Confrérie des Vignerons de Saint-Vincent Mâcon
De dignes représentants

Publié par Cédric Michelin
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Le 20 octobre à la Maison mâconnaise des vins, la Confrérie des Vignerons de Saint-Vincent Mâcon présentait ses nouveaux costumes, lesquels servent à représenter le vignoble lors d’événements festifs. L’occasion de remercier les généreux donateurs pour cette digne "garde-robe". Le signe d’une proximité nouvelle avec la filière viticole qui croit, encore et toujours, en la tradition des confrères vignerons.
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1950 il y a 66 ans. C’est l’année de naissance de la Confrérie vineuse sur le secteur du Mâconnais. Mais c’était aussi l’âge qu’avaient certains costumes... Les premiers datant de cette époque tandis que d’autres s'ajoutaient au fil des ans. « Cela donnait un mélange de coupes, de couleurs, de tâches de vins… peu homogènes et surtout peu dignes de ce qu’elles représentent », explique Bernard Bénas, le Grand Maître de la confrérie. Aussi, l’idée de renouveler la totalité des costumes et de « moderniser» sobrement l’habit fit-elle peu à peu son chemin. Aux mesures de chaque confrère, l’habit de velours est - bien que doublé - plus léger, plus souple, se fermant mieux, avec un rouge vif et des dorures… Le chapeau revêt, quant à lui, le nouvel l’écusson de Mâcon, ville et AOC.
Pas question dans le cadre de ce renouvellement de ne pas faire appel au savoir-faire français. Les vingt robes commandées sont fabriquées en France, à Feyzin dans le Rhône. L’Artisan Costumier, l'entreprise retenue, est un spécialiste des habits traditionnels et confectionne des robes pour la magistrature ou le corps ecclésiastique. Les tissus sont eux aussi français, tout comme les cordons venant de Saint-Etienne.

De généreux donateurs


A la différence d’autres confréries, les intronisés n’ont pas à acheter leurs costumes. La cotisation est de seulement de 20 €/an. Restait donc à régler le budget et, pour ce faire, la Confrérie des Vignerons de Saint-Vincent Mâcon s’est rapprochée de la filière, laquelle a répondu par la positive. Ainsi, en à peine deux mois, 75 % du financement était assuré.
« Un beau gage de reconnaissance », remercie la Confrérie, dont le président est ravi de ce rapprochement symbolique avec la filière viticole locale. Plusieurs ODG ont ainsi participé : l’Union des producteurs de vins Mâcon (UPVM), les ODG Viré-Clessé, Saint-Véran, Pouilly-Fuissé, sans oublier les crémants de Bourgogne (UPECB). Le monde économique et coopératif s'est, lui aussi, associé, notamment les caves de Clessé, de Lugny, de Prissé, d'Azé et de Charnay-lès-Mâcon. Quant aux organisations professionnelles agricoles, elle se sont aussi jointes à ce projet à l'exemple du BIVB, de la chambre d’Agriculture de Saône-et-Loire ou encore du Comité des concours, foires et salons de Mâcon. Enfin également, plusieurs autres sociétés, assez inattendues, comme la SARL Delta McDonald’s de Mâcon et la société Carpostal de Mâcon, se sont associées à la dynamique. La liste est complète avec les aides annuelles du Conseil départemental de Saône-et-Loire et celles de la Mairie de Mâcon. D’ailleurs, André Accary et Jean-Patrick Courtois, respectivement président et maire desdites institutions, étaient venus témoigner en personne de leurs soutiens à la filière viticole. Le restant dû a pu être financé par les ressources provenant de l’organisation des trois Grands chapitres annuels qu’organise la confrérie, lors de la Saint-Vincent, pour le Ban du printemps et au consul de Paris, dans un restaurant au dessus du Clos des vignes de Montmartre.

La Culture du vin en partage


La raison d’être de la société repose sur deux idéaux de solidarité et de promotion. Aujourd’hui, la Confrérie des Vignerons de Saint-Vincent perpétue cette tradition en France et dans le monde entier. « Nous faisons entre quinze et vingt sorties par an pour des associations, des entreprises, pour des visiteurs étrangers ou dans les consulats », rappelle Bernard Bénas. Et cela représente en tout entre cinquante et quatre-vingt intronisations chaque année. A cette occasion, chaque impétrant reçoit notamment un Tastevin en argent, poinçonné pour sa qualité reconnue par la joaillerie, dont la poucette est aux emblèmes de la confrérie. Ce dernier symbolise le vignoble du Mâconnais et l’influence des moines, tout particulièrement ceux de l’abbaye de Cluny.
C’est dans cet esprit de promotion que les confrères se dévouent à  la cause des appellations du Mâconnais et portent haut et fort les couleurs rouge et or de son vignoble. Quatre consulats étrangers témoignent de cette ferveur aux Etats-Unis d’Amérique, au Québec, au Canada et en Suisse. Des moments de partage autour d’une culture du vin unique et historique qui permettent de tisser bien des liens d’amitié.