Ensilages de maïs 2015
Impactés par la sécheresse

Alors que les ensilages sont terminés depuis quelques semaines, l’ouverture des silos approche avec les interrogations sur les valeurs de ces ensilages marqués par la sécheresse. Eléments de réponse…
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Les effets de la sécheresse et de la canicule diffèrent selon le stade de végétation auquel ces épisodes se sont manifestés. En effet, le "stress hydrique" perturbe la floraison et la fécondation, réduisant donc le développement des épis. Quant au stress "thermique", il s'est rajouté au stress "hydrique"… Les températures caniculaires amènent de fait la plante à consommer ses sucres pour survivre et entraînent une lignification de la tige. Les feuilles "brûlées" pénalisent davantage l'appétence que la valeur énergétique.

Des valeurs énergétiques variables



Le maïs "Sécheresse" a une valeur énergétique variable selon son stade, son aspect à la récolte et sa teneur en grains. La pauvreté en grains et la dessiccation servent à évaluer la valeur énergétique (voir tableau 1). Les maïs "grillés" sont ceux présentant des tiges et feuilles sèches du haut en bas de la plante.

Une ingestion diminuée



Par comparaison avec les maïs normaux, l'ingestion de ces maïs sera diminuée de :
- 15 à 25 % pour les maïs sans ou avec peu de grains ; parmi ceux-ci, les maïs les plus verts (< 25 % MS) et les plus desséchés (> 30 % MS) seront les plus pénalisés ;
- 10 à 20 % pour les maïs manquant de grain. Le même effet de la teneur en MS à la récolte que précédemment est attendu ;
- 0 à 10 % pour les maïs à épi presque rempli.

Une complémentation plus importante à prévoir



La moindre valeur énergétique de ces maïs peut-être corrigée par l'utilisation de céréales. Le maïs grain peut être utilisé en remplacement du blé dans les rations à plus de 30 % de concentrés.
Pour les taurillons, l'apport de céréales se fera sur la base de la teneur en grain du maïs en supplément du plan de complémentation en céréales pratiqué avec des maïs normaux (voir tableau 2).
Le rumen doit valoriser un fourrage fréquemment plus riche en parois. La complémentation azotée doit être assurée en veillant particulièrement à éviter tout déficit entre PDIN et PDIE pour maximiser le développement des microbes de la panse.
Pour déterminer la valeur de ces ensilages de mais atypiques, l’analyse reste le moyen le plus précis et le plus fiable.