Marché de niche
« Sur le marché de l’imprimante 3D, nous ne pouvons pas lutter contre la concurrence chinoise. Dès lors, nous avons fait le choix délibéré de construire une machine différente, innovante et focalisée sur la qualité d’impression. Nous avons décidé de nous orienter vers les professionnels, avec des impressions de pièces relativement massives et de matières compliquées comme l’ABS. Cela suppose plus de contraintes. Selon les options, le coût des machines oscille entre 2.000 et 4.000 € ». Quant à la relation client, elle est extrêmement simple. Celui-ci demande dans un premier temps de procéder à la fabrication de pièces test pour vérifier la faisabilité technique. S’il est satisfait, il achète ensuite la Spiderbot qu’il reçoit en kit. « Nous fabriquons l’imprimant 3D de A à Z. Nous utilisons un maximum de pièces réalisées localement car nous nous sommes tournés vers une sous-traitance de proximité ».
Elargissement de gamme
D’ici à la fin de l’année 2015, la petite équipe de trois personnes aura vendu quelque 200 imprimantes 3D. Lesquelles permettent de produire aussi bien des couvercles de pots de crème que des pièces pour le bâtiment, l’automobile et les casques de F1 ou même des faux crânes humains. Suite à la signature d’un contrat avec la société MAPED, Qualup va développer une seconde imprimante 3D. Davantage haut de gamme, elle verra son prix afficher 6.000 à 7.000 €. En cas de succès, cette machine pourrait être par la suite proposée à d’autres clients.
Un marché non mature pour les particuliers
Au-delà du produit, de son prix et de sa qualité, une entreprise se doit absolument de parfaitement identifier son segment de marché et donc sa clientèle potentielle. Ce qu’a su faire Philippe Boichut qui a choisi de se concentrer sur les professionnels. « En dehors de quelques geeks et de modélistes, le marché n’est pas du tout mature au niveau des particuliers. Il n’y a pas réellement d’intérêt ». Tout le contraire dans le domaine de l’industrie. « Il y a un énorme potentiel. Car l’imprimante 3D est une révolution ». Un peu comme le passage des cassettes audio aux CD avec un véritable bon technologique. « Cela permet de raccourcir les délais de conception d’un produit, qui sont divisés par deux. Il y a donc un gain de temps mais aussi d’efficacité ainsi qu’une économie et des produits plus aboutis ». D'autant plus avec le partage de fichiers de modèles 3D par Internet. Aujourd’hui, Qualup commercialise son imprimante à trois grandes catégories de clients. En premier lieu, les universités dans le monde entier entre Etats-Unis, Nouvelle-Zélande, Australie, Allemagne, Suède, Grande-Bretagne, Finlande… Il y a également les bureaux d’étude et, enfin, les centres de recherche comme aux Philippines. « Google nous a même acheté une imprimante ». Vendue en kit, la machine est à monter soi-même à l’aide d’un petit guide illustré. A souligner, enfin, que Qualup assure le conseil et le support technique dans le monde entier. Avec, comme élément essentiel à son fonctionnement tant commercial que technique, toujours Internet. Les plus optimistes lui prédisent à moyen terme un succès à hauteur de la démocratisation des imprimantes papiers au XXe siècle.