les nouvelles orientations de Terroirs de Saône-et-Loire

les nouvelles orientations de Terroirs de Saône-et-Loire

Terroirs de Saône-et-Loire a tenu son assemblée générale le 20 juin à la chèvrerie des Filletières à Chenôves. Créée en 1991 en vue de l’organisation d’un marché de Noël, l’association s’est imposée comme un outil au service des producteurs en vente directe ou pratiquant l’accueil à la ferme en Saône-et-Loire. A partir de 2006, elle s’est vue confier la gestion de la marque "Bienvenue à la Ferme", créée par le réseau Chambre d’agriculture. Autre tournant important en 2012 lorsque Terroirs s’est mis à approvisionner la restauration collective. Aujourd’hui, l’association compte 68 adhérents, dont un magasin de producteurs. La majorité sont des producteurs fermiers, mais l’association compte aussi des fermes auberges, des hébergements, des fermes équestre ou pédagogiques, accueil de camping-cars, activité traiteur…

Au bilan des activités nombreuses et globalement florissantes de Terroirs (lire encadré), 2016 a été marqué par l’arrêt du "Drive fermier". Lancé un peu plus d’un an plus tôt sur Mâcon et Jalogny, ce mode de commercialisation pourtant dans l’air du temps a échoué par manque de clientèle : à cause du temps important à y consacrer et du manque de motivation de la part des producteurs, expliquaient Clotilde Lacoste et Laure Boisson, les deux animatrices de l’association.

Succès en restauration collective

Bel essor en revanche du côté de la restauration collective. La fourniture de cantines scolaires et autres établissements publics a progressé de +15 % en 2016. Après des débuts dans le Clunisois puis dans le Charollais-Brionnais, la démarche s’est étendue à la Vallée de la Saône en 2015, puis à la Bresse en 2016. D’ailleurs, l’association Terroirs compte désormais une troisième animatrice. En l'occurrence Eléonore Sauvageot, qui travaillait auparavant pour le Syndicat de défense du Bœuf de Charolles et qui, au sein de Terroirs, est aujourd’hui chargée de développer l’activité restauration collective sur la Bresse louhannaise et l’Ain.

L’association sert d’intermédiaire entre les producteurs et les établissements collectifs. Ce sont désormais soixante-dix écoles (primaire, secondaire), entreprises et cuisines centrales…. Cet approvisionnement local concerne vingt-quatre producteurs. Gérées par l'association, les commandes sont préparées au point spécifique installé sur le site de la ferme expérimentale de Jalogny.

Initiatives innovantes

En 2016, Terroirs a lancé une opération "viande caprine" avec le Syndicat des éleveurs de chèvres de Saône-et-Loire, dans l’une des écoles s’approvisionnant auprès des producteurs de l’association. Si l’opération a été un succès, en revanche le prix de la viande de chèvre (14 € le kilo) demeure trop élevé pour la restauration collective, rapportaient Clotilde Lacoste et Laure Boisson.

Autre initiative en 2016 : un partenariat avec le Conseil départemental et les collèges a donné lieu à une opération dans le cadre de la semaine du goût. Enfin, Terroirs a entamé un travail auprès des cuisiniers de collectivités. Dans le cadre d’un partenariat avec la fédération des restaurants scolaires, deux sessions de formation ont ainsi été organisées pour une trentaine de cuisiniers.

2016 aura été aussi le lancement de la plateforme virtuelle "Agrilocal", sous l’égide du Conseil départemental et à laquelle Terroirs est associée. Cette plateforme de mise en relation en ligne entre producteurs et restaurants collectifs est destinée à tous les collèges du département ainsi qu’aux établissements pour personnes âgés (EHPAD).

Un tournant…

L’association Terroirs de Saône-et-Loire aborde un tournant dans son histoire. De nouvelles orientations nationales sont inscrites dans un nouveau plan "Bienvenue à la Ferme 2020". La marque serait notamment reprise par la chambre d’agriculture et gérée exclusivement par cette dernière. De quoi soulever des questions quant à l’avenir de l’association Terroirs. Pour tenter de répondre à ces interrogations, l’association saône-et-loirienne a réalisé une enquête auprès de ses adhérents. Ces derniers ont livré que leurs motivations premières étaient le besoin en communication et de commercialisation ainsi que les avantages de la marque "Bienvenue à la Ferme"… Certains auraient aimé bénéficier aussi d’une représentation professionnelle à travers leur adhésion. « Le 18 juillet prochain, une réunion permettra d’examiner activité par activité ce qui va ou ne va pas ; à quoi sert l’association ; vers quoi l’orienter ? En janvier 2018, nous organiserons une formation, pour réfléchir ensemble à une feuille de route en vue de l’évolution de Bienvenue à la Ferme », annonçait la présidente Céline Robergeot-Cienki.