Les brèves du 21 février 2023

Mis en ligne par Cédric Michelin
-

Voici les brèves du 21 février 2023

Les brèves du 21 février 2023

Influenza : Bruxelles publie les règles permettant la vaccination dans l’UE

La Commission européenne a publié le 20 février un règlement permettant le recours dans l’UE à la vaccination des volailles contre l’influenza aviaire hautement pathogène « lorsqu’elle est utilisée comme mesure de contrôle ou de prévention de la maladie ». Une demande portée depuis plusieurs mois par les États membres. La Commission européenne précise dans son texte – qui entrera en vigueur le 12 mars – les types de vaccins autorisés, les conditions de suivi et les règles concernant les mouvements des animaux. Elle assure que ces nouvelles règles sont conformes aux normes internationales de l’Organisation mondiale de la santé animale, ce qui devrait permettre d’éviter toute perturbation des échanges commerciaux de volailles avec les pays tiers. L’épisode d’influenza aviaire hautement pathogène qui frappe l’UE depuis l’été 2022 est le plus important jamais observé, selon l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa). En France, le ministre de l’Agriculture doit présenter sa stratégie vaccinale en mai, deux mois après les recommandations de l’Anses. En décembre, le ministère assuré qu’il passera commande de vaccins avant d’avoir présenté cette stratégie, et promis une « implication politique » pour accélérer le calendrier.

 

Influenza : 300 éleveurs manifestent à Nantes pour accélérer les indemnisations

À l’appel du syndicalisme majoritaire (FRSEA et JA des Pays de la Loire, FDSEA des Deux-Sèvres), 300 aviculteurs ont manifesté le 20 février devant la préfecture de région à Nantes pour demander une accélération des indemnisations liées à l’influenza aviaire. La profession demande le déblocage d’avances sur les indemnisations pour l’épisode de l’hiver 2022-2023, ainsi que le solde des aides pour la vague précédente (printemps 2022). Concernant les indemnisations sanitaires (foyers et dépeuplements) pour 2022-2023, « on ne comprend pas pourquoi ce n’est pas encore enclenché, car c’est un dispositif réglementaire », indique Jordy Bouancheau, vice-président régional des Jeunes agriculteurs (JA). Quant à l’enveloppe des indemnisations économiques (pertes de production) 2022-2023, elle serait selon lui « en cours de négociation » entre les ministères de l’Agriculture et de l’Économie. Dans ce cadre, les professionnels demandent « une enveloppe à la hauteur du préjudice, avec la même valeur [unitaire par animal], voire plus », vu la flambée des coûts de production. Par ailleurs, le syndicalisme majoritaire réclame une aide pour accompagner le redémarrage échelonné en cours d’élaboration dans la région. Dans les 45 communes les plus denses, les palmipèdes pourraient ne pas être mis en place avant le 15 mai (canards à rôtir), voire le 15 juin (ateliers de gavage), avec un impact économique estimé à 22 M€.

 

Rémunérascore : le CGAAER préconise une expérimentation large d’au moins cinq ans

Avant d’être lancée, comme prévu par la loi Egalim 2 de 2021, l’expérimentation du Rémunérascore (affichage de la rémunération des agriculteurs) sur les produits alimentaires devait faire l’objet d’un rapport de cadrage du CGAAER (ministère de l’Agriculture), qui a été rendu en novembre et vient d’être publié ce 20 février. Les auteurs préconisent une expérimentation large et de cinq ans, au moins. Si le texte de loi évoquait la viande bovine, les produits laitiers et le bio comme champ possible d’expérimentation, le CGAAER propose que le décret fixe un périmètre couvrant « l’ensemble des produits alimentaires et des circuits de commercialisation ». Mais de préciser que la restauration collective « semble devoir être exclue », compte tenu d’une plus faible diversité de choix de consommation. Quand à la durée, le maximum de cinq ans fixé par la loi « n’est nullement excessif » ; les auteurs n’excluent pas d’ailleurs « qu’une prolongation de l’expérimentation se révèle nécessaire ». Enfin, pour le CGAAER, l’expérimentation doit permettre de fixer des règles de calcul harmonisées du Rémunérascore (notamment en produits transformés) et les modalités d’affichage, mais aussi d’estimer les coûts de ce dispositif. Pour piloter l’expérimentation, deux équivalents temps plein et 200 000 euros par an devraient être nécessaires au ministère.

