Tendance commerciale semaine 8
Les marchés à la loupe

Publié par Cédric Michelin
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Chaque semaine, pour comprendre et prendre les bonnes décisions, retrouvez l'analyse des marchés animaux, les tendances de la semaine et une analyse pointue des différents marchés animaux. Le rendez-vous à ne pas manquer.
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Bovins de boucherie
L’agriculture reste au centre de l’actualité avec des éleveurs toujours très mobilisés à la veille du Salon de l’Agriculture. Malgré les multiples annonces d’aide et d’allégement de charge, la principale revendication sur le relèvement des prix payés à la production n’est toujours pas entendue des industriels. Si un certain nombre d’éleveurs voulaient un boycottage du Salon, d’autres considèrent en revanche que cette manifestation est un lieu privilégié pour la communication envers le grand public des villes, laquelle revêt une grande importance surtout en ces périodes... La relance par la consommation de produits français sera un des chalenges de ce salon car, face à la baisse constante des achats des ménages, l’image de la qualité accompagnée par d’un drapeau tricolore devra démontrer une foi de plus le savoir-faire des éleveurs.
Pour donner plus de relief à la qualité de nos produits, d’autres manifestations jouant sur la partition de la qualité et du terroir sont en cours de préparation. Tous les opérateurs sont dans les “starting block” pour le démarrage des concours d’animaux de boucherie de haute qualité de Pâques. Les éleveurs préparent leurs animaux pour la présentation aux jurys et les acheteurs affinent leurs carnets de commandes. Les 17 concours soutenus par la Fédération nationale des concours d’animaux de boucherie de haute qualité ont débuté le week-end dernier à Saint-Pourçain-sur-Sioule et finiront le 14 mars à Rouen, sans oublier Autun et Romenay dans notre département. Avec les nombreuses manifestations qui se dérouleront en parallèle à ces concours, ce seront plus de 4.500 bovins haut de gamme qui seront mis à la vente dans les quinze prochain jours.
Sur les marchés, l'activité commerciale reste tendue dans les animaux de race à viande. Les abatteurs ont peu de besoins face à une consommation atone dans la viande rouge, toujours sous les feux de l’actualité du fait de certains abattoirs indélicats avec le bien-être animal, avec des images honteuses. Les ventes de morceaux piècés sont en perte de vitesse alors que la demande est plus ferme dans la viande hachée à l’approche de la fin des vacances d’hiver. La tendance est au maintien des prix pour les femelles haut de gamme avec des disponibilités suffisantes avec les besoins du marché. Peu de changement dans les femelles charolaises et limousines de qualité bouchère. La commercialisation est un peu plus régulière dans les réformes allaitantes de choix secondaire et bas de gamme avec un meilleur équilibre offre/demande. En réformes laitières, la réduction des volumes livrés dans les abattoirs oblige les industriels à revoir leurs positions et à concéder les premières plus-values dans les frisonnes et les montbéliardes pour faire fonctionner leurs unités de transformation. Les besoins en steak haché frais seront déjà plus réguliers pour les zones qui ont repris l’école, avec des cantines et des cuisines centrales qui seront de plus en plus sollicitées pour servir de la viande française. En jeunes bovins, la tendance est au maintien des prix avec des volumes encore suffisants pour la demande. La réduction de l’offre ne devrait pas intervenir de façon significative avant Pâques. Les JB italiens sont stables dans les charolais et les limousins. La tendance est positive dans les JB laitiers et mixtes.

Bovins d’embouche et d’élevage
L’activité commerciale se détend avec des engraisseurs qui présentent des besoins de rotation et des herbagers de plus en plus présents sur les marchés malgré la morosité qui perdure dans la viande. Les transactions sont plus régulières avec une fermeté des prix dans le bon bétail maigre d'herbage. Les vaches de gabarit destinées à l'embouche se valorisent sur les bases de la viande. La demande est soutenue pour les laitières à herbager.

Broutards
La demande pour la repousse, l’export sur l’Italie, l’Allemagne ou l’Espagne entretiennent un flux commercial régulier alors que les sorties restent modestes. L’équilibre offre/demande dans les sujets les plus lourds permet de maintenir les prix dans une ambiance plus calme à l’export sur l’Italie (sortie d’été). Dans les femelles, la vente est régulière pour les bonnes laitonnes charolaises lourdes ou indemnes d’IBR. La tendance reste lourde dans les ordinaires avec un marché espagnol peu dynamique.

Veaux d’élevage et d’engraissement
Le commerce est fluide avec des tarifs qui se tiennent dans les veaux frisons convenables. Dans les montbéliards, les lourds restent demandés à l’export sur l’Espagne, mais la vente est plus calme dans les standards face aux manques de place pour les sorties estivales. Les échanges demeurent réguliers dans les montbéliards ou les croisés laitiers convenables. Le commerce est calme, mais les tarifs se maintiennent dans les bons veaux limousins, charolais ou croisés (charolais/blanc bleu ou montbéliards) bien conformés.

Ovins
Les ventes sont peu soutenues dans le secteur Aval et les fortes sortie de Lacaunes pèsent sur la tendance. Les cours des agneaux laitons se maintiennent, mais le placement est reste difficile dans les gris. En brebis, la vente est calme avec des prix stables.

Porcs
L’offre et la demande sont à l’équilibre sur le marché européen, ce qui entraîne une stabilité du prix à 1,109 € sur le Marché du porc breton, toujours très, très en-deçà des coûts de production...