Mondial du charolais
La charolaise dans ce qu’elle a de meilleur

Le Mondial du charolais a pris fin vendredi dernier avec le concours national des veaux. Durant un peu plus d’une semaine, cet évènement a offert quelques belles opportunités d’échange à la filière charolaise. Face aux représentants charolais de quinze pays différents, la race a aussi su montrer ce qu’elle avait de meilleur, tant en terme de technicité, de dynamisme économique que d’esthétique.
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Vendredi dernier, le congrès Mondial du charolais prenait fin à Magny-Cours avec le traditionnel concours national des veaux, suivi de la vente nationale. Une semaine plus tôt, le concours national des adultes avait, durant trois jours, rassemblé pas moins de 850 bovins et près de 20.000 visiteurs (lire notre précédente édition en page GG). Au-delà de la vitrine charolaise, ce rendez-vous a créé une occasion unique de rassembler toute la filière et plusieurs problématiques essentielles en matière de débouchés ont pu être abordées. L’autre avancée de ce congrès aura porté sur le thème de l’efficacité alimentaire, fil rouge de la manifestation (lire encadré). Enfin, et ce n’est pas la moindre des retombée de cette semaine de festivité, la charolaise a fait montre de son rayonnement international, avec notamment la présence de 85 congressistes étrangers en provenance de quinze pays (Australie, Mexique, Amérique du Nord, Irlande…). Prise en charge par le Herd-hook, cette délégation cosmopolite a découvert la région et visité plusieurs élevages. Un périple qui ne pouvait éviter la Saône-et-Loire où ces amoureux de la race ont été reçus tour à tour au Marché de Saint-Christophe-en-Brionnais, puis à la Maison du charolais de Charolles, aux établissements Lagrost à Chérizet, à Elvanovia à Fontaines et dans l’élevage d’Hugues Pichard à Montceau-les-Mines (à lire dans un prochain numéro). Un voyage très studieux et didactique qui a permis aux éleveurs étrangers de prendre la mesure de la technicité et du dynamisme du berceau de race.

Trois prix d’honneur pour le 71


Le séjour s’est achevé vendredi dernier au siège du HBC avec le concours des veaux. Devant un public plus restreint, mais plus professionnel, la ferme du Marault réunissait le meilleur des reproducteurs charolais de l’année : environ 300 mâles et une soixantaine de laitonnes en provenance de vingt-cinq départements. Parmi les exposants, vingt-trois élevages de Saône-et-Loire présentaient près de 80 animaux.
Devant les représentants mondiaux de la race, les Saône-et-loiriens ont fait une belle démonstration de leurs talents avec pas moins de trois prix d’honneur (deux en mâles et un en femelles), deux premiers prix d’ensemble (mâles et femelles) et une quinzaine de premiers prix. Sur la quarantaine de veaux en lice pour la finale des prix d’honneur, les élevages de Saône-et-Loire en détenaient le tiers et plusieurs d’entre-eux sont restés dans la compétition jusqu’au bout.
En fin d’après-midi, débutait la traditionnelle vente nationale de l’Ufragec. Une vente qui n’a pas vraiment profité de la présence des étrangers, ces derniers préférant désormais acquérir du matériel génétique congelé (semences, embryons) moins coûteux et plus simple - sanitairement parlant - à importer. Une vente moins satisfaisante que les autres années avec des prix en baisse et pas mal d’invendus.


Extrait du palmarès


Veaux mâles
Prix d’honneur : 2e Jongleur, Langillier Jean-Marc et fils, Saint-Bérain-sous-Sanvignes ; 3e Janus, Gaec Vannier, La Chapelle-au-Mans.
Prix d’ensemble : 1er Gaec Lacour, Saint-Vincent-des-Prés ; 3e Langillier Jean-Marc et fils, Saint-Bérain-sous-Sanvignes.
Veaux femelles
2e prix d’honneur Jupitere et 1er prix d’ensemble : SCEA Les Plantes, Saint-Jean-de-Trézy.



Efficacité alimentaire

Des gains économiques en perspective


Le 2 septembre à Beaune, les 85 congressistes étrangers participaient à une conférence consacrée à l’efficacité alimentaire. Pour se faire, le HBC avait mobilisé plusieurs experts en la matière (Institut de l’élevage, Inra, 5MVet, Evialis…). Encore peu connue en élevage allaitant, la notion d’efficacité alimentaire pourrait ouvrir de sérieuses perspectives dans la maitrise économique des élevages. L’amélioration de l’efficacité alimentaire signifierait en effet « produire autant, voire mieux, mais avec moins ». Une possibilité qui répond aux enjeux du moment. Economique d’abord avec l’envolée du prix des matières premières. L’efficacité alimentaire intéresse également face à une érosion des surfaces en herbe, mais aussi face à une concurrence vis-à-vis de la ressource céréalière ou même herbagère. Elle pourrait aussi répondre à l’enjeu d’engraisser davantage de broutards en France. Enfin - on n’y échappe pas - l’efficacité alimentaire est invoquée pour lutter contre l’émission des gaz à effet de serre…

L’amélioration de l’efficacité alimentaire des femelles en production et des bovins en finition passerait par une meilleure valorisation des fourrages disponibles. Pour l’heure, la principale difficulté des recherches réside dans la mesure de cette efficacité chez les animaux. Un plan d’action a vu le jour en 2013 et il porte justement sur la race charolaise. Les perspectives sont la recherche d’indicateur indirect de mesure pour éviter la mesure d’ingestion individuelle trop lourde. La sélection génomique est également très attendue dans ce domaine.