Vins de Bourgogne
Les vins de Bourgogne restent bien présents sur les circuits traditionnels français

Publié par Cédric Michelin
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Sur le marché français, la Bourgogne est le seul vignoble français à progresser en volume, grâce aux foyers les plus aisés (19 % des foyers). En revanche, la Bourgogne recule chez la classe moyenne supérieure, qui ne compte plus que 17,3 % de foyers acheteurs (contre 21 % l’année passée) et disparaît presque des tranches de prix à moins de 5 €. Le nombre de ménages acheteurs dans la tranche 5 - 7 euros progresse significativement (0,5 points, alors que les autres stagnent ou baissent), car il y a eu un transfert des acheteurs des tranches inférieures vers les tranches supérieures (source : panel KANTAR - 12.000 foyers représentatifs, cumul 12 mois à fin juin 2016). Qu'en est-il sur les différents circuits ?

Les vins de Bourgogne restent bien présents sur les circuits traditionnels français

Côté restauration à table, la Bourgogne progresse encore malgré un contexte national difficile. Sur 2016, la Bourgogne fait partie des quatre seuls vignobles dont la présence progresse en Restauration à table (RAT, + 1 point), alors qu’en 2015, la grande majorité des vignobles (10 / 12) enregistrait une croissance de leur présence. La Bourgogne affiche son meilleur taux de présence dans les restaurants gastronomiques (94 %). Par région, la Bourgogne enregistre un bon taux de présence dans sa région de production (présente dans 85 % des établissements de la région Nord-Est) ainsi qu’en Ile de France (74 %). Chablis et Petit Chablis sont les appellations de Bourgogne les mieux diffusées toutes couleurs confondues. Ces deux appellations voient leur présence en restaurant diminuer légèrement par rapport à 2015, mais restent des références incontournables en restauration.

Au global, 37 % des RAT déclarent que l’année 2016 a été moins bonne que l’année 2015. Le reste des répondants est partagé : pour 30 %, 2016 aura été similaire à 2015 et pour 31 % elle aura été meilleure. Sur ces 37 %, près de 9 restaurateurs sur 10 expliquent cette année compliquée par la conjoncture économique, qui entraîne une baisse du ticket moyen (observée chez 38 % d’entre eux) et de la fréquentation (32 %). Les récents évènements survenus en France font également partie des facteurs identifiés par 47 % des RAT en baisse d’activité.

Le bilan de santé de la restauration hors foyer est resté négatif tout au long de l’année 2016, mais il s’est amélioré au fil des trimestres. Cela laisse entrevoir une année 2017 plus favorable. Les opérateurs déclarent un indice de confiance moyen de 5,3/10 et estiment, pour 20 % d’entre eux, que 2017 sera meilleure que 2016. Tous espèrent, a minima, une stabilisation de leur activité (source : CHD Expert, 4 600 établissements enquêtés).

Chablis en tête chez les cavistes

Côté cavistes, la Bourgogne représente 11 % de l’offre moyenne (enquête BIVB 2015 auprès de 600 cavistes, dont 60 % de cavistes indépendants). En moyenne, un caviste possède une offre de 321 références de vins (toutes origines confondues), dont 54 de vins de Bourgogne (soit 16 % de l’offre). Logiquement, c’est dans la région de production (Centre-Est) que les ventes de vins de Bourgogne et l’offre des cavistes sont les plus fortes, avec 4.271 bouteilles de vins de Bourgogne vendues par magasin en 2015 et 79 références en moyenne par caviste. C’est dans la région Ouest-Nord que les ventes de vins blancs de Bourgogne ont le plus progressé (pour 52 % des cavistes). Les régions Centre-Est et Sud-Est montrent également des signes positifs (45 % de cavistes qui recensent une hausse.). Chablis ressort comme l’appellation la plus demandée par les clients auprès des cavistes (en moyenne, 240 bouteilles vendues en 2015 par caviste).

Progression en GMS aussi

„Enfin, côté Grande distribution, la Bourgogne est l’un des seuls vignobles à progresser. En 2016, les ventes de vins de Bourgogne dans les supermarchés et les hypermarchés français retrouvent de la croissance, en volume (+ 3,4 %, soit + 274 000 bouteilles / 2015), comme en valeur (+ 3,5 %). 27,4 millions de bouteilles ont ainsi été commercialisées (hors drive, discount et supérettes), pour un chiffre d’affaires record de 216,4 millions d’euros. Alors que les ventes globales de vins en grande distribution ne cessent de reculer, la Bourgogne et le Beaujolais sont les seuls vignobles d’AOC en croissance significative, grâce à de faibles hausses de prix moyens (< 1,5 %), contrairement aux autres (> 1,5 %). L’ensemble des AOC françaises a encore perdu l’équivalent de 5,8 millions de bouteilles.

Si les petites récoltes de 2012-2013 avaient entraîné un recul marqué en 2014, celles de 2014 et 2015 ont, semble-t-il, permis de réalimenter le marché ces derniers mois, sur des AOC à plus forte rotation. 2017 pourrait être plus calme, le millésime 2016 étant plus rare. Les ventes de vins rouges de Bourgogne sont stables en volume (+ 0,04 %), portées par les Coteaux Bourguignons, dont les ventes ont augmenté de + 11,4 %, soit 1,5 million de bouteilles. Mercurey (- 4,2 %, 543.000 bouteilles) reste l’AOC Village la plus vendue en rouge, juste devant l’appellation régionale Mâcon rouge (+ 3 %, pour 531.000 bouteilles). Les vins blancs gagnent 5,5 % en volume, grâce au Bourgogne Aligoté (+ 9,7 %) et aux vins du Chablisien (+ 10,4 %).