 

Loup : un Français menacé par une meute, une première depuis les années 90

Un conseiller municipal du village de Castellet-lès-Sausses (Alpes-de-Haute-Provence) s’est vu menacé par une meute de cinq loups alors qu’il vérifiait le canal d’arrosage de la commune le 13 février, rapportent nos confrères de la Provence. « Ils ont commencé à grogner. Mon adrénaline est montée en flèche. Je leur ai jeté des pierres qui ne les ont pas effrayés », a confié l’élu aux journalistes. Une louve en particulier aurait montré les dents « à plusieurs reprises », jusqu’à ce que l’élu la tape sur la cuisse arrière. Dans un rapport diffusé le jeudi 16 février par la préfecture, les agents de l’OFB (Office français de la biodiversité) soulignent qu’il s’agirait de la première rencontre entre un homme et une meute depuis les années 1990. L’agressivité des loups serait liée, selon l’office, à une « configuration très particulière » des lieux, particulièrement escarpés. « En l’absence d’autre itinéraire de repli, il est très probable que le canidé ait voulu forcer le passage », analyse l’OFB. La police de la biodiversité, citée par nos confrères, invite donc à ne pas céder à l’inquiétude. « Dans une configuration aussi singulière et sans possibilité de fuite, un loup, comme tout grand mammifère sauvage, peut présenter une attitude dangereuse en cas de rencontre ».

 

Élevage : l’ancien député Jean-Baptiste Moreau se lance dans les affaires publiques

Éleveur de bovins viande dans la Creuse, où il a été élu député LREM en 2017, puis battu en 2022, Jean-Baptiste Moreau se reconvertit depuis quelques semaines dans les affaires publiques, indique-t-il le 20 février. « Ce n’est pas un abandon de l’agriculture et de la ruralité, je vais continuer à les défendre et les promouvoir. Mais je peux être plus utile pour ces causes ailleurs qu’uniquement sur mon exploitation », estime celui qui a été rapporteur de la loi Egalim. Concrètement, Jean-Baptiste Moreau travaille comme consultant indépendant auprès du groupe européen d’affaires publiques RPP sur les dossiers touchant l’agriculture, l’alimentation et la santé. Et il s’apprête à devenir associé non-exploitant sur sa ferme, où son ancien salarié s’est installé depuis un an. « Lobbyiste, ce n’est pas quelque chose de sale. Tous les secteurs le font, y compris les ONG, et souvent mieux que les agriculteurs », se défend d’avance l’ancien député. Cette reconversion n’exclut « pas totalement » un retour dans la vie politique, précise Jean-Baptiste Moreau, qui se rendra ce samedi à Paris pour participer à l’inauguration du Salon de l’agriculture avec le président de la République, avec qui il assure être resté en contact étroit.

 

Macron va mardi matin au marché de Rungis « aux côtés de Français qui travaillent tôt »

Emmanuel Macron se rend ce mardi matin, 21 février, au marché de Rungis, en banlieue parisienne, pour aller « aux côtés de Français qui travaillent tôt », a annoncé l’Élysée le 20 février. Le chef de l’État va ainsi retourner au contact direct des Français après plusieurs semaines en retrait depuis le début de l’année et le lancement de sa réforme très contestée des retraites. Il participera ensuite ce samedi 25 février à l’ouverture du Salon de l’agriculture à Paris. Rungis, dans le Val-de-Marne juste au sud de la capitale, est le plus grand marché de produits frais au monde et s’étend sur 234 hectares. Contesté dans la rue et au Parlement sur les retraites, l’exécutif tente d’ouvrir un débat sur l’amélioration des conditions de vie au travail et de mettre l’accent sur un nécessaire « effort ». « Pour mettre notre système des retraites à l’équilibre, oui, il faut travailler plus », « oui, il faut se lever tôt pour aller travailler », avait déclaré au Parisien le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin en fustigeant l’idée « gauchiste, bobo, d’une société sans travail, sans effort ». Lundi ce sera au tour de la Première ministre Élisabeth Borne de visiter le Salon, ainsi qu’une « pléiade » d’élus politiques, prévoient les organisateurs.

