Fièvre catarrhale ovine
Les lignes vont bouger

Publié par Cédric Michelin
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C’était attendu, c’est arrivé : deux foyers de FCO ont été confirmés en fin de semaine dernière à Dyo et à Roussillon-en-Morvan. Depuis, les lignes commencent à bouger en matière de zonages…
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Deux foyers de FCO sur les communes de Dyo et Roussillon-en-Morvan ont été confirmés vendredi dernier par le laboratoire national de référence de l’Anses. Ces foyers ont été détectés à l’occasion de la surveillance conduite sur trente cheptels de Saône-et-Loire dans le cadre de la campagne nationale visant à apprécier l’étendue de cette maladie sur le territoire. Aussitôt et conformément à la réglementation alors en vigueur, un périmètre d’interdiction de 20 km a été fixé autour de chacun de ces deux foyers, les autres communes du département étaient alors maintenant en zone de protection.
Pourtant, force est de constater qu’à l’heure où nous bouclons cette édition, des évolutions semblent probables en matière de zonages dans les jours à venir… De fait, le Conseil national d'orientation de la politique sanitaire animale et végétale (CNOPSAV, structure où siège les instances sanitaires, mais aussi les organisations vétérinaires et les GDS) s’est réuni le 13 octobre et a soumis ses conclusions au ministre, lequel prendra ses décisions en suivant, ou non, les conclusions. Bref, ce qui suit et qui est issu des conclusions du CNOPSAV pourrait, au final, ne pas être validé par le ministre. Les informations sont donc à prendre avec prudence…

En attente…



A l’issue de sa réunion, le CNOPSAV proposait :
- la suppression des périmètres interdits et la levée des APDI des exploitations infectées ;
- la fusion des zones de protection et de surveillance actuelle pour n’avoir qu’une seule zone dite "Zone réglementée" dans laquelle les mouvements d’animaux seraient libres ;
- l’obligation de vaccination des animaux destinés à sortir de cette nouvelle zone réglementée pour se rendre dans les zones indemnes.
De nombreux autres points ont été abordés, relatifs notamment aux modalités de vaccination et de mouvement des animaux des zones réglementées vers les zones indemnes.
En ce qui concerne les exportations d’animaux, le CNOPSAV a plaidé en faveur d’un accord avec l’Italie suite aux discussions qui doivent avoir lieu et ce le plus rapidement possible.
Il souhaite également que les discussions avec l’Espagne se poursuivent et puissent rapidement aboutir en ce qui concerne la contrainte de la vaccination du cheptel d’origine. A ce sujet, rappelons que, dès à présent, un protocole spécifique a été signé avec l'Espagne qui permet l'exportation de bovins, soit après vaccination, soit après un test de dépistage (PCR) négatif réalisé 14 jours après le début de la désinsectisation des animaux.
Par ailleurs, les membres du CNOPSAV demandent au ministre de poursuivre les discussions tant avec la Turquie qu’avec l’Algérie, en vue de maintenir les flux commerciaux à destination de ces partenaires importants.
Enfin, le CNOPSAV souhaite faire évoluer le statut de la FCO de "maladie réglementée", ce qui est le cas actuellement, à "maladie à garanties additionnelles", et ce, dans un pas de temps de 2 à 3 ans.
Reste que si la DGAl a prévu de réunir à nouveau le CNOPSAV début décembre pour un nouveau point de situation, à l’heure où nous bouclons cet article, le ministre n’a entériné aucune évolution de la réglementation française…


Périmètres FCO : Probable fusion…



Les périmètres interdits mis en place à la suite de la découverte de cas de FCO seront prochainement levés, annonçait le 14 octobre une personne proche du ministère de l’Agriculture. « C’était la mort programmée des élevages de conserver ces zones », selon elle. A la suite des résultats de la surveillance programmée rendue le 12 octobre (90 % des résultats rendus) et de la réunion au ministère de l’Agriculture avec l’ensemble des acteurs de la filière bovine, le 13 octobre, il a été choisi de conserver deux zones :
- une zone indemne ;
- et une zone réglementée.
Reste à savoir précisément comment permettre les flux entre les deux zones, sachant que le nombre de vaccins actuellement disponibles est insuffisant pour fluidifier les échanges. Il a été également choisi de réfléchir à la zone réglementée non pas à l’échelle de la commune mais du département. Ainsi, si une "petite zone" d’un département est en zone réglementée, elle pourrait alors passer en zone indemne. La signature d’un accord de certificat sanitaire avec l’Italie ne devrait également pas tarder…





Vaccination en cours



Actuellement, une campagne de vaccination est organisée par l’Etat qui a mis à disposition des cabinets vétérinaires du département 150.000 doses de vaccins permettant de vacciner 75.000 animaux destinés à l’export. Cette vaccination conduite par les vétérinaires a commencé début octobre, elle devrait permettre la reprise du commerce international dans les prochaines semaines.
A noter un manque prévisible de 30.000 doses de vaccins pour la vaccination des broutards pour aller jusqu'en février-mars prochain, date probable de la prochaine livraison de vaccins. De fait, l'attribution des 150.000 doses (75.000 broutards) permettra de vacciner les animaux à exporter vers l'Italie jusqu'en décembre, voire janvier, mais si on veut "tenir" jusqu'à mars, il manquerait à notre département au bas mot 30.000 doses…





Indemnisations : Amorcer la pompe



Joël Limouzin, président du Fonds de mutualisation sanitaire et environnemental, réagit sur les indemnisations résultant des blocages d’animaux. « Il y a le feu dans les exploitations d’élevage. Il y a un gros souci, l’immobilisation des animaux dans les zones d’interdiction pendant 60 jours après la deuxième vaccination », notait-il à l’issue du dernier Sommet de l’Elevage, déçu de l’absence d’annonce par le minsitre de l’Agriculture. « Cela porte à mi-décembre au mieux la sortie des animaux qui viennent d’être vaccinés. Nous demandons de faire sauter cette zone d’interdiction, en gardant la vaccination et les tests PCR pour vérifier que la bête est négative ».
Quant à l’implication du Fonds de mutualisation sanitaire dans les indemnisations, Joël Limouzin précise que « le FMSE répondra à une situation d’urgence dans les zones d’interdiction pour prendre en charge le coût du blocage, à savoir les charges induites par l’alimentation des animaux et l’achat de fourrages. Mais nous ne pourrons le faire que pour un temps court, car nos moyens sont limités. Il appartiendra à l’Etat de prendre le relais. Le FMSE va amorcer la pompe dans les zones d’interdiction ».