JA de Bourgogne Franche-Comté
Sur la même longueur d'onde

Le 6 avril 2016, le mariage sera officiellement célébré entre les JA de Bourgogne et ceux de Franche-Comté. Les deux structures font facilement la paire et se connaissent bien, ayant déjà longtemps travaillé ensemble. Rencontre avec Samuel Legrand, président des JA de Bourgogne, et Boris Verne, président des JA de Franche-Comté.
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Les JA Bourgogne Franche-Comté, ce n'est pas tout-à-fait nouveau…
Samuel Legrand : nous avons déjà travaillé ensemble et c'est un avantage de bien se connaître. La région Bourgogne Franche-Comté est grande, mais pas au point que cela devienne un obstacle au bon fonctionnement de l'ensemble. Pour mettre tous les atouts de notre côté, nous adaptons notre organisation en conséquence, avec deux responsables Installation qui travaillent le sujet depuis le mois de juin et la volonté de renforcer les liens entre les réseaux départementaux et le niveau régional.
Boris Verne : nous travaillons en commun sur cette fusion depuis plusieurs mois et nous sommes prêts, organisés et en ordre de bataille. Nos conseils d'administration se déroulent déjà en commun depuis juin. Le conseil d'administration qui siégera après la fusion devra être pleinement efficace, c'est le moteur de notre organisation. Le plus difficile comme toujours, c'est de regarder devant et pas derrière. C'était bien avant, mais les deux réunis, nous allons donner le meilleur de nous-mêmes.

Qu'est-ce qui vous rassemble aujourd'hui et quelles sont vos ambitions pour demain ?

S. L. : notre objectif commun, c'est l'installation et même si les programmes régionaux d'accompagnement conduits en Bourgogne et en Franche-Comté sont différents, nous allons faire en sorte qu'ils se rejoignent et que le lissage s'effectue par le haut.
Nous avons aussi en commun "Avenir-Formation", c'est un espace de formation et d'information essentiel pour tous les jeunes qui ne doivent pas hésiter à s'y engager. Notre projet politique est en cours de construction, techniquement en avril, pour la fusion, tout sera au point.
B. V. : les spécificités territoriales révèlent aussi quelques différences : en Franche-Comté, les installations dans la filière Comté se font plutôt sous une forme sociétaire, en Gaec familial, en diversification aussi et en filière courte. En élevage allaitant en revanche, les problématiques sont transversales à celles du grand bassin allaitant. En Bourgogne comme en Franche-Comté, les installations hors cadre familial représentent la moitié des installations, c'est important et cela nécessite un accompagnement particulier.

Peut-on encore installer à n'importe quel prix ? Comment assurer la pérennité des installations dans un contexte où la rentabilité reste insuffisante tandis que la valeur du capital est élevée ?

S. L. : notre volonté, c'est de soutenir les projets en ne laissant personne de côté. Sur l'installation, les JA bénéficient d'une véritable légitimité reconnue au sein des chambres d'agriculture comme des collectivités territoriales et nous représentons grâce à cela une vraie force de proposition. Les installations doivent se faire dans un contexte d'exploitation viable et vivable. La dimension économique est importante, mais la dimension humaine l'est tout autant. Il n'est pas question d'imposer un modèle. Chacun doit définir son propre modèle, en définissant ses propres conditions de viabilité et de vivabilité en fonction de ses aspirations personnelles. Maintenant, sur la transmission, il faut parvenir à faire mieux coïncider la valeur de revente avec la valeur de rentabilité. On ne peut pas ignorer non plus que certaines difficultés dans l'installation viennent aussi de la concurrence entre les hommes. L'installation comme la transmission nécessitent une véritable préparation en amont et un accompagnement renforcé.
B. V. : il faut oser dire quand un projet ne tient pas la route, bien évaluer les coûts par rapport à la rentabilité d'un système. Pour le financement des installations, nous n'écartons aucune solution a priori, même le recours à des capitaux extérieurs est envisageable, à condition que l'exploitant reste maître de ses décisions et maître chez lui. Sur le grand territoire de Bourgogne Franche-Comté, il y a de la place pour des projets différents dans des domaines d'activités tout aussi différents. La force des JA, c'est justement notre ouverture à toutes les agricultures. Mais si le potentiel est important en matière d'installation, ne serait-ce que par la pyramide des âges, la transmission reste une vraie problématique. Notre credo, c'est d'installer des hommes sur chaque territoire, sans modèle imposé, pour produire et ramener de la valeur ajoutée sur ce territoire.

Que diriez-vous pour engager des jeunes agriculteurs à vous rejoindre ?

S. L. : si demain, on veut que des jeunes continuent de s'installer sur les territoires, il faut que certains fassent le choix de s'engager dès aujourd'hui. Les générations qui nous ont précédé ont construit, elles ont investi, il faut s'assurer de transmettre le flambeau en s'investissant à son tour.
B. V. : les acquis ne viennent pas tout seul. Pour avancer, il faut sortir de son exploitation et de son cercle, s'ouvrir au monde. Les JA permettent tout cela en donnant aux jeunes les moyens techniques et humains d'assumer leurs responsabilités de chef d'entreprise.




Les prochaines échéances


6 et 7 janvier 2016 : Université régionale Bourgogne Franche-Comté, largement ouverte à tous.
1er avril : assemblée générale des JA de Saône-et-Loire à Buxy.
6 avril : assemblée générale constitutive des JA de Bourgogne Franche-Comté, en Côte d'Or. Election d'un bureau et du président de JA BFC. 31 mai, 1er et 2 juin : 50e Congrès national des JA à Mâcon, en Saône-et-Loire, qui validera les nouvelles organisations régionales.