Tendance commerciale semaine 03-2016
Les marchés à la loupe

Chaque semaine, pour comprendre et prendre les bonnes décisions, retrouvez l'analyse des marchés animaux, les tendances de la semaine et une analyse pointue des différents marchés animaux. Le rendez-vous à ne pas manquer.
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Bovins de boucherie
Sans évoquer les soldes en cours, les grosses promotions de viande porcine en cours font sérieusement reculer les ventes de la viande rouge. Les tarifs proposés lors de ces promos de porc se font sur des bases ridiculement basses, à un tel point que le consommateur ne se rend plus compte de la valeur réelle des choses, ni du travail qui a été accompli pour le produire. Les ventes dans les GMS ont chuté, alors que l’on note toujours une forte présence de viandes en provenance des pays de l’UE dans la RHF et cela en dépit des efforts et de la pression exercée par les éleveurs. La partie visible du consommateur (tracée) est française, mais ce n’est toujours pas le cas pour de nombreux produits transformés. Face au recul des commandes, les industriels réduisent la voilure notamment dans les charolaises qui ont de plus en plus de difficulté à trouver leur place dans un schéma où les prix sont fait par le prix des seuls avants (viande hachée).
Sur les marchés, l’ambiance est morose. Les tarifs se maintiennent pour les femelles haut de gamme ou les génisses de qualité bouchère destinées à un marché de niche. Les transactions sont en revanche laborieuses pour les charolaises et les allaitantes de choix secondaire avec des disponibilités qui restent suffisantes pour la demande. Le constat est alarmant pour le cheptel allaitant de milieu et d’entrée de gamme avec des tarifs qui restent sous la pression d’abatteurs et qui manquent de perspective d’avenir. En réformes laitières, si les ventes de viandes hachées restent convenables par rapport aux autres pièces, la meilleure couverture de la demande permet aux industriels d’inverser la courbe des prix. Les tarifs se replient légèrement dans les vaches frisonnes et montbéliardes. En jeunes bovins, l’ambiance commerciale pâtit du recul de la consommation intérieure. Les gros industriels font pression avec une tendance légèrement baissière dans les bons charolais et les JB de coupe au grand désarroi des engraisseurs. Y a-t-il une réelle volonté de maintenir cette filière en France ? La question est posée…

Bovins d’embouche et d’élevage

La dégradation du prix de la viande pèse fortement sur l’ambiance avec des engraisseurs spécialisés de moins en moins nombreux à pratiquer cette activité. Les tarifs se tiennent sur les bases de la viande dans les bonnes femelles de gabarit à finition rapide. Les tarifs sont plus discutés pour les animaux convenables à herbager dans quelques mois, voire malmenés dans le bétail médiocre ou trop vieux.

Broutards
La réouverture du marché espagnol est un bon signe pour la reprise des échanges (lire en page 6 de cette même édition). Néanmoins, les engraisseurs espagnols ne sont pas restés sans approvisionnement ces quinze derniers jours et se sont largement fournis auprès d’autres pays. L’activité commerciale est assez régulière dans les bons mâles charolais ou limousins de 400 kg alors que les plus de 450 kg sont moins recherchés pour des sorties estivales. Les tarifs sont en revanche malmenés dans la moyenne marchandise notamment dans les mâles non vaccinés. L’export sur l’Espagne reprend doucement, car les besoins sont restreints. Dans les femelles, la demande est plus réservée dans la bonne marchandise destinée au marché italien. Le placement reste compliqué pour les femelles ordinaires ou plus légères.

Veaux d’élevage et d’engraissement
La reprise des échanges sur le marché espagnol donne un sérieux bol d’air dans les gros veaux montbéliards (avec PCR). Du côté des intégrateurs, les besoins restent limités et contingentés pour des sorties qui abordent la fin juin. Le commerce demeure très sélectif dans les veaux holsteins, abondances ou montbéliards ordinaires. La valorisation reste incertaine dans les petits et les sujets maigreux restent dans les fermes. Dans les croisés laitiers d’engraissement (gris, taupes ou blanc bleu ordinaires), le commerce est tendu avec des tarifs juste maintenus. Dans les bons mâles charolais ou croisés montbéliards, les tarifs se maintiennent malgré la volonté des engraisseurs de faire baisser les prix. En revanche, la pression reste forte sur les femelles.

Ovins

La demande est moins soutenue sur la seconde moitié de janvier. Les consommateurs doivent faire face à un budget plus compliqué à boucler avec les frais liés aux fêtes de fin d’année, mais également aux soldes. L’ambiance commerciale est calme avec des besoins sont restreints pour la fin du mois, ce qui entraîne un renversement de tendance avec de la baisse dans les agneaux. Dans les brebis, la fin de la période de demande d’aide ovine (ex PCO) est pour le 31 janvier. La vente reste régulière, même si les tarifs tendent à se stabiliser.

Porcs
Les différentes animations autour de la viande de porc et des tarifs très attractifs ont créé un mouvement de consommation très favorable, néanmoins l’offre reste conséquente et si le poids moyen tend à baisser, ils restent suffisamment élevés pour limiter la reprise. Le tarif sur le Marché du porc breton reprend 0,13 centime d’€ à 1,087 € du kilogramme dans une tendance européenne également positive, mais toujours déconnectée des coûts de production…