Tendance commerciale semaine 25-2016
Les marchés à la loupe

Chaque semaine, pour comprendre et prendre les bonnes décisions, retrouvez l'analyse des marchés animaux, les tendances de la semaine et une analyse pointue des différents marchés animaux. Le rendez-vous à ne pas manquer.
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Bovins de boucherie
Les difficultés commerciales perdurent sur un marché qui reste chargé avec une demande saisonnièrement en repli du fait de la fin de l’année scolaire, le début des soldes, une météo toujours peu favorable aux grillades et, surtout, la crise actuelle qui impacte le moral des consommateurs. Il ne manquerait plus qu’on se fasse éliminer à L’Euro de foot… Dans ce climat morose, les éleveurs ne peuvent que constater avec impuissance la montée médiatique des anti-viandes, des "Végan" ou celle des "protecteurs des animaux" (faut-il rappeler que les premiers protecteurs restent les éleveurs ?). Ces minorités réussissent à capter l’audience des grands médias, et font énormément de mal aux éleveurs qui ont perdu cette bataille médiatique.
Pendant ce temps, les éleveurs souffrent. Et ce n’est pas la revalorisation des animaux de cœur de gamme achetés par la centrale d’achat Super U qui pourra à elle seule sauver la filière d’une débâcle annoncée pour le second semestre. Bien que cette démarche soit appelée à faire école et que, déjà, d’autres centrale travaille à la démarche portée par la FNB… Reste que, dans un commerce européen où la libre concurrence des produits fait force de loi et sans traçabilité poussée sur les produits transformés, il faudra à la profession être très attentive à la position de nos voisins européens.
Sur le marché, la demande est atone avec une pression qui se fait de plus en plus ressentir dans les femelles de qualité bouchère avec des écarts de valorisation de plus en plus marqués entre races. Les grosses carcasses ne sont valorisées que chez des bouchers ou des magasins haut de gamme. La préférence reste donnée aux races avec un bon rapport entre le poids, la finesse et la notoriété (parthenaise, aubrac…). Les difficultés perdurent dans les charolaises (hors label) avec trop de disponibilités pour une demande qui reste prioritairement ciblée sur l’entrée de gamme à bas prix. L’arrivée du soleil et une rétention de l’offre avec les travaux de fenaison pourraient atténuer temporairement la pression des abatteurs. Dans les laitières, les disponibilités sont suffisantes pour la demande et les tarifs sont à la baisse dans les vaches holsteins ou montbéliardes. L’absence de besoin au regard des stocks accumulés en congelé ne peut donner de tonus au commerce. En jeunes bovins, les éleveurs n’observent toujours pas de remontée des prix en dépit du recul de l’offre. L’activité italienne devrait se renforcer sur le début de l’été, mais la demande des consommateurs italiens se tourne de plus en plus vers la production intérieure dans les produits de qualité ou vers de l’import polonais dans l’entrée de gamme.

Bovins d’embouche et d’élevage

Malgré des herbages très fournis mais aussi très humide et souvent peu portants, la demande se tasse face au manque de confiance dans le commerce de la viande pour les mois à venir. Les acheteurs sont très prudents et les tarifs du maigre suivent les cours baissiers de la viande.

Broutards
L’offre se tasse avec la reprise des travaux de fenaison. Les tarifs se tiennent dans les mâles charolais herbés de qualité avec un bon équilibre offre/demande. La demande est un peu moins soutenue dans les broutards légers. Les producteurs sont assez inquiets pour les sorties d’automne avec une offre qui n’aura pas, comme ce fut le cas l’an passé, été amoindrie par les expéditions sur la Turquie. Dans les femelles, la modestie de l’offre atténue la pression des acheteurs sur les bonnes laitonnes herbées de 350 à 400 kg dont les cours sont stables, mais les tarifs restent discutés dans les bêtes légères ou les ordinaires exportées vers l’Espagne.

Veaux d’élevage et d’engraissement

L’arrêt des prises en charge des PCR par l’Etat au 1er juillet devrait avoir des conséquences sur le commerce des veaux destinés au marché espagnol et italien. Les exportateurs pourraient réduire leur activité pour impacter sur les prix pour alors répercuter ces charges sur le prix des veaux. Sans nouvelle prise en charge, ce sera une hécatombe dès septembre avec la progression des volumes. De nombreux veaux n’auront plus de débouchés même à petit prix. L’activité de la semaine est plus lourde avec une légère tension sur les veaux frisons, montbéliards ou croisés laitiers communs. Dans les veaux de race à viande ou les bons croisés, les acheteurs se plaignent du niveau élevé des prix, mais faute d’offre suffisante, ils ne peuvent peser sur les prix des très bons veaux charolais, limousins ou croisés charolais (jaune) ou blanc bleu, frais, viandés et buveurs. Les veaux durcis et non-buveurs restent dévalorisés.

Ovins
L’arrivée du soleil plus favorable aux grillades redonne un peu de tonus à la consommation de viande ovine. Le commerce est plus régulier dans les bons agneaux avec une recherche particulière pour les labels ou les IGP. Les agneaux sont restés stables dans le second choix. En brebis, les sorties sont moins abondantes et même si la demande se tasse sur la fin de la période scolaire, les tarifs pratiqués se maintiennent sans difficulté. Les échanges à l’export devraient reprendre dans quelques semaines, comme chaque année, principalement à destination de l’Italie et des autres pays méditerranéens.

Porcs

L’offre couvre juste les besoins d’un marché qui bénéficie de la demande chinoise, mais également de conditions climatiques plus favorables aux grillades. Le commerce est fluide avec des poids en baisse, ce qui permet aux éleveurs de ne pas forcer leurs ventes pour bénéficier des plus-values à venir. Le cours sur le Marché du porc breton progresse de +0,029 € sur une semaine à 1,355 € du kilogramme pour le 56 TMP et à 1,505 € pour le 60 TMP (sans les primes de qualité).