Tendance commerciale semaine 34
Les marchés à la loupe

Chaque semaine, pour comprendre et prendre les bonnes décisions, retrouvez l'analyse des marchés animaux, les tendances de la semaine et une analyse pointue des différents marchés animaux. Le rendez-vous à ne pas manquer.
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Bovins de boucherie
La crise du porc est de retour au premier plan de l’actualité devant celle du lait et celle de la viande bovine. Ce n’est malheureusement pas une course ni une gloire de faire les gros titres dans ces conditions, mais seulement le reflet d’une situation de crise majeure de l’ensemble de ces productions. L’accumulation de normes, de charges et une concurrence effrénée entre abattoirs, les industriels de la transformation et les distributeurs sur le plan européen pénalisent fortement les producteurs. Si, sous la pression de ces derniers, les grandes enseignes de la distribution ont enfin fait le choix d’offrir des produits français dans les rayons, les transformateurs qui ne sont pas, eux, obligés de communiquer sur les provenances des ingrédients entrant dans leur préparation continuent d’opérer sur le marché européen, voire mondial… Le prix reste l’argument principal ancré dans le cortex des "traders" de viande !
Le commerce de la viande de bœuf est face à un épineux problème, car si les professionnels ne veulent pas se retrouver dans la même situation dans quelques semaines que le porc, il est urgent de repenser le problème sur le plan européen, car les écarts de prix entre les différents pays de l’Union européenne ne peuvent pas s’écarter indéfiniment. Tous ont besoin à un moment ou un autre de partenaires pour écouler leurs produits. Il faut tirer l’ensemble des producteurs européens vers le haut, avec moins de charges, de normes et de contraintes administratives, car trop de monde vit sur le dos de l’agriculture au détriment des producteurs.
Sur les marchés, l’activité commerciale est assez régulière dans les femelles de qualité bouchère pour le réapprovisionnement des boucheries au retour des vacances. Les tarifs se stabilisent dans les jeunes vaches charolaises viandées. Le basculement des besoins estivaux devrait néanmoins entraîner un ralentissement de la demande au profit de la marchandise plus standard, où les tarifs sont facilement maintenus. En réformes laitières, la préparation des commandes de rentrée se fait avec des disponibilités suffisantes. Le commerce est régulier, mais les tarifs tendent à se stabiliser dans les vaches frisonnes ou montbéliardes viandées. Le tri reste marqué dans les animaux maigres. En jeunes bovins, destinés majoritairement à l’export, les prix ne se fixent pas en France, mais en Italie. Les tarifs sont stables dans les charolais. Les difficultés s’accumulent dans les blonds d’Aquitaine, avec des retards de sorties importantes.


Bovins d’embouche et d’élevage
Malgré la sécheresse qui sévit encore dans de nombreuses régions, dont la nôtre, les volumes proposés à la vente restent mesurés. On ne constate pas de mouvement massif de décapitalisation. Les transactions sont régulières avec des tarifs qui se maintiennent sans trop de difficulté pour les bonnes vaches et génisses lourdes ou proches de la finition. Les engraisseurs sont en revanche plus prudents dans le bétail ordinaire, âgé ou trop maigre.


Broutards
Le commerce est encore très calme et il faudra attendre encore une semaine pour voir un réel redémarrage de l’activité export, notamment sur la Turquie après le départ des bateaux. Les volumes sont modestes, mais la tendance est plus lourde dans les mâles charolais de moins de 300 kg. La vente est plus régulière avec des tarifs stables dans les sujets de plus de 400 kg à destination de l’Italie. Le commerce reste compliqué dans la gamme intermédiaire (310 à 380 kg) dans l’attente d’un redémarrage de l’export vers le Maghreb. Dans les femelles, l'offre est juste suffisante dans les bonnes alors que la vente reste tendue dans les ordinaires à destination de l’Espagne.


Veaux d’élevage et d’engraissement

Les transactions sont assez régulières avec des intégrateurs qui retrouvent des places passé le week-end du 15 août. Les tarifs se sont stabilisés dans les veaux frisons et la vente reste fluide dans les bons montbéliards. Dans les croisés d’engraissement, les tarifs sont également reconduits avec cependant de gros écarts tarifaires en fonction de la qualité. La modestie de l'offre ne permet pas aux acheteurs de faire pression sur les prix des bons veaux croisés charolais.

Ovins
La demande est suivie avec une bonne tenue des cours dans les bons agneaux recherchés pour le réapprovisionnement des magasins au retour des vacances. La vigilance des éleveurs de viande bovine sur la traçabilité incite les distributeurs à travailler de l’agneau français sous peine de revoir des tracteurs devant leurs magasins… Le placement est plus compliqué dans les agneaux en manque de finition. En brebis, le commerce reste fluide avec une bonne tenue des prix.

Porcs
Le bras de fer entre éleveurs et industriels n’est pas réglé sur fond de forte distorsion tarifaire (lire également en page 25 de cette édition). Après trois séances de non-cotation, le Marché du porc breton s’est tenu mardi avec un recul du prix de 0,015 € du kilo à 1,389 € passant ainsi sous le seuil défini au mois de juin.