Varenne-L'Arconce
Un passé plus que millénaire

Dominant une colline du bocage de l’Arconce, ce village conserve une église romane qui se trouve parmi les plus importantes du Brionnais.

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La création de Varenne pourrait remonter à l’époque gallo-romaine ou mérovingienne. Mentionnée en 976, son église était dédiée à la Vierge et à saint Pierre. Après une donation de terres à Cluny par Artaud de Briant et sa sœur Eldeburge, un prieuré bénédictin y fut fondé à cet endroit en 1045 par l’abbé clunisien Odilon. Ce prieuré est rattaché à l’important prieuré clunisien de Marcigny en 1094 sous l’abbatiat de Hugues de Semur. Réduit alors au rang de doyenné, il est probable que le site ait été transformé en prieuré à nouveau vers 1120, ce qui aurait directement entamé la construction de l’église. Le prieuré était alors également le siège d’une paroisse et d’un doyenné du diocèse d’Autun. Le monastère a été fortifié au XIVe siècle lorsque le Brionnais a été ravagé par les troupes du prince de Galles. Au XVIe siècle, les bâtiments du prieuré sont détruits pendant les guerres de religion.

 

Monument historique
L’architecture de l’église présente tous les principes Brionnais : nef sans éclairage direct à bas-côtés comme à Iguerande ou à Saint-Germain-en-Brionnais ; transept saillant surmonté par un clocher très imposant décoré de colonnettes à l’image de Vareilles ou de Saint-Laurent-en-Brionnais ; abside à arcatures. Le profil brisé des arcs et les pilastres cannelés sont des éléments marquant l’influence de Cluny. Robuste et trapue, l’église offre une façade d’une ordonnance monumentale parfaite. La pierre en grès dur utilisée ne se prête pas pour les sculptures historiées comme celles d’Anzy-le-Duc ou de Saint-Julien-de-Jonzy. Cependant on trouve dans l’édifice une trentaine de chapiteaux intéressants et un portail latéral sculpté d’un Agneau pascal très réussi. Plusieurs restaurations sont entamées au XIXe siècle : consolidation du clocher en 1837, travaux de 1874 à 1876, puis réparations importantes guidées par l’architecte Paul Selmersheim à partir de 1880 affectant le clocher, les soubassements et les couvertures. L’église est classée Monument historique en 1889. D’autres restaurations datent de 1966, 1972 et 1996.