Tendance commerciale semaine 48
Les marchés à la loupe

Chaque semaine, pour comprendre et prendre les bonnes décisions, retrouvez l'analyse des marchés animaux, les tendances de la semaine et une analyse pointue des différents marchés animaux. Le rendez-vous à ne pas manquer.
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Bovins de boucherie
La dépression commerciale prend de l’ampleur à une période où la consommation des ménages est traditionnellement peu soutenue. La chute des ventes dans les GMS est impressionnante et impacte directement la base de la filière. Nul besoin d’émission télévisuelle “à charge” contre la consommation de viande pour ternir un tableau déjà très sombre. Ces idéalistes qui ne se rendent même pas compte du mal qu’ils font à des éleveurs qui se donnent pourtant beaucoup de mal à produire de la viande de qualité souvent à base d’herbe. Le plus grave, c’est le silence et l’absence de réaction des éleveurs qui, pour certains d’entre eux, n’ont plus la force de se battre...
Cette situation est assez inquiétante à la veille des concours d'animaux gras de fin d’année. La viande trouvera-t-elle une place de choix sur les tables des réveillons ? Les commandes en viandes festives pour les fêtes de fin d’année ne sont pas très importantes pour le moment. Les grandes enseignes profiteront-elles de l’image renvoyée par cette viande de surchoix pour relancer leur vente ? Les concours ont débuté avec une activité assez régulière, pour des tarifs en accord avec ceux de l’an passé à Torigni-sur-Vire (50), Montmarault (03) ou Nancy (54). Les volumes vont s’accentuer sur les deux prochaines semaines avec le Festival du Bœuf à Charolles (71), Parthenay (79), Evron (53), Cholet (49), Carentan (50), Rabastens-de-Bigorre (65), Livarot (14), Arras (62) ou encore Laissac (12), sans compter les très nombreux petits concours locaux. Plus de 3.000 animaux seront ainsi offerts à la vente face à la tension observe ces dernières semaines sur le marché de la viande.
Sur les marchés, la vente des animaux est de plus en plus difficile face à des abatteurs déjà largement couverts en direct et qui ont déjà du retard dans leurs tueries. Les tarifs se dégradent dans les viandes haut de gamme, malgré des sorties limitées avant les concours. L’ambiance commerciale est morose et si les bonnes génisses de qualité bouchère résistent à la baisse, les tarifs se replient dans les jeunes vaches charolaises viandées. C'est dans les génisses et les réformes allaitantes de conformation “R” que les écarts de valorisation sont les plus marqués avec des industriels qui accentuent la pression dans le centre du pays où les sorties sont plus abondantes avec des animaux souvent juste en finition après l’épisode de sécheresse de cet été. Dans les laitières, les disponibilités demeurent largement suffisantes avec un report des semaines précédentes. Les besoins des industriels sont réduits suite aux attentats et à la chute des ventes dans les magasins. Les tarifs sont malmenés dans l’ensemble des vaches holsteins et montbéliardes. En jeunes bovins, l'activité commerciale ne peut bénéficier de la détente liée au recul de la production face à la chute de la consommation en Italie comme en France.
Bovins d’embouche et d’élevage
Le mauvais commerce de la viande freine sérieusement les acheteurs et la décision de supprimer une PCR à l’entrée des animaux dans la ZI (en provenance de la ZR) ne changera pas grand-chose au regard de la déprime commerciale dans la viande. Cette décision arrive un peu tard...
Broutards
L’engorgement du marché italien qui ne parvient pas à libérer de la place au regard de la chute de la consommation provoque une nouvelle tension sur le marché du broutard lourd. Les 300 à 380 kg vaccinés se vendent avec plus de régularité pour la repousse ou pour la mise en ateliers d’engraissement avec des tarifs qui se montrent intéressants pour les engraisseurs. Les animaux non-vaccinés mis à la vente peinent à trouver preneur sur le marché intérieur. La commercialisation est laborieuse dans les plus de 400 kg, avec trop de disponibilités pour un marché saturé à l’export. Dans le domaine des femelles, le commerce est exsangue, faute de débouchés suffisants avec des tarifs souvent malmenés.
Veaux d’élevage et d’engraissement
Le commerce est dépressif sur de nombreux marchés avec des intégrateurs qui limitent leurs rentrées qui correspondent aux sorties de Pâques. Les tarifs sont revus à la baisse dans les abondances, holsteins ou montbéliards convenables. Les très bons montbéliards se maintiennent sur un commerce réalisé principalement le lundi. Les veaux légers ou maigreux n’ont plus de valeur commerciale et se dégagent sur l’Espagne à vil prix. Dans les charolais ou les croisés montbéliards lourds et de bonne conformation destinés aux labels, le commerce est assez régulier pour des tarifs stables. Le tri est en revanche plus sévère dans les veaux de race à viande ou croisés de moyenne conformation ou plus légers.
Ovins
La modestie de l'offre freine la pression des acheteurs dans les agneaux sur un marché où la demande est atone faute de consommation. La vente est calme pour les brebis avec des tarifs sans changement.
Porcs
La tendance reste lourde avec une consommation qui subit, là aussi, le contre-coup des attentats. Les abattoirs disposent de suffisamment d'offres et les salaisonniers ne se bousculent pas à l’achat face aux disponibilités et la forte concurrence qui sévit sur le marché européen. Toujours pas de référence sur le Marché du porc breton où les conditions n'étaient pas réunies pour dérouler la séance de vente de jeudi dernier. Il n'y a donc toujours pas de cotation officielle, et le tarif appliqué aux éleveurs semble tourner autour de 1,100 €...