Tendance commerciale semaine 07
Les marchés à la loupe

Chaque semaine, pour comprendre et prendre les bonnes décisions, retrouvez l'analyse des marchés animaux, les tendances de la semaine et une analyse pointue des différents marchés animaux. Le rendez-vous à ne pas manquer.
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Bovins de boucherie
Comme chaque année, la saison hivernale est le moment de constater la très grande saisonnalité du mode de consommation de la viande bovine. Près de la moitié de la viande est consommée en viande hachée avec des tarifs peu sensibles aux variations de températures. Sur la seconde moitié, si les viandes haut de gamme ou de qualité bouchère gardent une clientèle assez régulière (malgré le début des vacances au ski), les races allaitantes d’entrée de gamme, voire viandées, se retrouvent confrontées avec une chute des ventes des parties arrière à griller. Cette baisse n’est pas compensée par la valorisation des avants, dont le marché est entièrement dirigé par le prix des laitières. Les éleveurs de vaches charolaises souffrent, avec des situations économiques qui n’encouragent pas les jeunes à s’installer (lire à ce sujet notre article en page 10 de cette même édition). Le seul point positif dans ce paysage morose est que la faiblesse des disponibilités dans le secteur laitier entraîne un changement d’orientation des prix. Sur les marchés, la modestie des approvisionnements atténue la pression des acheteurs. Dans les femelles haut de gamme, la demande est un peu moins soutenue avec la fermeture ou la réduction d’activité d’un certain nombre de boucherie pendant la période des sports d’hiver. Seule, la modestie de l’offre permet un maintien des prix pour les femelles charolaises haut de gamme. La commercialisation est calme pour les génisses et jeunes vaches charolaises de qualité bouchère avec des cours difficilement reconduits. Dans les allaitantes de type "R" de choix secondaire, la modestie de l’offre permet d’atténuer la pression des abatteurs. De nombreux animaux en manque de finition sont vendus en l’état dans la viande au lieu de prendre le circuit de l’embouche où la demande tend à se renforcer. Cette gamme de marchandise ne donne satisfaction, ni aux éleveurs avec des prix bas, ni aux consommateurs avec une viande souvent très ferme. Les seuls gagnants sont les distributeurs qui restent obnubilés par les prix bas. Dans les réformes laitières, malgré le début des vacances et la fermeture des restaurants scolaires, l’activité commerciale retrouve des couleurs. La faiblesse de l’offre en réformes laitières oblige les industriels à consentir de nouvelles plus-values dans les vaches frisonnes et montbéliardes. La vente est plus régulière dans les taureaux de réformes avec des besoins qui se font ressentir dans le minerai. En jeunes bovins, le commerce reste tendu avec des industriels qui maintiennent la pression sur les prix, faute de trouver preneur que ce soit sur le marché intérieur ou à l’export. Les tarifs sont à la baisse dans la coupe standard (type "R").

Bovins d’embouche et d’élevage
La morosité observée dans la viande provoque la prudence des engraisseurs. Les tarifs plafonnent dans les animaux proches de la finition, mais la demande est plus régulière dans les charolaises de gabarit à herbager dans quelques semaines.

Broutards
Les besoins du marché italien restent modestes dans les sujets lourds en vue des sorties estivales, mais la modestie de l’offre permet un écoulement encore assez régulier avec des tarifs stables dans les mâles de plus de 400 kg. Dans les plus légers, le commerce est également assez régulier, même s’il ne se montre pas aussi tonique qu’en début d’année. Avec des débouchés encore multiples : export (Turquie, Maghreb, Espagne), repousse, engraissement, l’activité commerciale reste soutenue dans les charolais ou limousins de qualité pesant entre 250 et 350 kg. La marchandise moyenne –qui avait profité des exports vers la Turquie– est rentrée dans le rang en attendant les prochains bateaux. Dans les femelles, les tarifs sont stables que ce soit pour les bonnes laitonnes charolaises pour l’Italie, ou pour les femelles communes ou légères exportées sur l’Espagne.

Veaux d’élevage et d’engraissement

Les intégrateurs sont confrontés à une réduction significative de l’offre, qui les prend un peu de court pour des mises en place estivale. Le commerce est plus régulier avec des tarifs qui progressent dans les montbéliards, les abondances, les frisons ou les croisés convenables. Dans les bons veaux de race pure ou croisés (viande ou mixte), si la demande se rétracte pour des mises en place de juillet, la modestie de l'offre permet un commerce souvent très fluide dans les bons veaux limousins, charolais ou croisés blanc bleu.

Ovins

Le commerce ovin souffre d’un manque de consommation avec le début des vacances scolaires. Les abatteurs ont peu de besoins, ce qui entraîne une difficile reconduction des cours dans les bons laitons. En brebis, la vente reste calme avec des tarifs en baisse dans les ordinaires.

Porcs
La faiblesse du prix du porc permet un commerce assez régulier sur le marché intérieur. Cette situation permet une stabilisation du prix à 1,088 € du kilogramme sur le Marché du porc breton (en hausse de +0,002 € sur une semaine), mais cela ne règle pas le marasme qui sévit dans ce secteur d’activité et qui frappe en premier chef les éleveurs.