Semis de maïs
Retardés par les pluies !

Mai s’est achevé et la fraîcheur est toujours présente. Les températures estivales se font attendre, et les cultures l’expriment bien. Les maïs déjà semés peinent à démarrer, tandis que de nombreuses surfaces ne sont toujours pas, quand elles ne devront pas l’être à nouveau…
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Les cumuls de précipitations sont variables. Certaines zones cumulent plus de 200 mm d’eau sur les trente derniers jours. D’autres zones ne sont pas mieux loties car, même si les cumuls sont inférieurs, c’est la fréquence des épisodes pluvieux qui dérange. Les sols ne ressuient pas, ce qui limite fortement les interventions qu’ils s’agissent des désherbages, des apports d’engrais, des resemis et même des semis.

Faut-il ou non resemer ?


Des parcelles de maïs ont pu être gravement endommagées par la pluviométrie excessive, la battance, des attaques de ravageurs du sol, des limaces, des corbeaux ou par d’autres causes. Le nombre de pieds viables restants est quelquefois très faible. Que faut-il alors faire ? Un resemis coûte cher en semences comme en travaux, et il faut donc vraiment juger de son utilité.
Le maïs arrive à compenser en partie une perte de densité et ce d’autant plus que l’on cultive des variétés dentées et tardives. On peut observer le développement d’un deuxième épi sur les plantes très espacées, car alors la lumière inhibe la production de l’acide abscissique, hormone de dominance apicale. Dans ce cas, l’épi primaire ne reste pas seul.
Bien évidemment, la décision de ressortir le semoir dépend de la régularité dans la parcelle. 50.000 pieds bien répartis auront bien moins d’impact sur le rendement et le salissement de la parcelle par les mauvaises herbes que des zones entières à faible peuplement.
Le désherbage de prélevée du resemis n’est pas utile, on pourra toujours intervenir en post-levée, le cas échéant, Attention, si de la pendimethaline a été utilisée, faire travailler le chasse-mottes pour écarter le film de produit, sinon on risque une phytotoxicité grave. On peut aussi labourer la parcelle pour diluer en profondeur le produit. Ne pas apporter d’éléments fertilisants si la fumure avait été complète.

Quelle variété choisir ?


Le temps avance, il est temps de choisir des variétés plus précoces, car il devrait rester encore de nombreuses parcelles à semer début juin.

Prévision d’arrivée à 32 % H20 pour un semis du 5 juin 2016
Le stade 32 % d’humidité correspond à la maturité physiologique des plantes. Après le 10 octobre, les premières gelées peuvent survenir et modifier son arrivée. Le tableau ci-dessus ne prend pas en compte ce paramètre (basé sur les sommes de températures). Il est donc judicieux d’anticiper au maximum avec des variétés plus précoces, pour bénéficier de niveaux d’humidité du grain plus faibles.


Insérer ici le tableau A


Légende du tableau :
Si l’on voit beaucoup de cases vertes dans le tableau, cela signifie qu’au 5 juin, la majorité des situations ne devrait pas poser de problème. Les plantes effectueront leur cycle complet avant le 1er novembre quel que soit le climat à venir. Les cases orange signalent les situations plus difficiles. Elles sont le plus souvent le fait d’un climat à venir défavorable, comme cela a pu être observé quatre fois depuis 1996 (soit deux années sur dix). La prudence nous dicte d’essayer de semer des variétés plus précoces. Enfin, les cases rouges indiquent des situations trop risquées pour être tentées. Il faut impérativement changer de groupe de précocité.




Tableau 1
Densités minima en dessous desquelles il faut resemer


Insérer ici le tableau 1




Si l’on doit resemer, respectez les conditions ci-après :
détruire les plantes restant en place, elles ne peuvent que gêner le développement du resemis,
ne jamais resemer en parallèle des plantes restantes, elles font de l’ombre au nouveau semis,
ne pas semer trop dense, surtout si le resemis est tardif, le potentiel de la culture sera de toute façon plus faible,
changer de groupe de précocité en descendant d’une ou deux classes.
il n’est pas nécessaire de retravailler le sol, le travail du soc semeur peut être suffisant, mais cela est à voir au cas par cas selon l’état du sol,
si la parcelle est sensible aux taupins, protéger le resemis, car même si les plantes poussent plus vite à cette date, elles seront sensibles aux ravageurs dès la levée.