 

Noix : l’arrêté pour éradiquer la maladie des chancres en consultation jusqu’au 1er mars

Le ministère de l’Agriculture a mis en consultation, jusqu’au 1er mars inclus, un projet d’arrêté visant à éradiquer deux ravageurs du noyer, classés organismes de quarantaine, indique la Rue de Varenne sur son site web. Il s’agit du champignon ascomycète Geosmithia morbida et du scolyte Pityophthorus juglandis, tous deux vecteurs de la maladie des milles chancres du noyer. L’arrêté prévoit trois « mesures de lutte » à mettre en œuvre : l’établissement d’une « zone délimitée » comprenant une « zone infestée de 500m autour des végétaux infestés » et une zone tampon « de 2 km de rayon autour de la zone infestée » ; l’abattage et l’incinération des végétaux infestés et sensibles, avec possibilité de dérogations ; et l’interdiction de sortir « des végétaux ou déchets végétaux sensibles de la zone délimitée » avec possibilité de dérogations également. La présence de Geosmithia morbida et Pityophthorus juglandis a été confirmée à la fin de l’été dans deux parcs situés à Lyon. Identifiés pour la première en Amérique du Nord, le champignon et le scolyte étaient apparus en Europe à l’automne 2013, en Italie.

 

Viande : la décapitalisation « premier sujet d’inquiétude » des abatteurs

« La décapitalisation du cheptel français est notre premier sujet d’inquiétude », estime le président de Culture Viande Gilles Gauthier, cité dans un communiqué le 20 février. La fédération de l’abattage-découpe rappelle que la France a perdu 10 % de son cheptel bovin depuis 2016 (soit 837 000 vaches allaitantes et laitières en moins). La situation est également inquiétante en porc, avec une offre en sortie d’élevages qui a « déjà baissé de 6 % » sur un an début 2023, propulsant le cours au Marché du porc breton à « un niveau historique » (2,196 €/kg à la séance du 20 février). Conséquence de ce déficit d’animaux : « Des difficultés d’approvisionnement qui ne nous permettent plus d’optimiser notre appareil de production », déplore M. Gauthier. Dans le même temps, « nos coûts industriels flambent » en raison notamment de la guerre en Ukraine (+324 % de hausse prévue en 2023 pour la facture énergétique des « grands abattoirs »). Alors que les négociations annuelles avec les distributeurs s’achèveront fin février, « faute de pouvoir faire passer les hausses de tarifs indispensables, nos entreprises qui maillent notre territoire vont disparaître », prévient le président de Culture Viande. « Déjà plusieurs d’entre elles se déclarent en cessation de paiements. »

 

Ovin viande : « depuis 3 ou 4 ans », chaque cédant est remplacé par un jeune (Interbev)

« Nous avons atteint depuis trois ou quatre ans l’équilibre dans la filière entre cédants et candidats à l’installation en ovin viande », se félicite Patrick Soury, président de la section ovine d’Interbev. Selon les chiffres de l’Idele, cet équilibre se traduirait par le départ de 500 éleveurs possédant plus de 50 brebis chaque année, pour 500 installations. « Nous marquons cependant le pas en termes de nombre de bêtes, puisque les jeunes s’installent avec des cheptels réduits », note Patrick Soury, alors le cheptel ovin serait en recul de 3 % en 2021 par rapport à la moyenne 2016-2020 (chiffres FranceAgriMer). À l’heure où le gouvernement planche sur une loi et un plan dédiés à l’installation, la filière ovine « a subi la problématique de la transmission bien avant les autres », rappelle Patrick Soury. C’est d’ailleurs pour répondre à ces enjeux qu’Interbev avait créé les Ovinpiades, qui fêteront leur dix-huitième édition lors du prochain Salon de l’agriculture. Côté économique aussi, « les cours n’ont jamais été aussi hauts », poursuit Patrick Soury, signalant toutefois la hausse concomitante des coûts de production. Surveillant de près les risques d’installations « éphémères » en ovin, Patrick Soury estime que l’accès au foncier sera la clé pour sécuriser les transmissions dans l’ensemble du secteur, tout comme « la garantie d’un vrai niveau de revenu ».

