Côtes du Rhône
Augmentation des rendements ?

Publié par Cédric Michelin
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Le vignoble des côtes du Rhône a demandé l'autorisation d'augmenter ses rendements pour regarnir ses stocks et permettre une bonne alimentation du marché, indiquait fin septembre Philippe Pellaton, président du Syndicat général des vignerons des côtes du Rhône. La vendange 2014 semble revenue à des niveaux conformes aux moyennes annuelles. La climatologie de cette année devrait produire des vins moins alcoolisés mais plus aromatiques.
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Devant les perspectives de production en hausse, les professionnels du vignoble des côtes du Rhône ont demandé l'autorisation à l'INAO (Institut national de l'origine et de la qualité) d'augmenter les plafonds de rendements des AOC. Ceci afin de regarnir ses stocks après plusieurs années de production basse, et de réalimenter le marché, selon Philippe Pellaton.


Après trois petites vendanges



Ainsi, précise-t-il, alors que le rendement autorisé par l'AOC « côtes du Rhône région » est de 51 hectolitres à l'hectare, l'appellation a demandé que le plafond atteigne 54 hectolitres à l'hectare. Le syndicat a demandé que le plafond soit réhaussé de 2 hectolitres en « côtes du Rhône village » : pour l'appellation « côtes du Rhône village » sans nom géographique, à 46 hectolitres par hectare, et pour que l'appellation « côtes du Rhône village » avec nom géographique à 43 hectolitres. Enfin, pour l'appellation « côtes du Rhône crus » (gigondas, vacqueras, beaumes de Venise), la demande consiste à porter l'autorisation de 36 hectolitres à 40 hectolitres à l'hectare.

Cette demande de relever les plafonds est justifiée par un déficit après trois petites vendanges : celle de 2010, celle de 2012 et surtout celle de 2013, la plus basse de ces dix dernières années. L'an dernier, en effet, le vignoble rhodanien a pâti de la coulure au moment de la floraison de la vigne en juin du fait des pluies. Ce vignoble a particulièrement souffert en raison de l'importance du grenache, cépage sensible à la coulure, qui couvre 60% de l'encépagement. Le reste du vignoble est couvert principalement par le syrah (20-25%) et une mosaïque de cépages (20%) tels le carignan, le mourvèdre, le marselan, le cinsault.

En 2014, la production devrait revenir dans la fourchette des moyennes annuelles, à 2,25 millions d'hectolitres, selon Philippe Pellaton.


Des vins aromatiques et moins riches en alcool



Du côté de la qualité, les conditions climatiques ont été favorables à la maturation aromatique des vins, notamment des blancs, plus fragiles. La pluviométrie « très forte cet hiver », a été suivie d'un printemps plutôt sec, avec une pression parasitaire moyenne. Pas de canicule pendant l'été, « contrairement à ce que nous avons l'habitude de voir ». Conséquence : le degré d'alcool sera moins élevé : 13,5 à 14 degrés en grenache, contre 14 à 15 degrés après un été caniculaire. Le mistral a emporté l'humidité. Concernant l'arrière-saison, hormis le passage pluvieux de la mi-septembre, le temps ensoleillé est idéal : « L'essentiel est que la période de vendange soit la plus belle possible », a souligné Philippe Pellaton. Cette climatologie tempérée devrait contribuer à une « bonne synthèse des polyphénols et des tanins pour les rouges ».

Dans le vignoble rhodanien, les rouges représentent 85% de la production. Le reste se répartit entre les rosés et surtout les blancs. « Beaucoup de régions se “rosifient”, mais je prône, pour les côtes du Rhône, la vinification en rouges sur des niveaux élevés de qualité ». De plus, le vignoble « a de belles productions de blancs variées avec des cépages typiques qui méritent qu'on poursuive cette diversification », a conclu le président du Syndicat général des vignerons des côtes du Rhône.