Fédération des comités de foire
Contre vents et marées !

Contre vents et marées, les comités de foire agricole perpétuent la tradition en Saône-et-Loire. Cette année encore, les petits concours ont bien résisté aux multiples tempêtes en élevage. Signe que les éleveurs les plus passionnés ne baissent pas les bras.
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Malgré une année « très particulière », les concours adhérents à la fédération des comités de foires agricole de Saône-et-Loire se sont globalement bien tenus. Ce fut particulièrement remarquable en bovins charolais où les petits concours cantonaux s’en sont finalement mieux tirés que leurs homologues reconnus par le Herd-hook charolais. Il fallait pourtant du courage pour braver les tempêtes incessantes qui se sont abattues sur les éleveurs cette année. « Sécheresse sans précédent, chute des cours catastrophique, FCO… Trop c’est trop ! », résumait le président de la fédération, Roger Burtin. Dans ce contexte difficile, ce dernier rendait hommage à la ténacité et la persévérance des éleveurs qui sont allés participer à des concours, « avec même de la jeunesse parmi eux ! ». Admiratif, Roger Burtin ne cachait toutefois pas ses craintes quant à l’avenir du métier. « Ce sera quand même compliqué de se relever », synthétisait-il, inquiet.

Cent bovins et plus…


En dépit de ce contexte, la plupart des manifestations organisées par les comités de foire ont connu de belles affluences que ce soit en nombre de visiteurs ou en participants. A l’image de Saint-Pierre-de-Varennes qui, pour le 70e anniversaire de son concours de reproducteurs charolais, est parvenu à rassembler pas moins de 118 bovins. Un retour en force pour ce concours au passé glorieux qui avait pourtant connu des années difficiles dont il s’est brillamment relevé. De même pour le comité d’Issy-l’Evêque dont la foire ovine de juillet ne cesse de prendre de l’ampleur : 165 moutons charollais cette année. Issy-l’Evêque qui est aussi l’organisateur de la super finale des concours charolais non reconnus fin octobre : 109 animaux cette année. Dans ce trio de tête, on trouve toujours le concours de bétail gras de Pâques de Romenay avec ses 109 animaux de boucherie. Un concours reconnu par la fédération nationale des concours d’animaux de boucherie de haute qualité, durant lequel 85 % des bovins trouvent acquéreurs auprès de nombreux bouchers, supérettes, abatteurs de la région.

Ambiance festive


Au-delà du nombre d’animaux, ces rendez-vous sont aussi d’excellentes occasions de rassembler des foules au cœur des villages. A Cluny, si la foire de la Saint Martin ne réunit qu’une vingtaine de bovins multi-races ainsi qu’une cinquantaine de chevaux lourds, en revanche elle bénéficie d’un public hors du commun, faisant de cet évènement une véritable fête champêtre. Une ambiance qu’on retrouve à Tramayes pour la Sainte Catherine où pas moins de 550 repas ont été servis cette année ! Car le but de tous les comités organisateurs est aussi la convivialité. Du casse-croûte matinal offert, au dîner festif en soirée, éleveurs et visiteurs ne manqueraient pour rien au monde ces moments d’échanges, de partage…
Si certaines manifestations souffrent davantage que les autres, leurs comités ne se découragent pas pour autant. Tel est le cas pour Toulon ou Etang-sur-Arroux qui bien que n’atteignant pas les effectifs d’antan, continuent d’organiser leurs concours malgré tout. Mené depuis quelque temps par une équipe de jeunes dynamiques, le concours d’Etang a su évoluer en s’installant désormais le samedi. A Genouilly, les bovins ont été remplacés avec succès par des ovins. Il y en avait encore une centaine cette année et il s’est même vendu une trentaine d’agneaux.

Chevaux lourds : on s’adapte


La fédération des comités agricoles compte parmi ses adhérents deux concours de chevaux. Le concours de chevaux de selle de Blanzy comptait davantage de participants cette année. En revanche, les nouvelles sont moins bonnes du côté des chevaux de trait. Bien qu’il se soit tenu dans le cadre de la Fête de l’agriculture à Montcenis, le concours de chevaux de trait de Blanzy ne comptait que treize concurrents cette année… Pour Gilles Vailleau, président du concours et trésorier de la fédération, c’est le commerce très difficile en chevaux lourds et la baisse des aides qui en sont la cause. Menacés par une absence de débouché inquiétante, les éleveurs de chevaux de trait sont de moins en moins aidés pour les concours. Ce contexte a amené les organisateurs des concours de Blanzy et de Saint-Emiland à fusionner leurs deux manifestations, révélait Gilles Vailleau. A la place, ils organiseront désormais un seul et unique rendez-vous à Saint-Symphorien-de-Marmagne et le premier aura lieu le samedi 30 juillet prochain.

« Aider les comités à tourner »


« Le seul but de notre fédération est d’aider les comités de foire agricoles à tourner », rappelait Roger Burtin. Créée pour représenter l’ensemble des organisateurs de foires agricoles auprès du Conseil départemental, la fédération est à l’origine de l’aide du que fournit le département à ses onze adhérents. Elle est aussi l’interlocuteur du Crédit agricole qui offre un trophée pour la finale départementale. De même que le Crédit mutuel qui octroie une aide permettant de financer les coûteuses plaques des différents concours. Cette année, les comptes excédentaires de la fédération lui ont permis de redistribuer une subvention de 150 € à chacun des comités adhérents.