Tendance commerciale semaine 38-2016
Les marchés à la loupe

Chaque semaine, pour comprendre et prendre les bonnes décisions, retrouvez l'analyse des marchés animaux, les tendances de la semaine et une analyse pointue des différents marchés animaux. Le rendez-vous à ne pas manquer.
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Bovins de boucherie
La mise en place de la traçabilité des viandes dans les produits transformés avec un seuil de 8 % dans les préparations est applicable au 1er janvier 2017. C’est un nouveau pas important, que ce soit pour les éleveurs et les consommateurs. Et si les industriels y restent opposés dans leur majorité, ils devront s’y soumettre.
Autres sujets en cours, la négociation avec les GMS sur la mise en place du “Cœur de gamme” commence à prendre forme avec des accords signés ou en cours de signature. Ce nouveau paysage devrait permettre aux éleveurs –des les animaux intégreront la démarche– de mieux valoriser leurs animaux, avec des plus-values permettant enfin de couvrir leurs coûts de production. Selon un éleveur, « l’idéal serait de revenir sur des tarifs de 2013 où les prix étaient nettement plus élevés qu’aujourd’hui ». On partage sans réserve. Si tous les opérateurs jouent le jeu, les tarifs des cotations régionales basés sur les remontées de prix des abattoirs devraient progresser dans les prochaines semaines. Reste que sur le terrain les écarts de valorisation seront conséquents avec une compétition pour rentrer dans le giron des GMS (les places seront limitées et les prétendants nombreux). Les écarts de prix risquent de s’agrandir avec les viandes “étoilées” dans les barquettes produites avec les laitières. C’est le consommateur qui sera l’arbitre final.
Dernier sujet d’actualité : la remise du rapport sur les abattoirs, avec le bien-être animal qui prend de plus en plus de place dans l’esprit des consommateurs. Les frais qui découleront des mesures préconisées constitueront autant de charges à impacter sur la filière…
Au niveau commercial, la demande est en perte de vitesse sur la seconde moitié de septembre. La tendance est néanmoins au maintien des prix dans les génisses et les jeunes vaches viandées ou de qualité bouchère. Peu de changement, également dans les allaitantes de choix secondaire convenables. Les vaches légères, sans viande ou âgées de plus de 10 ans restent malmenées et continuent d’être entraînées par les laitières. Cette gamme de marchandise est de plus en plus nombreuse dans les abattoirs par ces temps de crises et de sécheresse. Dans les laitières, les besoins des industriels restent largement pourvus par une gamme de marchandise souvent mal finie (2 ou 1 d'engraissement). Les tarifs restent orientés à la baisse notamment dans le milieu et le bas de gamme. Les vaches sans viande demeurent malmenées. En jeunes bovins, alors que les tarifs se détendent sur les autres marchés européens (moins d’offre), le climat commercial reste lourd en France avec un marché intérieur très peu actif et toujours pénalisé par la faible valorisation des avants.

Bovins d’embouche et d’élevage
La stabilisation des prix de la viande se ressent également sur le prix du maigre, notamment dans le bétail lourd et proche de la finition, recherché par les engraisseurs. La demande reste très prudente dans le bétail entre deux à hiverner. Les animaux de moindre conformation sont délaissés ou valorisés pour des tarifs dérisoires.

Broutards

Le recul de l’offre après les baisses de ces dernières permet ponctuellement un commerce un peu plus régulier avec des tarifs qui ont même repris quelques centimes sur les cadrans dans les bons broutards charolais. La situation reste néanmoins très inquiétante pour les sorties d’automne avec des engraisseurs italiens qui auront moins de besoins et des exportations vers le Maghreb trop faibles pour le moment. Dans les femelles, les bonnes bêtes lourdes restent demandées que ce soit pour l’export ou l’élevage en France à condition qu’elles soient indemnes d’IBR et vaccinées. Le commerce est plus calme dans les plus petites ou de conformation ordinaire.

Veaux d’élevage et d’engraissement
L’offre progresse mais pas de façon à déséquilibrer le marché. Le commerce est assez régulier avec des cours stables dans les bons veaux holsteins ou montbéliards exportés sur l’Espagne. Les intégrateurs maintiennent leurs prix dans les veaux convenables, mais le tri se montre plus sévère dans les veaux plus légers. Dans les croisés laitiers ou blanc bleu, la vente est difficile avec une offre qui reste importante et de mauvaise qualité. Les cours sont stables dans les veaux de race pure ou croisés (jaune ou blanc bleu) viandés et bien conformés.

Ovins
Même si les besoins des abatteurs sont plus réduits du fait d’une consommation peu soutenue, les tarifs se stabilisent face des disponibilités amoindries. Les tarifs des bons agneaux sont relativement stables alors que la tension est plus sensible dans les ordinaires. En brebis, la demande est réservée, mais la réduction de l’offre permet une reconduction des cours.

Porcs
Les séances sur le Marché du porc breton du mois de septembre défilent et le cours du porc poursuit son évolution positive à 1,528 € du kilogramme (+23 cents ce lundi). La caractéristique des marchés du moment est une excellente fluidité dans la vente de porcs vivants dans tous les pays de l'Union européenne. La très bonne demande des pays tiers donne au marché cette orientation assez atypique pour le mois de septembre.