 

Assurance : l’ANPP demande à M. Fesneau de rallonger le délai de souscription

Dans un courrier envoyé au ministre de l’Agriculture le 20 février, l’association nationale pommes poires (ANPP) en appelle à « rallonger les délais de souscription » permettant aux arboriculteurs de souscrire à une assurance récolte. Ces derniers ont normalement « jusqu’au 28 février » pour le faire. L’association affirme que « de trop nombreux arboriculteurs » sont encore en attente d’une proposition de tarif, certains « subissant la pression des assureurs qui conditionnent un devis à l’engagement d’un apport total des contrats d’assurance de l’entreprise ». Autres griefs : des producteurs ont eu des propositions de contrat qui ne prévoient pas la possibilité d’abaisser la franchise à 20 % – comme le permet la loi d’orientation de l’assurance récolte —, ou ne voient pas leur prime diminuer bien qu’étant équipés de certains moyens de protection contre les aléas climatiques. « Tous ces facteurs, en plus de niveaux de prime qui frôlent, post subvention, les 4,5 % du capital garanti […], nous font craindre que peu d’arboriculteurs feront cette année le choix assurantiel », alerte l’ANPP, rappelant que la trésorerie des producteurs est fragilisée à cause de la crise.

 

Foncier : la SNPR a « quelques soucis » avec la proposition de loi Terlier

Impatiente de voir aboutir la promesse d’une loi foncière, la SNPR (propriétaires ruraux, FNSEA) a dit le 20 février avoir « quelques soucis » avec la proposition de loi (PPL) Terlier. « On espère une loi foncière », a déclaré le président Patrice Joseph, mécontent de n’avoir « rien vu venir » depuis l’élection d’Emmanuel Macron. Une proposition de loi sur le régime juridique du bail rural a certes été déposée mi-janvier par le député Jean Terlier (Renaissance). Mais le texte lui pose « quelques soucis », car elle s’écarte du projet de réforme conclu en septembre 2021 avec la SNFM (fermiers et métayers, FNSEA). « Je ne suis pas favorable à la sous-location », une disposition prévue dans le texte, a-t-il expliqué : « C’est un argument de moins pour résilier le bail en cas de conflit » entre bailleur et le fermier. L’article visant à inciter à la conclusion de nouveaux baux – via un maximum de trois renouvellements possibles pour le bail de neuf ans – n’est guère mieux accueilli par la SNPR. L’organisation lui préfère un point de l’accord avec la SNFM dit « nouveau preneur, nouveau bail » : telle est « la clé pour que le foncier se libère », selon Patrice Joseph.

 

Biodiversité : traiter de nuit, meilleur moyen de protéger les pollinisateurs (étude)

Une synthèse publiée fin février dans Frontiers in Ecology par des chercheurs de l’Itsap, de l’Inrae et du CNRS souligne que « les traitements nocturnes seraient la meilleure façon de garantir l’absence d’effets indésirables des épandages de pesticides sur les pollinisateurs ». En Europe, rappellent les chercheurs, la directive de 2009 sur les pesticides exige que les épandages ne soient pas réalisés sur les cultures en fleurs ou en présence des pollinisateurs. Or les données scientifiques, résument les scientifiques, « ne sont pas suffisantes pour déterminer des critères de décision » clairs pour les agriculteurs. Les différentes espèces peuvent ainsi butiner sur une large plage de température de 10 à 40 °C, elle-même influencée par la durée du jour. De même, la détermination de liste de cultures attractives possède aussi ses limites puisque « la flore sauvage présente à l’intérieur ou au bord des parcelles peut aussi représenter une source d’exposition ». Fixer des limites de traitement est enfin tout aussi périlleux, alors que les bourdons préfèrent le centre des champs de colza, mais que d’autres espèces plus petites se concentrent sur les bordures. Les scientifiques reconnaissent cependant que les traitements de nuit soulèvent des questions « de sécurité au travail, épuisement et nuisance pour les voisins ».

