FNSEA et JA mobilisés le 2 juillet
Les éleveurs « trahis »

Publié par Cédric Michelin
-
Où en est la filière dix jours après les accords de la table ronde "viande bovine " ? Les communiqués de presse des enseignes Lidl et Carrefour -allant dans le même sens que les éleveurs- ont de quoi laisser perplexes sur qui dit la vérité et qui ment réellement. " La moutarde nous monte au nez ", s'énerve la FDSEA de Saône-et-Loire qui en a marre de voir la filière " marcher à côté de ses pompes ", rajoute-t-elle.
130466--DSC_0065.JPG
Et de rappeler sa détermination : " Il convient à chacun de nous de faire appliquer ces accords. Ils sont le fruit de notre mobilisation. Cette hausse est vitale pour nous ! Restons fermes et déterminés, c’est le seul gage du respect des accords conclus le mercredi 17 juin ".
C'est pourquoi déjà partout en France, « Nous organisons une journée nationale de mobilisation », expliquait Brice Guyau, président de la FDSEA de Vendée, le 26 juin dernier. Ce 2 juillet, des centaines d'agriculteurs de la FNSEA et des Jeunes agriculteurs ont  manifesté leur mécontentement dans la France entière. « Nous demandons 4,30 euros le kilo carcasse pour les bovins allaitants et une augmentation de 60 euros pour 1.000 litres de lait et de 30 centimes d'euros le kilo pour les porcs », insiste l'élu vendéen rappelant la « détresse de l'agriculture ». Les agriculteurs se mobiliseront différemment selon les Régions : « certains vont se réunir avec tracteurs et gyrophares en ville », « des actions coups de poings sont encore possibles dans les magasins », etc.

Les chiffres ont parlé



Mais dès mercredi, les chiffres sont tombés et ont parlé. La diffusion des cotations viande bovine par FranceAgriMer ce 30 juin éclaire « crûment la réalité d’une filière indigne », se scandalise la FNB. « Les opérateurs économiques d'aval jouent un triste double-jeu, ne respectant pas l’engagement d’une revalorisation générale des prix aux éleveurs », pourtant acté lors de la table-ronde réunie par le Ministre. Un centime de hausse au global, tel est le bilan renvoyé aux producteurs. « C'est strictement inacceptable », se révolte la FNB.
Une chose est sûre, les éleveurs ne laisseront certainement pas passer en l’état une telle trahison des engagements par l’aval de la filière. Surtout que les conditions sont réunies pour une hausse des prix, indispensable à la pérennité des exploitations. Dans un contexte « très tendu sur le terrain », la FNB a interpellé le Ministre de l’Agriculture et lui demande que soit immédiatement saisi le Médiateur désigné sur la crise bovine. Demande immédiatement entendu. Le médiateur doit faire un retour à Stéphane Le Foll mi-juillet.
La FNB demande par ailleurs aux éleveurs d'identifier sans délai les opérateurs qui n'appliquent pas de hausses de prix et à le faire savoir par tous moyens, notamment la presse. Chose faite ci dessous.
« Et puisqu'il n'y a pas d'autres moyens de se faire entendre face à un aval incapable de respecter ses propres engagements, la FNB appelle ses Sections bovines départementales à se mobiliser pour reprendre immédiatement des actions fortes vers les abattoirs, et sans discontinuer jusqu'à obtenir la revalorisation de leur revenu ». Nous reviendrons sur les actions départementales dans notre prochaine édition...