Concours de Gueugnon
Se remettre en question pour durer

Dans une saison où tous les concours d’animaux souffrent, le concours de Gueugnon s’en est plutôt bien tiré grâce à la fidélité de ses exposants. Une réussite qui tient aussi au talent d’innovation des organisateurs qui voient, année après année, leur audace porter ses fruits.
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Vendredi et samedi dernier, le concours de Gueugnon a rassemblé 292 animaux. Un effectif en baisse d’environ 25 % par rapport aux bonnes années. La faute à la conjoncture économique et au contexte très morose. Néanmoins, le Comité de concours Val-d’Arroux Gueugnon (CCAVAG) se réjouissait de la bonne mobilisation des exposants. A peine moins nombreux que les autres années, les éleveurs étaient bien là mais avec moins d’animaux par élevage, constatait le nouveau président, Didier Pierre. Un effectif resserré au profit d’un niveau de qualité plus relevé que d’habitude, se félicitait-il. Sans surprise, dans cette ambiance déprimante, les acheteurs n’étaient pas vraiment au rendez-vous. Si le vendredi, on a pu voir un public assez fourni à Gueugnon, en revanche la fréquentation était très décevante le samedi.

A l’heure de la génomique !


Malgré les difficultés du moment, les membres du CCAVAG avaient concocté de belles animations pour ce rendez-vous d’automne. Le challenge "Géno Morpho" était reconduit cette année autour de la toute nouvelle indexation génomique officielle "Gembal". Dix animaux (cinq veaux mâles, quatre taureaux et une génisse), tous génotypés, ont concouru le samedi matin. D’abord jugés sur leur morphologie, les trois meilleurs voyaient ensuite leur note de classement intégrer leurs index génomiques. Une synthèse qui n’a d’ailleurs pas remis en cause le classement morphologique de départ. Comme quoi l’œil des juges n’est pas si démodé que cela ! Bien qu’il soit encore à l’état embryonnaire, ce classement prenant en compte la génomique a été apprécié. Sans doute préfigure-t-il ce que l’on verra se généraliser demain sur l’ensemble des concours de la race. Et peut-être aussi une révolution prometteuse pour les éleveurs sélectionneurs car, grâce au génotypage "Gembal", « les taureaux de monte naturelle redeviennent un moyen moderne de reproduction », analysait François Robergeot du Herd-book charolais.

Débouché croisement


Autre moment fort de ce concours 2016, le Trophée viande qui prenait de l’ampleur cette année avec l’intervention de deux éleveurs de races rustiques dans le jury. Les trois juges - Eric Delorme (race charolaise), Hervé Vidal (race aubrac) et Guillaume Delcuzy (race salers) ont ainsi sélectionné dix-sept veaux de l’année pour leur « fort développement musculaire ». De futurs reproducteurs susceptibles d’être utilisés en croisement sur des races rustiques du Massif central. Près de 1.500 taureaux charolais rejoignent chaque année des élevages salers pour produire des broutards croisés, signalait Guillaume Delcuzy. Un débouché qu’il ne faut pas négliger, d’où l’initiative du CCAVAG d’inviter des éleveurs de races rustiques à Gueugnon. L’objectif étant de « susciter des échanges entre éleveurs ; entendre leur besoins, leurs arguments, pour demain faire venir de nouveaux acheteurs », expliquait Didier Pierre.

Bonne vente d’animaux de boucherie


Clôturant le vendredi, la vente des bovins de boucherie a une fois de plus rempli son contrat avec 25 animaux de haute qualité, tous vendus à des bouchers et supérettes dans un rayon de 20 kilomètres à la ronde. Et ce à des tarifs rémunérateurs : « 7,50 € le kilo de carcasse pour la meilleure cularde ; de 6 à 6,40 € pour les génisses et de 5,20 à 5,50 € pour les vaches », indiquait Didier Pierre. Trois de ces bêtes - dont la championne ont été achetées par la boucherie "L’Excellence du Charolais" de Gueugnon (anciennement maison Botté).
Au terme de ce concours, le CCVAG estimait avoir atteint son objectif d’une vitrine de la race qui soit avant tout « un lieu de contact et d’échange », reflet de la diversité « qui fait la force du charolais ». Le président Didier Pierre déplorait cependant l’absence totale de représentant de l’Etat... Une présence et une attention qui auraient été les bienvenues à Gueugnon en ces temps si difficiles.


Extrait du palmarès


Adultes mâles
Grand prix d’honneur et prix d’honneur senior : Hippocrate, Gaec Pluchaud Paul et Julien, Saint-Vincent-Bragny.
Prix d’honneur junior : Jasmin, Gaec Martin Gilles et fils (58).
1er prix de famille par le père : Gaec Maréchal père et fils, Toulon-sur-Arroux.

Adultes femelles
Grand prix d’honneur et prix d’honneur junior : Jupette, Gaec de Maublanc, Chalmoux.
Prix d’honneur sénior : Foldetoi, EARL Gaudet Fabien, Marly-sur-Arroux.
Prix de synthèse : Indiana, Gaec Vincent père et fille, Oudry.
1er prix d’ensemble : Gaec Vincent père et fille, Oudry.
1er prix d’élevage : Gaec Vincent père et fille, Oudry.

Veaux mâles
Prix d’honneur : 1er Manoir, Gaec Lacour père et fils, Saint-Vincent-des-Prés ; 2e Major, Gaec Langillier, Saint-Bérain-sous-Sanvignes ; 3e Montblanc, EARL Berthier Pierre, Marizy.
Prix de synthèse : Manoir, Gaec Lacour père et fils, Saint-Vincent-des-Prés.
1er prix d’ensemble plus de 115 vaches : Gaec Langillier, Saint-Bérain-sous-Sanvignes.
1er prix d’ensemble moins de 115 vaches : EARL Gaudet Fabien, Marly-sur-Arroux.
Super prix d’ensemble : Gaec Langillier, Saint-Bérain-sous-Sanvignes.
Prix de l’Ajec : Minion, Gaec de la Condemine, Vendenesse-sur-Arroux.
Trophée qualités bouchères : 1er Mirabeau, Gaec Maréchal, Toulon-sur-Arroux.

Veaux femelles
Prix d’honneur : 1ère Miss France, Gaec Lacour père et fils, Saint-Vincent-des-Prés.
Prix de synthèse : Miss France, Gaec Lacour père et fils, Saint-Vincent-des-Prés.
1er prix d’ensemble : Gaec de la Condemine, Vendenesse-sur-Arroux.

Challenge Géno-Morpho
Veau mâle : 1er Mac Laren, Gaec Pluchaud Paul et Julien, Saint-Vincent-Bragny.
Taureau : 1er Jacquard, Gaec Martin Gilles et fils (58).
Génisse : 1ère Laïka, Gaec Métrop Didier, Grandvaux.

Animaux de viande
Prix d’honneur génisses : Gaec Nivot Michel et Julien, Marly-sur-Arroux.
Prix d’honneur culardes : Gaec du Guinchet, Marly-sur-Arroux.
Prix d’honneur vaches : Gaec des Buissons, Marly-sur-Arroux.