 

Syndicalisme : plusieurs centaines d’agriculteurs FDSEA/JA manifestaient à Saint-Etienne

Plus d’une centaine d’agriculteurs ont défilé le 20 février à Saint-Etienne, avec plusieurs dizaines de tracteurs, pour réclamer notamment des « prix rémunérateurs », a constaté un journaliste de l’AFP. Le cortège, parti du stade Geoffroy-Guichard à l’appel de la FDSEA et des JA, a rallié la Direction départementale des territoires, devant laquelle les intervenants ont souligné leurs difficultés : hausse des coûts de production, suppression de produits phytosanitaires sans solution de remplacement, déficit de pluies… Évoquant « l’augmentation des charges (qui) impacte un revenu déjà insuffisant », le président de la FDSEA de la Loire, Gérard Gallot, a mis l’accent sur « l’enjeu des négociations annuelles qui se terminent dans quelques jours entre les industriels de l’agroalimentaire et la grande distribution ». Par ailleurs, il a également fait part de ses inquiétudes concernant l’irrigation : « on en est à 32 jours sans pluie, c’est inquiétant, et on a des fins de non-recevoir de l’administration concernant la création de retenues collinaires et l’utilisation du canal du Forez pour irriguer les cultures », déplore le responsable, qui plaide en faveur d’une politique ambitieuse de stockage de l’eau.

 

Agritech : cinq coopératives rejoignent Hectar pour accompagner les start-up

Après une année d’existence, Hectar, vaste campus agricole fondé près de Paris par une ancienne conseillère d’Emmanuel Macron, Audrey Bourolleau, et par le milliardaire Xavier Niel, vient d’accueillir cinq coopératives (Axereal, EMC2, Eureden, NatUp, et Val de Gascogne) dans son écosystème. « On veut ramener les start-up sur terre avec un pool d’acteurs du terrain », a expliqué Francis Nappez, directeur général d’Hectar. à nos confrères de Réussir le 9 février (article payant). Aux côtés des partenaires déjà connus (LVMH, Naturalia, Parfums Christian Dior, Sucden, Timac Agro, Edaphon), les coopératives accompagneront les start-up engagées dans les programmes d’accélération du campus. Hectar revendique déjà un « réseau unique d’agriculteurs, d’investisseurs, d’entrepreneurs et d’experts divers réunissant près de 1000 personnes », selon un communiqué paru le 20 février. Depuis un an, 42 start-up réparties en cinq promotions ont été recrutées. Hectar vise 80 start-up passées par son accélérateur en 2024.

 

Déforestation : en Colombie, l’élevage devenu la première cause loin devant la coca

« L’élevage de bovin – et non la culture de coca – est la première cause de déforestation illégale » dans l’Amazonie colombienne, soulignent des chercheurs colombiens et américains dans un article paru dans la revue Scientific reports (Nature). Face au manque de données sur les cultures illégales et la déforestation, les scientifiques ont entraîné une intelligence artificielle pour comparer les changements dans les images satellitaires à des modélisations. Selon leurs résultats, près de 800 000 ha de forêts, soit la surface du département de la Marne, auraient été convertis à l’élevage entre 2016 et 2019, juste après la signature des accords de paix avec les Farc. Pour les chercheurs, ce phénomène serait dû avant tout aux politiques foncières qui « créent des opportunités d’enregistrement légal si les propriétaires peuvent prouver une activité agricole sur trois quarts des surfaces de la ferme ». Les agriculteurs sans terres se chargeraient de la conversion de forêts en prairie sur de petites surfaces, avant de les revendre à de grands propriétaires terriens. Alors que « des milliards de dollars » ont été investis pour arrêter la culture de la coca, les résultats montrent également que 10 000 ha de forêt par an continueraient d’être supprimés pour planter cette plante permettant de produire diverses drogues.