Fontaines Sud Bourgogne
Pierre Botheron, nouveau directeur

Publié par Cédric Michelin
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Originaire de Vareilles dans le Brionnais et fils d’agriculteurs, Pierre Botheron a fait sa première rentrée scolaire en tant que directeur de l’EPLEFPA de Fontaines, prochainement renommé Fontaines Sud Bourgogne. Des établissements toujours à la pointe de l’enseignement agricole. Les élus professionnels réfléchissent aux compétences nécessaires aux territoires pour orienter les équipes pédagogiques. Histoire de façonner des paysans gestionnaires mais aussi et surtout de véritables citoyens.
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Après des études à Reyssins, Pascal Botheron a été conseillé technique à la chambre d’Agriculture de Saône-et-Loire pendant 5 ans sur les cantons de Palinges et Toulon-sur-Arroux. Ensuite, de 1988 à 2000, il travaille à l’exploitation du lycée de Charolles où il « prend goût de transmettre » son savoir acquis aussi au contact des agriculteurs. Il passe alors le concours pour devenir proviseur adjoint. Poste qu’il obtient à Moulins et à Auxerre (Labrosse) avant de revenir au lycée agricole du Bourbonnais. Sachant Jean-Pierre Thuot sur le départ, il postule à Fontaines car « c’est un établissement de la réussite, très ancré sur son territoire, avec l’aide des professionnels et avec des équipes pédagogiques impliquées ». De beaux compliments qui vont autant à son prédécesseur qu’aux équipes en place et plus anciennes. La présidente du Conseil d’administration, Anne Gonthier confirme qu’ici « élus et personnels se sentent un peu chez eux ».

Enseigner un futur réaliste



Environ 250 personnes travaillent pour l'EPLEFPA, constitué du Legta de Fontaines, du LPA de Charolles, du CFA 71 sur les sites de Gueugnon, Saint-Marcel et Fontaines, antenne à Tournus, du CFPPA de Charolles à Charolles, Fontaines et Louhans et sur les deux exploitations agricoles : l'une à Fontaines, l'autre à Charolles. En cette rentrée 2017, 350 lycéens à Fontaines, 120 à Charolles ont été intégré avec près de 340 apprentis. Sans oublier 130.000 heures au CFPPA dans le cadre des formations continues pour adultes.
Elue à la chambre d’Agriculture, Anne Gonthier siège dans une des quatre Commissions nationales spécialisées (CNS) chargée « d’infléchir sans tout bouleverser » les formations élaborées par la Direction générale de l'enseignement et de la recherche (DGER). L’enjeu principal est de taille : « imaginer les "outils" pour que les élèves réussissent dans dix ans lorsqu'ils auront les clés de l’agriculture. Cela nous oblige à respecter la passion des élèves sans perdre de vue les réalités ».

Vivre serein son métier



Sur les conseils des élus, l’enseignement vise à former des agriculteurs pour qu’ils « vivent le plus sereinement leur métier ». Avec l’évolution de l’agriculture et sa mutation encore actuellement, le projet pédagogique privilégié est d’apprendre évidemment les bases du métier, la gestion d’une exploitation mais aussi de « savoir ramener le plus de plus-value en allant jusqu’au bout du produit ». Pour cela, les deux exploitations, l’abattoir d’Oslon et le magasin de vente directe sont un concentré d’expériences. Après la rénovation l’an dernier de la cantine, le Conseil régional a modernisé la cuisine « pour faire du frais ». La motivation première de la nouvelle "Chef". Elle pourra cuisiner les viandes (ovin, bovin, volailles) issues des exploitations, ainsi que le lait et bientôt les œufs. « Plus difficile » en revanche pour les légumes car « il faut aussi apprendre à respecter les saisons ». La chasse au gaspillage a permis d’économiser 30.000 € pour passer à ce modèle qui doit au final montrer que les « producteurs locaux peuvent gagner leur vie ».

Eleveurs de citoyens



Tout ce savoir-faire se couple d’un savoir-être et d’un vivre ensemble, à l’intérieur de l’établissement comme à l’extérieur. « Nous sommes des éleveurs de citoyens », plaisante Pierre Botheron. « Il faut apprendre aux élèves à prendre leur place dans la société et pas uniquement dans le quotidien de sa ferme », explique-t-il, lui qui met un point d’honneur à descendre de son bureau pour « passer du temps avec eux ».
L’occasion de constater que « dans le fond, on ne voit pas de grands changements entre les générations. Ce sont toujours des passionnés, curieux mais en étant des citoyens du monde avec des Smartphones et sur les réseaux sociaux ». La relève est assurée.