cette grande intelligence des hommes et des femmes, celle des situations » et « vous l’avez mise au service et au bénéfice d’un territoire qui vous est cher ».
Manifestement émue, Tania Rizet lisait avant tout dans cette décoration une reconnaissance du travail d’équipe conduit au sein du pays Charolais-Brionnais, mais aussi du soutien que ses proches lui apportent au quotidien pour mener à bien ce travail au bénéfice du territoire. Elle saluait la mémoire de son père, lui qui « a su me donner l’envie de travailler et qui aurait été fier de moi ».