Bovins charolais
Faire face à la sécheresse

La question de l’alimentation hivernale des bovins charolais se pose d’autant plus dans nombre de fermes que les stocks ont été quantitativement et qualitativement affectés par la sécheresse estivale. Pour faire face, encore faut-il connaître ses stocks fourragers pour l’hiver 2015/2016.
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Les conditions climatiques défavorables de cette année 2015 n’ont pas permis de constituer suffisamment de stocks hivernaux dans la majeure partie des exploitations. Associée à la redistribution de fourrages au pré, cette pénurie de récolte nécessite - avant de débuter la période hivernale - de faire un point précis de ses stocks. Il faut aussi déterminer les besoins des animaux pour quantifier, dès l’entrée de l’hiver, un éventuel déficit en fourrages.
Sur le site internet de la chambre d’Agriculture de Saône-et-Loire : www.sl.chambagri.fr, sur la page d’accueil, nous proposons une aide pour évaluer au mieux les stocks dont chacun dispose à l’entrée de l’hiver mais aussi les stocks en tonnes de matière sèche qui seront nécessaires pour nourrir les animaux. En comparant les stocks et les besoins, chacun peut ainsi mieux appréhender un éventuel déficit en fourrages à combler sur son exploitation.
Plusieurs cas de figure peuvent se présenter en comparant les besoins des animaux et les stocks dont on dispose :
1. Si le total des stocks est supérieur ou égal aux besoins des animaux : il faut alors simplement équilibrer les rations avec des concentrés en fonction de la valeur alimentaire de la ration de base distribuée. Le maïs ensilage doit être plutôt réservé aux bovins à forte croissance, en repousse ou en finition.
2. Si le total des stocks est inférieur aux besoins des animaux : selon le déficit qui sera observé, les solutions qui devront être envisagées seront différentes.
a. Si le déficit est compris entre 10 et 20 % des besoins des animaux
Il est alors possible de procéder à un achat de fourrages pour combler le déficit en matière sèche puis d’équilibrer les rations avec des concentrés.
Une deuxième solution peut être envisagée dans ce cas de figure : restreindre l’apport de fourrages aux bovins en couvrant 80 % des besoins journaliers préconisés, la couverture du déficit alimentaire sera alors assurée par des apports supplémentaires de concentrés.
b. Si le déficit est compris entre 20 et 40 % des besoins des animaux
Dans cette situation, l’achat de fourrages est indispensable soit pour ramener le déficit fourrager à "0", soit pour ramener le déficit à 10-20 % des besoins et pouvoir appliquer les solutions citées au point a).
c. Au-delà de 40 % de déficit
Lorsque le déficit en fourrages dépasse 40 % des besoins des animaux, alors une réflexion plus globale sur la stratégie à mettre en œuvre (achats de fourrages, ventes d’animaux, trésorerie disponible…) doit être envisagée. Dans ce cas, il est préférable de contacter votre conseiller pour vous aider dans vos choix.

A retenir...



Quelle que soit la situation, il est important de détecter rapidement les vaches vides pour les commercialiser plus tôt, les mettre en finition rapidement.

Dans tous les cas, si les stocks le permettent, la paille servant à l’alimentation doit être distribuée, après rééquilibrage par un apport de concentrés, aux animaux en état, à faibles besoins et à forte capacité d’ingestion. C’est par ordre de priorité : les vaches avant vêlage, puis les vaches après vêlage, puis les génisses de 2 ans lourdes.

La paille est à éviter sur des génisses de 1 an à faible capacité d’ingestion.