Valoriser les initiatives du terrain
Pensez GIEE !

Les groupements d’intérêt économique et environnemental, les GI2E, ambitionnent de guider les exploitations agricoles vers une triple performance : économique, environnemental et social. De quoi parle-t-on ?
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Créés par la loi d'avenir pour l'agriculture, l'alimentation et la forêt fin 2014, les Groupements d'intérêt économique et environnemental (GIEE ou GI2E) permettent d'accompagner et de valoriser les dynamiques de terrain portées par des agriculteurs qui s'engagent collectivement dans l'amélioration des performances économiques, environnementales et sociales de leurs exploitations. Ils ont également vocation à impliquer plus efficacement l'ensemble des acteurs des filières, du développement agricole, de la recherche, de l’enseignement agricole et des territoires.

Un GIEE en Saône-et-Loire


En Bourgogne, seize GIEE ont été reconnus, parmi lesquels un projet qui vise à repenser les systèmes de cultures en terres argilo-calcaires du plateau langrois et de la Tille en Côte-d’Or. Notons aussi le projet Copernic dans la Nièvre basé sur des expérimentations de rotations de cultures à base de céréales.
Quant à la Saône-et-Loire, pour l’heure, un seul GIEE a été reconnu : il s'agit du GIEE de l'Autunois. Le projet - qui se veut collectif et ouvert à tous les agriculteurs du secteur - a pour ambition de pérenniser les exploitations, dans leur fonctionnement, mais aussi, par l'attachement de la société à ses agriculteurs à travers la notion de territoire, d’optimiser les charges, de valoriser les productions locales et de rapprocher l'agriculture de la société. C’est Sophie Mobillion qui accompagne ce groupe (tél. : 03.85.52.56.15 ; courriel : smobillion@sl.chambagri.fr).
Début 2016, quatre projets ont été déposés toujours en Saône-et-Loire. La commission régionale ad-hoc se réunira le 7 juillet prochain pour labelliser ou non ces projets.

Et ailleurs…


En Auvergne, un GIEE a été labellisé en Haute-Loire portant sur la mise en place d’une unité de méthanisation collective. Dans le Puy-de-Dôme, un GIEE porte sur une démarche collective visant à maîtriser la médecine préventive du troupeau en élevage bovin tandis qu’un autre projet vise à renforcer le savoir-faire sur les techniques agricoles de conservation des sols et d’amélioration des pratiques.
Dans le Limousin, pas moins de 20 GIEE ont vu le jour depuis le début de l’année 2015. Avec plus de dix projets, la Haute-Vienne se veut très proactive sur ce dossier. De la durabilité des vergers de pommes aux techniques culturales simplifiées en passant par à l’autonomie alimentaire et la réduction des intrants en système de polyculture-élevage, les GI2E balayent un champ de problématiques relativement vaste.
En Corrèze, parmi les projets emblématiques, figure la restructuration du vignoble de Branceilles. Partiellement convertis en agriculture bio, les viticulteurs souhaitent modifier leurs systèmes et restructurer le vignoble qui compte une trentaine d’hectares, en s'appuyant sur un travail en groupe vers la performance à la fois économique, environnementale et sociale. Le travail, accompagné par la chambre départementale d'agriculture, se veut transversal et porte sur les différentes problématiques du vignoble : sol, intrants, replantation, diversification…
La méthanisation collective, la mise en œuvre de l’agro-écologie, l’adaptation des itinéraires culturaux sont notamment au menu des projets retenus en Creuse.
Quant à Rhône-Alpes, quatorze groupements ont été retenus par le ministère, avec des thèmes aussi diversifiés que dans les autres régions. A titre d’exemple, des agriculteurs drômois se sont engagés dans une démarche collective pour réduire les pesticides, modifier les itinéraires culturaux, et réduire les consommations d'énergie. En Ardèche, le groupe pionner (Methabio 07) poursuit ses travaux sur la réduction des intrants, la réduction et la valorisation des déchets, enfin la diminution des consommations d'énergie. Ce projet porté par huit agriculteurs inclut 1.000 hectares de prairies et de cultures et près de 950 bovins ; il a été l’un des premiers retenus labellisés par le ministère. En Lozère, aucun des trois projets de GIEE déposés en 2015 n’a été retenu…



Les critères de sélection


Les appels à projets régionaux ont été lancés fin 2014 - début 2015. Dix critères de sélection ont été définis par le ministère, auxquels pourront s'ajouter d'autres critères en fonction des enjeux locaux. Ainsi, les projets doivent améliorer la performance économique des exploitations (autonomie vis-à-vis des intrants, rémunération de la production, mutualisation des outils de production…), mais aussi sociale (emploi, amélioration des conditions de travail…). Ils devront également accroître la performance environnementale des systèmes de production (réduire, voire supprimer les impacts sur le milieu, valoriser la biodiversité, limiter le recours aux antibiotiques…). La pertinence des actions envisagées pour atteindre ces trois objectifs, ainsi que la plus-value de l'action collective sont évaluées par les directions régionales de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt (Draaf). Le caractère innovant du projet, son exemplarité et sa reproductibilité, sa durée et sa pérennité font également partie des critères pris en compte dans la sélection des collectifs.