Grandes cultures : Une fin de campagne céréalière 2016/2017 laborieuse

Grandes cultures : Une fin de campagne céréalière 2016/2017 laborieuse

Dans son bilan mensuel établi le 14 juin, FranceAgriMer a révisé à la hausse de 269 000 tonnes (t) le stock de report en blé tendre présent sur le marché en fin de campagne 2016/2017 pour le porter à 2,68 millions de tonnes (Mt), légèrement en-deçà de la moyenne quinquennale (2,7 Mt). Si les prévisions de ventes de blé vers nos voisins européens sont ajustées à près de 5,9 millions de tonnes (+ 135 000 t par rapport au mois de mai) en raison notamment d’une demande forte du Royaume-Uni, les exportations vers les pays tiers sont revues à la baisse de 200 000 t à 5 Mt. Un résultat décevant au regard de celui enregistré au cours de la campagne précédente (12,6 Mt). « Les objectifs de vente vers l’Asie ne se sont pas concrétisés en mai », explique Olivia Le Lamer, adjointe au chef de l’unité « grains et sucre » au sein de la direction Marchés, études et prospective de FranceAgriMer.

L’orge plébiscitée par l’alimentation animale 

Sur la base des statistiques douanières des dix premiers mois de la campagne 2016/2017 et d’estimations de bateaux partis des ports français en mai, la baisse des exportations en un an atteignait début juin 54 % à 4,5 Mt. Les embarquements vers l’Algérie, première destination du blé tendre français, chutaient également de 54 % à 2 Mt et celles vers le Maroc de 51 % à 1,2 Mt. Concernant les autres postes du bilan blé tendre, FranceAgriMer a majoré en un mois les importations de 50 000 t à 900 000 t et minoré les incorporations par les fabricants d’aliments du bétail de 100 000 t à 5,4 Mt. Ces mêmes fabricants ont plébiscité l’orge en fin de campagne, ses perspectives d’utilisation passant à 1,6 Mt (+ 100 000 t par rapport au mois dernier). C’est 600 000 t de plus que lors de la campagne précédente. Les prévisions de ventes vers l’Union européenne sont quasi inchangées à près de 2,8 Mt (- 21 000 t) alors que les exportations d’orges vers les pays tiers sont maintenues à 2,4 Mt au vu des flux toujours soutenus constatés vers l’Arabie saoudite. Reste que les embarquements d’orges effectués sur les onze premiers mois de la campagne (dix mois douaniers et embarquements de mai), sont en repli de 49 % par rapport à l’an dernier. FranceAgriMer a rehaussé la collecte de 40 000 t à 8,6 Mt et les importations de 20 000 t à 90 000 t. Dans ces conditions, l’organisme public prévoit un stock de report en orge en légère baisse de 19 000 t à 974 000 t, niveau en dessous de la moyenne quinquennale (1,16 Mt).

Bilan du maïs alourdi 

Concernant le maïs, FranceAgriMer a diminué en un mois son estimation de collecte de 34 000 t à 9,75 Mt. Ses prévisions de ventes vers l’Union européenne sont également revues à la baisse (- 177 000 t) à 4,1 Mt. A contrario, 20 000 t de maïs devraient être absorbées en plus par l’amidonnerie pour un total porté à 2,24 Mt. Pas de changement en revanche pour les exportations pays tiers (200 000 t), les utilisations par les fabricants français d’aliments du bétail (2,3 Mt) et la semoulerie (140 000 t). Au final, le stock de report présent sur le marché a été alourdi de 123 000 t à 2,28 Mt, niveau bien inférieur (- 272 000 t) à la moyenne des cinq dernières campagnes. A l’inverse, FranceAgriMer a révisé à la baisse son estimation de stock de blé dur présent sur le marché en fin de campagne : - 25 000 t à 131 000 t. Les prévisions d’exportations à destination de l’Europe sont portées à 730 000 t (+ 10 000 t) alors que les incorporations par les fabricants d’aliments du bétail sont minorées de 20 000 t à 30 000 t.