Tendance commerciale semaine 09-2017
Les marchés à la loupe

Chaque semaine, pour comprendre et prendre les bonnes décisions, retrouvez l'analyse des marchés animaux, les tendances de la semaine et une analyse pointue des différents marchés animaux. Le rendez-vous à ne pas manquer.
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Bovins de boucherie
Le Salon de l’Agriculture occupe le devant de la scène, avec le défilé des candidats à la présidence de la France. Chacun y va de sa déclaration de soutien, reste que personne ne donne clairement de ligne directrice sur l’agriculture pour les dix ou vingt prochaines années… ni même pour la Pac d’après 2020. Devons-nous continuer à produire pour nourrir le monde dans un contexte où la guerre des prix n’est pas un vain mot (lire encore en page 2 de cette même édition) ou devons-nous produire pour nourrir son voisin avec une recherche de proximité et de qualité qui primera alors sur le prix ?
Sans courage politique, cette filière devra naviguer au gré des crises, avec une érosion permanente de ses membres, notamment du côté des éleveurs. Les installations sont en effet très loin de couvrir les départs en retraite ou les cessations. Le premier frein reste le volet financier avec des banques de plus en plus frileuses et en recherche de garanties de plus en plus importantes au regard de l’évolution de ces dix dernières années.
Ce Salon 2017 renvoie des images très contrastées entre les producteurs déprimés qui crient leur détresse, des hommes qui continuent d’innover souvent dans des marchés de niche pour se sortir de l’ornière. Même si les méthodes sont très fortement décriées par les professionnels, le bien-être animal devient un sujet récurrent. La vente directe gomme souvent la relation à la mort de l’animal. Sa montée en puissance offre un meilleur retour économique au producteur en réduisant les intermédiaires, mais ce mode de travail n’offre pas de solution aux grandes masses. La FNB maintien le cap dans la valorisation "Cœur de gamme", mais avec des écarts de valorisation qui font des envieux dans les campagnes et un prix qui ne correspond plus à la qualité dans les magasins où des filières qualité ont été mis en place. Le consommateur ne comprend pas l’affichage "viande Cœur de gamme" dans certains points de vente, d'où la communication nouvelle autour de la signature "Eleveur & engagé".
Sur les marchés, la modestie de l’offre permet une activité commerciale régulière, mais cette amélioration ne concerne que l’entrée de gamme. Les abatteurs peinent toujours à valoriser les morceaux nobles ce qui entraîne une vente calme avec des tarifs qui peinent à se maintenir pour les bonnes femelles charolaises. Les animaux de très bonne conformation finalisent leur préparation pour les nombreux concours d’animaux de boucherie qui débuteront dans quelques semaines en prévision des fêtes pascales. Dans les réformes allaitantes de choix secondaire, ce n’est pas la consommation qui facilite les échanges, mais des sorties peu abondantes et une demande des GMS, pour montrer leur engagement pendant le salon de l’agriculture envers les races à viandes. La qualité n’est pas toujours au rendez-vous quand on constate que ce sont les animaux d’entrée de gamme les plus recherchés. En réformes laitières, les besoins en steak haché frais sont plus réguliers pour la reprise complète de l’école, ce qui permet une fermeté des prix dans les vaches frisonnes et les montbéliardes. En jeunes bovins, le commerce est plus calme avec des sorties suffisantes pour satisfaire les besoins que ce soit sur la France ou à l’export. Le début du carême orthodoxe réduit les exports dans les avants vers la Grèce. Les tarifs restent fermes dans les JB mixtes et laitiers.

Bovins d’embouche et d’élevage
Les échanges sont réguliers dans le bon bétail maigre d'herbage (avec du gabarit pour mettre des kilos), mais les tarifs pratiqués restent contenus par ceux pratiqués dans la viande. Le tri reste marqué dans les vaches âgées.

Broutards
L’ouverture du marché export vers Israël, ajoute une nouvelle destination hors UE à nos broutards. Le marché reste actif avec des débouchés pour chaque catégorie de mâles à condition qu’ils soient convenablement vaccinés. La tendance reste positive dans les mâles de moins de 350 kg et se stabilisent dans les lourds. Les mâles convenables non-vaccinés trouvent preneur pour la repousse. La marchandise commune trouve preneur sur l’Espagne. Dans les femelles, la demande est normale pour les bonnes laitonnes lourdes à destination de l’Italie, mais également dans les plus légères à condition qu’elles soient vaccinées. Le placement reste calme dans les ordinaires avec une demande mesurée vers l’Espagne.

Veaux d’élevage et d’engraissement
Les besoins restent contenus pour des mises en place sur début août, mais le recul de l’offre et la nécessité de mettre en place du "Veau de France", obligent les intégrateurs à relever leurs prix pour se mettre au niveau de l’export vers l’Espagne. La tendance est positive dans les bons veaux frisons, abondances ou montbéliards. Les échanges restent tendus dans les croisés laitiers avec une qualité qui fait souvent défaut. Dans les bons mâles limousins, charolais ou croisés Blanc bleu ou jaunes, les tarifs se maintiennent dans les très bons. La tendance reste lourde dans les femelles ou dans les mâles plus communs.

Ovins
Les ventes sont peu soutenues dans le secteur Aval, avec des entreprises qui peinent de plus en plus à placer des agneaux sous signe de qualité face à une offre toujours pléthorique en lacaune. Les bons agneaux laitons bénéficient néanmoins de plus-value sur les marchés où l’offre est modeste. En brebis, les tarifs se maintiennent dans les bonnes, mais la vente est laborieuse dans les légères.

Porcs
L’équilibre offre/demande permet une stabilisation du prix à 1,397 € au Marché du porc breton sur un marché intérieur où la demande est plus calme. La faiblesse des prix sur le Nord de l’Europe demeure un frein l’évolution des prix.