Mobilisation agricole
De premières avancées

Les agriculteurs ne se sont pas mobilisés pour rien. Des avancées ont été obtenues. Reste à avancer au sujet des prix et de la répartition des marges au sein des filières, sans oublier que Bruxelles doit s’impliquer dans la gestion de cette crise sans précédent.
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Au lendemain des actions qui ont vu les plateformes des GMS de l’Ain et de l’Allier auxquelles se sont associés les agriculteurs de Saône-et-Loire, plusieurs éléments de revendications semblent avoir entendus.
Dans la continuité de la démarche entreprise par les magasins Système U et InterMarché, les centres Leclerc ont proposé, par la signature d’une charte, de travailler dans la durée sur des solutions pérennes à la crise agricole majeure que nous traversons. Dans ce cadre, la signature d’un engagement pour :
- décliner la charte laitière de valeurs de la FNPL et les autres chartes qui pourront être proposées dans les autres filières ;
- intégrer dans la négociation des prix d’achat, les coûts des matières premières et plus globalement les coûts de production calculés sur des bases reconnues par tous les acteurs de la filière ;
- exiger la répartition de la valeur ajoutée finale à l’ensemble des acteurs (producteurs, transformateurs, distributeurs) ;
- exiger la traçabilité des produits français et généraliser cet étiquetage aux produits transformés ;
- contribuer et renforcer l’approvisionnement en produits locaux français pour pérenniser nos filières agricoles ;
- ’engager à conduire régulièrement des opérations commerciales et de mise en avant des produits régionaux.

Des engagements à tenir


Les cosignataires s’engagent à œuvrer pour mettre en application l’ensemble de ces dispositions au sein de leurs instances et à programmer des rencontres régulières (trimestrielles) d’évaluation et de bilan.
Au regard de cette bonne volonté de circonstance, le bureau de la FDSEA de Saône-et-Loire a convié les directeurs des GMS du département le 26 février sur deux exploitations pour confirmer ces engagements ainsi que leur mise en œuvre.

Les engagements du Premier ministre


Dans un souci d’apaisement, le Premier ministre Manuel Valls a annoncé plusieurs mesures émanant des demandes de la profession, en particulier en ce qui concerne la baisse de dix points des charges sociales. Autre engagement de taille, pour les agriculteurs qui auraient dégagé en 2015 pas ou peu de revenu, le ministre a annoncé « une année blanche sociale par report automatique d'un an, reconductible dans la limite de trois ans sans aucune démarche ».
Au sujet du plan EcoPhyto, le Premier ministre serait prêt à rediscuter la question des indicateurs ainsi que le niveau des sanctions financières liées au CEPP, de manière à les revoir à la baisse de manière expérimentale, pour une période de trois ans.
Concernant les installations classées (ICPE), le seuil du régime d'autorisation pourrait passer de 400 à 800 emplacements en viande bovine et de 200 à 400 vaches en élevage laitier. Par ailleurs, le régime de déclaration "avec contrôle périodique" pourrait être supprimé. Enfin un "comité d'élaboration des normes" devrait voir le jour, lequel aurait la charge d’examiner les effets des nouvelles réglementations touchant l'agriculture, réunissant les cabinets de plusieurs ministres, l'administration, un préfet coordinateur et la profession.
Reste qu’il va sans dire que les actions menées jusqu’alors reprendront si rien ne venait à changer dans les relations entre le monde agricole et les acteurs de la grande distribution Il en va de même sur des signaux forts quand aux réelles volonté et détermination du gouvernement à mener à bien les négociations entreprises pour sortir les agriculteurs de cette crise dévastatrice.
Reste aussi à la Commission européenne de prendre enfin ses responsabilités dans la crise qui secoue la profession… et pas seulement en France.





Sécheresse
Possible avancée…


Conformément aux engagements pris par le ministre après le Comité national de gestion des risques en agriculture (CNGRA) de décembre dernier, une mission d’expertise s’est rendue sur le terrain pour apprécier les raisons des écarts entre les évaluations nationale et locale des dégâts de la sécheresse de l’été dernier. Cette mission s’est ainsi déplacée en Auvergne-Rhône-Alpes le 10 février, puis en Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes le 15 février et a rendu ses conclusions.

Celles-ci confirment la nécessité de revoir certaines évaluations, en raison de spécificités locales ou de données complémentaires qui n’avaient pas été prises en compte à ce stade. Ainsi, la mission préconise-t-elle une révision des zones reconnues et/ou des taux de perte pour certains départements, dont la Saône-et-Loire.

A suivre, le 16 mars pour la prochaine réunion du CNGRA…