EARL Poillot-Boyer (21)
Un veau sans corne à Jalogny

Eleveuse de 130 mères charolaises à Vandenesse-en-Auxois, près de Pouilly (21), Lucie Poillot fournit des veaux à la station de Jalogny depuis quatre ans. Cette année, c’est un veau sans corne qui a été retenu par la station saône-et-loirienne.
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Située à quelques kilomètres seulement de Créancey (21), l’EARL Poillot-Boyer est impliquée depuis une dizaine d’années dans la station charolaise de Créancey. « A l’époque nous avions des bêtes plus typées Elevage et Créancey correspondait mieux à nos attentes que Jalogny », confie Lucie Poillot. Mais depuis quelques années, l’élevage qui engraisse la totalité de ses produits, a choisi de « remettre de la viande » dans son cheptel « parce que c’est mieux payé », justifie la jeune femme. Ce retour à une conformation plus bouchère l’a amenée à proposer des veaux à la station saône-et-loirienne. L’an dernier, l’un d’eux a été vendu 3.700 € à des acheteurs hongrois. En 2014, l’EARL Poillot-Boyer vendait son veau de Jalogny à un éleveur de l’Allier. « Les stations sont un bon moyen de valoriser nos bons reproducteurs », commente Lucie qui participe au recrutement des animaux de stations charolaises en Côte-d’Or.

Morphologie irréprochable


Cette année, c’est un veau sans corne que l’EARL Poillot-Boyer a eu de retenu pour Jalogny. L’élevage - qui insémine 60 % de ses femelles avec des semences testées - a utilisé son premier taureau sans corne il y a dix ans. Si les premiers produits manquaient de conformation, les choses se sont beaucoup améliorées depuis deux à trois ans, confie Lucie qui fait désormais naître une dizaine « de veaux sans corne très corrects », estime-t-elle. Pour preuve, l’éleveuse côte-d’orienne a une génisse retenue pour la vente aux enchères du Simagena en février prochain. Cette femelle d’élite sans corne est issue de l’une des meilleures vaches du cheptel. C’est le cas aussi du veau sans corne évalué à Jalogny. Sa mère est une fille de Snoopy et son père est Heaven P, un taureau hétérozygote de Gènes Diffusion.
Pour l’heure, le troupeau ne compte que quelques femelles sans corne en production. « Il faut que la morphologie suive », justifie Lucie qui ne conserve que les meilleurs sujets pour ne pas détériorer l’acquis génétique. Si elle n’aimerait pas que la race perde définitivement ses cornes, la jeune éleveuse voit cependant dans cette évolution un moyen de se libérer de l’acte fastidieux d’écorner, car l’écornage des petits veaux ne réussit pas à tous les coups et l’écornage adulte, « on n’aime pas le faire », avoue Lucie Poillot.