Implantation du soja
Une étape cruciale

Publié par Cédric Michelin
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Très peu exigeante en intrants, sorti du désherbage, la réussite de la culture de soja repose sur une bonne alimentation azotée et hydrique à partir du début floraison. La qualité de l’implantation contribue de manière déterminante sur ces deux critères. C'est une étape essentielle.
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Quatre exigences, semer dans un sol meuble, réchauffé, non desséché et plan
Il ne faut jamais oublier que cultiver du soja c’est aussi cultiver des bactéries fixatrices d’azote et que ces dernières sont souvent encore plus exigeantes vis-à-vis de la température, de la teneur en oxygène du sol et de son humidité que la plante elle-même. L’humidité du sol dans les jours qui suivent le semis est déterminante pour assurer une bonne nodulation, c’est-à-dire la symbiose entre la bactérie et la plante.
L’obtention d’une levée rapide et régulière, source d’un bon peuplement et d’une moindre exposition aux ravageurs, ne peut être atteinte que si le sol atteint au minimum 10 ° C dans les 5 premiers cm du sol. De telles températures sont rarement atteintes avant le 20 avril dans l’Est et des semis jusqu’à la mi-mai voire au-delà sont tout à fait envisageables.
Le processus de germination ne s’engagera que lorsque la graine aura absorbé 50 à 60 % de son poids en eau. Un lit de semence desséché, outre qu’il entrainera une levée retardée entravera également le phénomène de nodulation. Une irrigation positionnée, de l’ordre de 10 mm, après le semis est une option à envisager là où l’équipement et l’eau sont disponibles.
Après le semis, le sol doit être aussi plat que possible afin de faciliter la récolte d’un maximum de premières gousses.

Une gamme de précocité large et adaptée


Dans les régions les plus favorables à la culture, Bourgogne Franche-Comté et Alsace à la culture on retiendra des variétés de précocité dite 00. Ailleurs, seules les variétés 00 les plus précoces ou des variétés 000 sont à conseiller.

L’inoculation indispensable sauf si


Les bactéries fixatrices de l’azote, du genre rhizobium, ne sont pas présentes naturellement dans nos sols et doivent donc être apportées par la semence ou sous la forme de micro granulés dans la ligne de semis. Les produits sur le marché français ont faits leur preuve. Il convient de respecter scrupuleusement leur mode d’emploi en restant conscient qu’il s’agit d’organismes vivants sensibles à la chaleur ou à la lumière par exemple.
Les sols avec plus de 10 % de calcaire actif ou les sols sableux (+ de 35 % de sable) sont moins favorables à la survie de la bactérie et à la symbiose. Au-delà de la composition du sol, préférez un sol profond qui pourra assurer l’alimentation hydrique et azotée de la culture.

Respecter les densités de semis


Plus les variétés sont précoces moins leur capacité de compensation sont importantes. On ne dépassera pas un écartement de 30 cm pour les variétés de type 000 et 50/60 cm pour les variétés 00. Le poids du facteur écartement sur le potentiel de rendement est d’autant plus limité que les sols sont dotés d’une bonne réserve utile et/ou que l’irrigation est envisageable.
En termes de densité, un peuplement de 500 000 à 600 000 plantes est un bon compromis. Le taux de germination des semences certifiées n’est garanti qu’à hauteur de 80 % et il convient d’en tenir compte. Dans le cas d’utilisation de graines de ferme seul un test de germination permet de disposer de la bonne information.

Désherber en fonction de la flore


Le soja est une espèce peu concurrente d’où l’importance de réussir son désherbage. En situation de risque de graminées estivales et ou de forte pression dicotylédones, il est conseillé d’utiliser des produits en post semis prélevée à base de pendiméthaline ou de S-metolachlore, à compléter impérativement avec des applications de post-levée.