Interbev Bourgogne
Le bovin « made in Bourgogne » en danger

Publié par Cédric Michelin
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Interbev Bourgogne a tenu son conseil d'administration le 26 septembre au pôle agricole de Créancey. Côté communication et promotion de la viande, les efforts portent leurs fruits, mais la production bovine régionale s'érode au même rythme que le moral des éleveurs.
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Les représentant de la filière viande réunis au sein d'Interbev Bourgogne ont tenu leur conseil d'administration le 26 septembre dernier au Pôle agricole de Créancey. Au programme, le bilan des dernières participation d'Interbev Bourgogne à la Fête du charolais de Saulieu, en Côte d'Or et au Mondial Charolais qui s'est tenu à Magny-cours dans la Nièvre. Ces opérations de communication soutenues par la présence du camion d'Interbev et des animations destinées au grand public, ont bien fonctionné. La première conférence sur l'achat de viande française en restauration collective a permis de poser la problématique devant une cinquantaine de personnes, ce qui n'est pas négligeable pour un essai qui ne demande qu'à être transformé. Le public cible des maires et prescripteurs est resté timide mais, « c'est un bon début » constate Emmanuel Bernard, vice-président d'Interbev Bourgogne qui insiste : « on ne va pas lâcher l'affaire ». Et il faut aller vite, car le marché français de la restauration hors domicile suscite déjà la convoitise d'une entreprise allemande très offensive.

Rencontres « Made in Viande », c'est parti !



Concernant les grands rendez-vous de la rentrée, ce sont les rencontres « Made in Viande » (du 25 octobre au 31 octobre) qui sont sous le feux des projecteurs. 111 rencontres sont programmées en Bourgogne, à tous les niveaux ce la filière viande. Une mention spéciale peut être décernée au groupe Schiever, dont de nombreux magasins s'organisent pour assurer l'animation autour du produit viande. Côté élevages, on en dénombre quatre en Côte d'Or, dix en Saône-et-Loire et un dans l'Yonne, qui s'engagent à ouvrir leurs portes au grand public. Outre ces 15 élevages, 8 marchés aux bestiaux et centres de tri, 8 entreprises de viande, 19 boucheries artisanales et 58 boucheries de grandes surfaces, s'inscrivent pour le moment dans la dynamique.

Le cheptel allaitant en baisse



Moins porteurs de bonnes nouvelles, mais révélateur de l'état de la production bovine, les chiffres des effectifs bovins de Bourgogne, produits par les EDE des quatre départements, confirment la tendance baissière de la production régionale. Le marché des femelles tend à la stabilisation mais le marché des mâles continue sa lente érosion. Sur la tendance France on observe aussi une diminution du cheptel allaitant, tandis que le cheptel laitier est en pleine reprise. Autre tendance forte en Bourgogne, la perte de valeur ajoutée avec moins d'animaux finis. La comparaison des chiffres des naissances entre le mois de juin 2013 et juin 2014 accuse une perte de 12.000 naissance en Bourgogne. Face à ces chiffres qui incitent à la réflexion, Emmanuel Bernard, insiste aussi sur la situation extrêmement difficile des éleveurs bourguignons, avec des trésoreries « qui n'ont jamais été aussi mauvaises ». « Personne n'est conscient de la réalité de la situation » s'inquiète le représentant professionnel, en alertant « sur les risques aggravés pour la situation économique de la Bourgogne d'un monde de l'élevage au bord du précipice ».