Adrien Hermann
Tambourguignons et fier de l’être !

S’appuyant sur son expérience de musicien professionnel, Adrien Hermann a choisi de se lancer dans la confection de tambours à doubles peaux naturelles tendues par un système de cordage.
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Ayant grandi dans une famille de musiciens, Adrien Hermann a toutefois dû attendre ses seize ans pour trouver sa voie : les percussions africaines entre djembe et doums. « Cela m’a plus instantanément ». Bien qu’il décroche un BTS de géomètre topographe, il décide d’intégrer en 2003 le groupe Kaophonic Tribu, une formation au sein de laquelle il évoluera jusqu’en 2007. Durant cette période, il participe à l’enregistrement du CD Les perches du Nil de Dan Ar Braz. Dans une certaine continuité musicale, il constitue dès 2007, avec d’autres membres de Kaophonic Tribu, Maïnomenos. Parallèlement à cela, Adrien suit une formation de percussions classiques entre claviers, timbales, caisse-claire… au Conservatoire à rayonnement régional de Chalon-sur-Saône. « Cela m’a permis de m’ouvrir à de nouveaux horizons musicaux ». En outre, il apprend de manière autodidacte le hammered dulcimer (percussion sur cordes) tout en rejoignant le groupe de musique irlandaise O’.

Le goût du travail bien fait


Changement radical de cap en 2012 puisqu’il intègre Voies navigables de France, VNF, comme saisonnier de mai à octobre. Un choix qui lui permet de mener à bien différents projets qu’il a en tête. Cela débouche, en 2014, sur la création des Tambourguignons. Après de longs mois de réflexion et d’expérimentation « car il m’a fallu environ deux années pour trouver la bonne formule », Adrien Hermann réussit à parfaitement maîtriser la conception d’une large gamme de tambours à doubles peaux naturelles tendues par un système de cordage. « Je préfère les peaux naturelles, qu’elles soient de chèvre ou de vache. Dans le futur, j’aimerais me former à la tannerie ». La gamme principale est constituée de tambours allant de 25 centimètres de diamètre jusqu’à 120 centimètres. Ses instruments sont le fruit d’un métissage entre les différentes percussions qu’il a étudiées lors de ses formations musicales : « percussions classiques » et « africaines ». Les fûts s’apparentent à des fûts de batteries, grosses caisses/grosses caisses symphoniques montés de manière traditionnelle. Les fûts n’étant pas taillés dans la masse, il n’est pas nécessaire d’abattre des arbres centenaires pour la fabrication des plus gros tambours. De plus, les instruments obtenus présentent un avantage non négligeable en terme de poids puisqu’un tambour de 120 centimètres de diamètre et de 50 centimètres de profondeur pèse près de 40 kilogrammes. « J’ai sans cesse l’ambition de m’améliorer et de progresser car je suis quelqu’un de perfectionniste ».

Made in Burgundy


Fabriqués de manière artisanale à Baudrières, ces tambours présentent un caractère unique. Quant aux tarifs, ils oscillent entre 380 € et 1.700 €. « J’ai déjà un magasin parisien qui a pris deux de mes tambours. J’espère pouvoir en fabriquer une vingtaine chaque année car je souhaite faire des produits de qualité. Il n’y a jamais deux fois le même instrument ». Pour aller jusqu’au bout de sa démarche, Adrien Hermann conçoit avec Didider Lacroix des baguettes adaptées à ses tambours. Alors que la commercialisation n’a débuté que depuis quelques mois, le jeune homme fourmille de projets, à commencer par des stages de tambours ouverts à tout le monde, quel que soit le niveau. Il souhaite aussi continuer à produire quelques clips originaux que l’on peut déjà apercevoir sur le web. « J’aimerai bien que quelques grands des percussions puissent y participer dans le futur ». Avec, enfin, l’envie de constituer un groupe avec un ensemble de percussionnistes.

Un CD Immortels


Lorsque l’on écoute le premier titre de son album, on est tout de suite bluffé. Car le garçon a un vrai talent de compositeur. Depuis 2011, Adrien Hermann consacre une partie de son temps à l’écriture d’un album intitulé Immortels. « L’écriture a été réalisée avec Pierre Corbi. Notre collaboration a été vraiment fructueuse ». Souhaitant présenter des titres particulièrement soignés, Adrien Hermann n’a pas hésité à faire enregistrer plusieurs morceaux à Budapest par l’orchestre de la radio de Hongrie en septembre dernier. Pour permettre la sortie de ce premier opus, un financement participatif vient d’être mis en place. Vous pouvez soutenir le projet en vous rendant sur www.mymajorcompany.com/immortels