Lessard-le-National
Une influence abbatiale évidente

Commune ayant connu un réel boum démographique au cours des cinquante dernières années, Lessard-le-National peut se prévaloir de posséder plusieurs monuments témoignant de la richesse de son histoire.
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Du haut de ses 193 mètres d'altitude, Lessard-le-National couvre 1.056 hectares, dont 672 de forêt. La commune compte un peu plus de 600 habitants. La population s’est très rapidement accrue à compter de 1962 puisqu’à cette date elle ne comptait que 85 habitants. Lorsqu’on se rend de Chalon-sur-Saône à Beaune par la route qui traverse la vaste forêt de Beauregard, on voit, à gauche, avant d’atteindre la lisière sud du bois, une tour carrée s’élevant au milieu des champs et des prairies. Ce sont là les vestiges de l’ancien château de Lessard-le-Royal au sujet duquel on ne sait rien de très précis. Les murs de cette tour, fort épais, sont faits de briques liées par un ciment très dur. Avec, au premier étage, une haute cheminée. Le rez-de-chaussée est une salle de gardes, percée de meurtrières. Ce château était certainement une sorte de rendez-vous de chasse, bâti en bordure, ou plutôt dans une clairière de cette forêt de Curaine. Laquelle forêt s’étend de Chagny à Gergy et faisait partie des domaines des sires de Réon, fondateurs de l’abbaye de Maizières. Au XIIIe siècle, ce monastère possédait des domaines à Lessard-le-Royal.

Un passé royal


Jusqu’en 1628, l’église paroissiale - dont le style romano-byzantin est fort rudimentaire - fut desservie par les religieux de Maizières qui l’avaient placée sous le vocable de la Vierge. A cette date, qui semble être approximativement celle de la prise de possession de la terre de Lessard par la famille Bouchu, l’église fut asservie par un curé et placée sous le vocable de Saint Pancrace. Cette église, aujourd’hui presque abandonnée et peu accessible en raison des buissons et des fossés qui l’entourent, menaçait ruine au milieu du XVIIIe siècle. Vers 1760, les habitants de Lessard-le-Royal et leur seigneur firent une requête au subdélégué de Chalon, tendant à ce qu’il soit fait de promptes réparations à leur église. Au Concordat, la paroisse de Lessard fut supprimée et l’église rattachée à Chagny, puis plus tard à Virey.
La commune s’appelait autrefois Lessard-au-Royaume pour se distinguer de Lessard-en-Empire, aujourd’hui Lessard-en-Bresse. Cette dénomination de Lessard - ou Lessart - est tirée de l’ancien mot français "essart" signifiant terre défrichée, dérivant lui-même du verbe "essarter". Le village, qui s’est étendu aujourd’hui jusqu’en bordure de la route tracée au XVe siècle, était primitivement groupé autour du château et de l’église.